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17 août 2006

Dans le mille

Catégorie: Citez Maintenant!

"Inventer, c’est penser à côté."

Albert Einstein, physicien allemand, 1879-1955

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17 août 2006

Small

Catégorie: Anecdotes

J'ai fait un gâteau au chocolat avec un moule à gâteau trop petit.

Forcément ça déborde partout dans le four.

Trop tard.

17 août 2006

Illusioniste

Catégorie: Poésie

Les menteurs m'avaient dit que les chimères
Aux revers de mes manteaux
Etaient une trahison
Qu'importe!
M'avez-vous bien regardé?
Je vais, le nez en l'air
Nullement inquiet des lettres d'arrêts qu'on rédige à mon nom
Ce ne sont que papiers et papillons
La prochaine bourasque me sauvera la mise!

Leurs hantises,
Ce sont les illusions joyeuses que je porte au col
Arborant ma nonchalante insouciance
Avec le plus grand sérieux.

L'affaire est grave
Et je m'en amuse
Considérez ces triples buses
Bien braves,
Hélas!
Et quand la garde passe j'ote mon chapeau
Pour saluant couvrir mes illusions
Ne garder que la mine réjouie
Et le geste poli.

Les menteurs en ont des sueurs froides
Ils répètent sans cesse
Que les chimères aux revers de mes manteaux ne sont que trahison
Allons!

Ils se moquent de moi et de leur bon plaisir
Quand me voir m'y risquer seulement les fait frémir
Les distrait
Tant que de mes frasques je les enivres
Mon seul délit, très cher, est bien d'en vivre!

The_Conjurer_by_Hieronymus_Bosch
                                           The Conjurer by Hieronymus Bosch

17 août 2006

Léo

Catégorie: Dark Side

Des coulures de la vie. Et des regrets que l'on entasse comme des cadavres. Des tas de corps. Des rois, des putes et des maquereaux, et des travelos aussi et c'est dégeulasse. Et des cons aussi partout. Qui a dit que le panache était rouge? Je dis moi que le panache est rouge, rouge comme le sang qu'on crache des poumons quand on a pris des coups ou qu'un cancer vous ronge. Il est tranchant, et c'est la lame qui tombe et qui vous coupe les mains. Moi je m'accroche à mes mains, et je pourris et je m'en fous. Des roulures aux entournures et ça gueule, et ça soule, on finit par en être tous des raclures, des rognures, des restes pour les chiens, des chiens même! On en finit tous la clope au bec et plein de dégoût, et bourré comme des cons, gavés, plein de merde au cul et les mains coupées, ou pleines de sang, comme des carnivores absurdes à gueuler nos envies à tord et en travers de la gorge cette histoire de paradis. Pas de paradis pas de parade, qu'un défilé d'abrutis pleins de morve et de bave, crasseux, croassant, des fous, des pendus, des voleurs et des lanceurs de dés, des coulures de la vie, et leurs corps que l'on entasse. Comme la mitraille. Qui a dit que le panache était mort? Moi je dis que le panache est rouge, comme la furie qui nous dévore, comme la lame qui tombe et qui vous coupent les couilles. Pauvres chiens castrés que nous sommes, et fiers de l'être encore. Des roulures de la vie, travelos du bonheur que ton heure sonne putain, qu'on te fasse la peau, et avec panache surtout, et avec des couteaux, de grands couteaux.

miseryeye1
                                                   Misery Eye by Unknown

17 août 2006

Détention

Catégorie: Poésie

Si tu m'attrapes je te tiens.
Nos souffles sont deux fuyards.
Quand tu me manques je m'endors en boule.
Je renonce, je nie.
On s'était croisé déjà, sur des voies de garage.
Le rail n'allait pas jusqu'à nous.
Et nos mensonges pour seuls bagages, pour seuls biens.
Par dessus les clôtures se donner la main.
J'ai attendu, de longues journées.
A arpenter le gravier sur place.
Morceaux de chiffons qu'on aggripe, et les corps par dessous.
On ne retient que peut comme ça, pas assez.
Se laisser glisser dans la vie.
Et savoir longer le grillage ne suffit pas.
J'avais ton absence en horreur.
Tenir du bout des doigts le bout de tes doigts.
Quand je ne venais pas, tu tournais en rond.
Vivre ainsi c'est cruel.
Si tu m'attrapes je te tiens.
Et c'est la frontière entre nous qui nous retiens.

lovers2
                                                       Lovers by Unknown

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16 août 2006

La rage du Capitaine

Catégorie: Au long cours

J'ai supprimé le post précédent, et le commentaire très touchant qui allait avec. Merci Cédric pour le mot gentil.

Je l'ai supprimé parce que le Capitaine a hurlé. Il a rugi. Il était furax.

 

 

"Alors ça Mousaillon j'en crois pas ma redingote! Par tous les diables des mers c'est quoi cette mascarade?!

- Euh Capitaine, je pense qu'elle voulait dire...

- Parbleu Mousaillon je sais ce qu'elle voulait dire! Mais ça ne se dit pas nom d'un Capitaine!

- Comment ça on dit pas le nom du Capitaine?

- Mousaillon le vent du large vous ventile de trop les écoutilles!

- Si vous le dites Capitaine...

- Je le dis Mousaillon, et ne me faites pas répéter!

- Si je récapitule Capitaine, y'a des choses qu'on ne dit pas et des choses qu'on ne répète pas c'est ça?

- Et des choses qui se hurlent Mousaillon! Mais un loup de mer digne de ce nom ne hurle que face à la mer!

- Euh... parce que la mère...Capitaine?

- Il n'y a que l'océan pour comprendre ça Mousaillon! Que l'océan!

- Que l'océan d'accord. Pas la mère.

- Mousaillon?

- Oui Capitaine?

- Laissez ma mère en dehors de ça ou je vous envoie jouer avec les requins.

- Bien Capitaine.

- Alors si je récapitule Mousaillon?

- Euh... on va hurler... face à l'océan... comme un vieux loup de mer.

- Y'a de l'espoir Mousaillon.

- Un peu comme vous Capitaine.

- Qu'est ce que je dois comprendre là Mousaillon?

- Ah... euh... que vous êtes un vieux loup de mer?

- Parbleu Mousaillon, bien sûr que j'en suis un! Et je hurle face à l'océan moi!

- A cause de votre mère?

- Mousaillon?

- Oui Capitaine?

- Aux requins.

- Oh non Capitaine pas encore...

- Ne m'obligez pas à hurler Mousaillon.

- Je croyais que vous hurliez seulement sur l'océan?

- Et sur les Mousaillons aussi par tous les diables! Sur les Mousaillons aussi!

- Moi j'aurai du écouter ma mère...

- Sauter maintenant!

- Bien Capitaine.

- Et qu'est ce qu'on dit?

- Merci Capitaine.

- Y'a plutôt intérêt oui..."

16 août 2006

Terrifiée

Catégorie: Etats d'âme

Hier j'ai du emmener Touille en urgence chez le vétérinaire. Vraiment pas drôle la journée. Elle était pas bien depuis deux jours, mais en quelques heures j'ai eu l'impression que ça se dégradait encore plus alors je me suis décidée en quatrième vitesse à la mettre dans le panier et à pédaler vite vite vite jusque chez le véto.

Bien sûr a posteriori c'est plutôt marrant de me revoir enfouchant mon vélo avec Touille dans le panier devant. Sauf que sur le moment, j'ai eu cette sensation, cette urgence terrorisée, hors du monde, hors du temps, au delà de l'affolement, quand le pire éventre votre vie, devient réel, tellement réel que s'en est absurde et qu'on ne réalise pas, parce que ce n'est pas possible, que tout ceci ne peut pas vraiment se passer, que votre tête ne peut pas y croire mais votre corps hurle déjà à l'intérieur, hurle de toutes ses forces pendant que vous faîtes ce que vous pouvez... cette sensation qui me rappelle de très mauvais souvenirs.

Aujourd'hui Touille semble aller beaucoup mieux. Je retourne chez le véto demain pour une nouvelle injection.

Sauf que maintenant je suis sûre que quelque part au fond il y a une partie de moi qui en est restée à hurler. A hurler à l'intérieur alors que d'une voix calme on répond au pompier à l'autre bout du fil qu'on a commencé la massage cardiaque. A hurler à l'intérieur debout sur le perron d'une porte, au milieu d'une nuit impossible, à guetter un camion. A hurler à l'intérieur devant une ambulance qui ne peut pas partir encore, qui ne partira peut être jamais. A hurler à l'intérieur parce qu'il faut appeler pour savoir si l'ambulance est arrivé. S'il est toujours vivant. A hurler à l'intérieur parce qu'on doit garder une gourmette enlevée aux urgences qu'un type qui s'en fout dans un bureau minable vous remet dans un petit sachet en plastique. A hurler à l'intérieur quand on réalise que le pire n'est peut être pas la mort.

Quelque part au fond, je hurle à l'intérieur. De terreur. Et personne n'y peut rien.

10 août 2006

Le chemin des écoliers

Catégorie: Au Boulot!

Bon ça ne s'est pas passé comme Cédric - nouveau venu dans mes liens au passage - l'a imaginé, mais j'ai été à l'école, j'ai donné ma commande, j'ai parlé du portail et j'ai même eu en prime l'heureuse suprise de pouvoir faire le pointage de notre précedante commande justement livrée ce matin.

Vous savez quand on est gosse ce moment génial où on rentre à la maison avec les courses de fournitures pour la rentrée, et qu'on est tout excité de préparer son cartable avec sa paire de ciseaux, ses stylos, ses classeurs, et tout ça... Ben c'est un peu pareil mais en géant, avec 50 paires de ciseaux, des centaines de cahiers, des brosses pour tableaux, des aimants, des centaines de stylos, des protèges cahiers au kilomètre, des feutres en veux-tu en voilà, des cartons à dessin, des pinceaux, des équerres, des tailles crayons à pleine poigné, tout ça avec plein de couleurs, et en bonus un super joujou appelé rétro-projecteur, ça c'est pour les grands. Un truc de malade.

J'ai tout bien pointé et puis Cleopatra a appelé. Elle devait passer finalement elle est pas venue. Tu m'étonnes. Enfin. Elle m'a fait un topo sur le matos de sport qu'elle veut commander, m'a demandé mon aval à demi mot, et m'a ensuite tranquillement dit que pour le matos de sport que moi je veux ben je me démerde à faire ma commande de mon côté. Mais bien sûr. Faire une seule commande me paraissait plus simple mais non hein, elle fait son truc, je fais le mien. Pas de problème.

J'ai gardé les clefs, demain je retourne à l'école avec ma mère - et oui j'ai trouvé un chauffeur - pour déposer des trucs encombrants impossibles à embarquer en vélo - du matériel d'arts plastiques - et récupérer quelques bouquins histoire de commencer à préparer quelques cours. Quoi que quand même avec mon vélo j'ai réussi à aller chercher un four à la poste hein, mais c'est une autre histoire.

N'empêche à la mairie j'ai rencontré des gens qui m'ont souhaité la bienvenue dans la commune et ça ça fait plaisir. J'ai eu droit à quelques potins, du coup je comprends mieux certaines choses. Et ce moment passé dans la salle des archives à déballer et discuter m'a mise à l'aise, je prends chaque fois un peu plus mes marques. Sur le chemin du retour j'ai pas vu a route passer. Faut dire qu'elle est belle, et que j'avais la tête ailleurs...

DSC01067

10 août 2006

Pour du pouce, pour de la fausse

Catégorie: Au Boulot!

Là tout de suite faut que j'enfourche mon fidèle destrier - mon vélo oui va falloir que je lui trouve un surnom d'ici la rentrée - et que je pédale jusqu'à l'école pour fourrer une commande de 500 euros de bouquins sous le nez de la secrétaire de mairie. Arg. J'ai peur que ça passe pas, pas après les 2500 euros d'il y a trois semaines. Je sais pas pourquoi mais le fait de devoir faire approuver ma commande par le maire ça me fiche une panique... Et il faut aussi que je me plaigne des portails qui ne ferment pas et que c'est dangereux, et que je réclame le double des clefs, que je demande si les travaux seront fini à temps et comment je fais pour envoyer du courrier pour l'école.

Et là j'ai une boule au ventre. Comme une écolière.  Pffff... Tu parles d'une directrice toi. Pas capable d'assumer ses fonctions pour deux sous, envie de courir se cacher dans un trou comme une petite souris. De faire comme quand on est gamin et qu'on en a marre de jouer à faire semblant, qu'on en a marre d'avoir toujours le même rôle dans les jeux.

"Nan mais aller je veux plus faire la directrice môa!"

Trop tard. Fallait pas grandir.

9 août 2006

La grande vadrouille

Catégorie: Anecdotes

Hier soir en promenant Touille, mon portable sonne et c'était Choute. J'avais pas eu de nouvelles depuis un bail et avant même de décrocher je savais déjà en quoi aller consister la conversation. Avec elle c'est toujours pareil, elle ne téléphone que quand y'a un problème et qu'elle a besoin de se déverser sur quelqu'un. Mais comme d'habitude je décroche, mue par cette incroyable et ridicule espoir que pour une fois elle me parle d'autre chose. Peine perdue, à peine un bonjour, même pas un "j'te dérange?" - à croire que ces mots là elle ne les connais pas - elle commence à me raconter avec tous les détails comment elle vient de se faire larguer mais que bon ça la fait chier parce qu'elle allait justement le larguer et que elle aurait voulu lui dire avant que lui le dise hein, parce que là il croit qu'il a pris la décision alors qu'en fait c'est pas vrai blablabla...

J'adopte la tactique du "ouais" qui marche super avec Choute. Toutes les deux phrases je ponctue son blabla par un petit "ouais" genre "et après?" et elle continue son histoire. En réalité maintenant j'arrive même à ne plus vraiment écouter son discours et je fais "ouais" de temps en temps ce qui me permet de vaquer à mes occupations pendant ce temps là. C'est du temps de gagner.

Et donc hier, me promenant tranquillement le long du chemin comme tous les soirs, je fais des "ouais" très faux-cul tout en scrutant les bosquets à la recherche de mûres sauvages. Quand je finis par en trouver je coince le téléphone avec mon épaule et j'entreprends d'en cueillir quelques unes, avec Touille collée à mes basques parce qu'elle en raffole. Seulement les mûres sauvages, pour ceux qui ne le sauraient pas, se trouvent sur d'énormes ronces bien méchantes, et moi grande gourmande je pousse le bouchon un peu loin et là hop une ronce se referme sur moi, me griffe, je pousse un grognement et par réflexe me redresse et poink, le portable disparait au fond du fossé. Merde. Je me débats pour me défaire des maudites épines et entreprends de retrouver l'appareil en me mettant à quatre pattes, écartant les ronces du mieux que je pouvais et fouillant précautionneusement les hautes herbes pour éviter de me faire piquer/griffer/mordre. Heureusement je retrouve vite mon portable et l'extrayant des épines je me dis que Choute à l'autre bout doit être en train de dire "t'es là? qu'est ce que tu fous? allo?" alors je remets vte le téléphone à l'oreille et m'apprête à dire un truc du genre "ouais je suis là désolée mon portable..."

Mais en fait, recollant mon portable à l'oreille: "samedi c'était pas possible mais bon il exagère quand même parce que son pote il le voit tous les jours hein, alors je lui ai dit que c'était n'importe quoi et que s'il voulait qu'on se parle..."

Elle avait continuer à parler dans le vide plusieurs minutes sans même s'en rendre compte. J'ai été prise d'un fou rire que j'ai réprimé comme j'ai pu, choisissant de ne pas lui dire ce qui venait de se passer. C'est de notre décalage que je riais. Et je me suis sentie tellement bien là où j'étais.

J'ai repris mon chemin, en grignotant les mûres. Elle a continué à parler jusqu'à avoir vidé son sac. Et puis après m'avoir dit qu'on devrait se voir une de ces semaines, elle est retourné à sa vie. Moi durant tout ce temps je n'avais jamais quitté la mienne. La tête dans le ciel bleu, les mains dans les ronces. Elle parlait, elle était loin, dans un autre monde, elle me parlait de chose qui me sont étrangères, de choses dont je n'ai que faire, et moi je ne voyais que le soleil rasant et l'horizon, les couleurs flamboyantes de l'été, j'avais en bouche l'acidité des mûres, et le temps.

C'est peut être ça le bonheur. Quand on a plus besoin d'échapper à sa vie.

Quand on s'y promène.

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