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28 octobre 2019

Ta main

Catégorie: Poésie

J'te jure, j'ai éteint l'univers
J'ai tamisé toutes les lumières
Pour qu'il ne reste que tes yeux
Et la chaleur de mes bras

Pourrions-nous danser ce soir
Pourrion-nous danser,
Enfin

Puisqu'il n'y a plus rien à voir d'autre
Pourrions-nous

Danser
Sans fin

eternelle idole rodin
        Eternelle idole by Rodin

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23 octobre 2019

Guerrière

Catégorie: Poésie

Du fond de la terre
Je viens te chercher

Je suis le souffle
Et je viens te chercher

J'ai ton corps en moi
Et je me souviens
Car je t'ai fait

Et je viens te chercher

La poussière s'écarte
Et l'eau perle à tes lèvres

Car je viens te chercher

La chaleur qui enfle
Je suis l'aube et le sel

Je suis au bout de tes doigts
Et je viens te chercher

J'ai ton coeur en moi
Car je t'ai fait

Et je viens te donner

Je suis la vie
Et je viens te chercher

Brave grace by Elena Shumilova
                                                                                                                            Brave grace by Elena Shumilova

23 octobre 2019

Fatalité et vieilles photos

Catégorie: Etats d'âmes

Pour ce début de vacances j'ai du affronter quelque chose de pas drôle: vider la maison de ma tante placée depuis quelques semaines en Ehpad. Après de longs mois de démarche, avec ma manan, on voit enfin le bout de cette situation glauque. Je résume depuis le début parce que c'est diffcile à expliquer juste comme ça.

Y'a quelques mois de ça, elle nous appelle pour qu'on l'aide à ramener sa voiture du garage. Le garage est trop loin, elle ne veut pas conduire sur une aussi longue distance. Ma tante vit toute seule depuis le décès de son mari. Elle a un sale caratère, autoritaire et désagréable, considérant tout le monde comme du personnel à son service, et ne voulant voir personne chez elle. Elle a déjà claqué la porte au nez de mes parents - mon père étant son petit frère - alors qu'ils avaient la bonne idée de passer lui dire bonjour sur le chemin du retour de l'hôpital. Autant vous dire que ça a fait le vide autour d'elle. On n'a pas souvent de contact mais on l'a au téléphone de temps en temps pour voir si ça va. Ces derniers temps on a senti qu'elle était pas toujours très claire, les conversations étaient parfois bizarre... On saute donc sur l'occasion de cette visite au garage avec maman pour aller la voir, pour une fois qu'on est les bienvenues!

Le choc fut énorme. Un trente tonne en pleine figure. Ma tante, femme coquette d'une soixantaine d'années, alerte et vaillante, est devenue une petite vieille rabougrie, voûtée, d'une saleté repoussante. Habillée en guenilles pleines de tâches et trop grandes pour elle, un nid d"oiseau sur la tête en lieu et place de son chignon, tellement courbée qu'elle en est devenue littéralement bossue, elle nous ouvre la porte comme si de rien n'était avec un air jovial. Elle nous laisse rentrer et on prend le deuxième convoi en pleine tronche. Malgré le soleil de l'après-midi, les lumières sont allumées, faiblardes et jaunes, car l'appartement est entièrement dans le noir, les fenêtres étant obturées par des tonnes de cartons et de pièces de tissus scotchés les uns sur les autres dans un genre de millefeuille dément. Dès l'entrée l'odeur est intenable et les ordures et objets divers s'entassent tellement qu'on ne peut que se faufiler dans le seul petit passage laissé libre pour circuler au milieu de cette décharge. Les deux petites chiennes de ma tante, pelées et hystériques nous aboient dessus non stop tandis qu'on avance médusées. Je me rends vite compte que le sol est jonché de leurs excréments mainte fois piétinés qui collent à mes chaussures. On apprendra par la suite en discutant avec une voisine que ma tante ne sortait plus ses chiennes de puis presque 3 ans. En file indienne nous suivons ma tante qui se dirige vers la chambre pour "prendre son sac et son manteau". Mon regard balaye l'impensable: un appartement entier rempli d'immondices, de choses qui moisissent et leur nuages de moucherons, de meubles dégeulant objets, papiers, babioles et emballages vides, de bouteilles de bierre empilées comme des murailles, les choses m'arrivent aux épaules, il y en a partout et rien n'a de sens. La salle de bain est inaccessible tellement elle est remplie, comme une cave, la porte des toilettes s'entrouvre à peine. Je suis atterrée mais je n'en laisse rien paraitre, maman non plus. On est sous le choc. On veut sortir de là au plus vite avant de vomir tellement l'odeur est ignoble. Ma tante à l'air très à l'aise, pour elle tout est normale. Elle allume dans la chambre...

Ma première pensée fut "mais où dort-elle?"... La pièce est remplie d'objets de toute sorte entassés partout, partout, partout, depuis le sol jusqu'à hauteur d'homme, y compris sur le lit qui n'a même plus de drap. Le matelas est à nu, servant de dépotoire. Il y a juste un petit coin de libre pour s'y asseoir. Le sol est couvert de tapis pour chien tellement sale qu'ils en sont noirs de crasse, on les piétine pour ateindre l'une des armoires où elle prend son sac. Et encore une fois l'odeur est atroce.

Ma mère essayera de la faire changer de pull car celui qu'elle porte est entièrement taché sur le devant. Ma tante dira qu'elle le trouve très bien et nous pressera pour partir. On fera l'aller retour jusqu'au garage avec les fenêtres ouvertes, discutant de tout et de rien. C'est ma mère qui devra rédigez le chèque pour payer le garage, ma tante en étant incapable, elle se contentera juste de le signer. De retour chez elle, ma tante ne nous remerciera même pas et nous congédira très vite, rentrant chez elle comme un animal dans son trou et nous claquant presque la porte au nez.

A partir de là, avec ma maman, il était évident qu'on devait faire quelque chose. Elle a commencé à se renseigner et à sonner à droite à gauche chez les services sociaux. Cela a pris du temps. Temps pendant lequel elle est restée en contact avec ma tante par téléphone, découvrant à quel point la situation se dégradait vite quand ma tante lui expliquait être attaquée par ses deux belles-soeurs qui essayaient de rentrer dans la maison par le toît - belles-soeurs décedées bien sûr - mais défendue par le gign posté dans son jardin heureusement, et par son frère Joël - mon oncle donc, décédé également - qui était revenu d'Australie pour vivre avec elle depuis quelques jours. Gratiné. D'autant plus gratiné que pour d'autres choses, elle se montrait très alerte et très méfiante. Surtout quand elle a eu la première visite de la police municipale, mise sur le coup par la mairie pour venir jetter un oeil et évaluer la situation.

Bref, je la fais courte: grâce à maman qui y a passé du temps et de l'énergie, les services sociaux, médicaux et autres ont joué leurs rôles, et finalement ils ont fini par venir la chercher. "Ils" se sont les pompiers et les infirmiers psychiatriques, en gros. Elle s'est montrée coriace et vindicative mais finalement elle a fini par monter dans l'ambulance. Elle s'est retrouvée internée sur demande de la famille comme ont dit, c'est maman qui a du signer les papiers dès le lendemain. On a du aller tout de suite à l'appartement pour s'occuper des deux petites chiennes qui étaient vraiument dans un piteux état. Comme on avait prévu la chose, on avait les coordonnées d'une association qui les a récupérée. On a aussi fait quelques aller-retour toute les deux à l'hopital psychiatrique du coin, où ma tante a séjournée en unité fermée pendant plusieurs semaines pour évaluation, pour lui porter des affaires et renocntrer sa psychiatre et son psychologue, qui avaient besoin qu'on raconte son histoire, l'histoire de la famille. Ils ont mis en place un traîtement, principalement pour paranoïa. Il y a aussi un début de sénilité ou quelque chose du genre. Pour faire simple, elle est incapable de s'occuper d'elle même, elle a donc été placée sous tutelle et du être admise en Ehpad. On a eu de la chance là encore, car on lui a trouvé une place dans un établissement vraiment super, rien à voir avec les trucs glauques qu'on voit parfois, et pas très loin de chez nous, et la tutrice qui a été nommée pour gérer ses affaires est vraiment super.

Et donc après plusieurs mois de démarches - tout ceci ayant commencé au mois de mars - nous voilà sur la dernière ligne droite: se débarrasser de l'appartement. Les affaires de toute une vie, dont ma tante est absolument incapable de dire quoi faire. Sur demande du juge, un commisaire priseur est venu faire l'inventaire des biens de valeurs pour une mise aux enchères dans le but de récupérer de l'argent pour payer l'Ehpad. Il a trouvé quelques bricoles. Le reste est dans un tel état que tout va partir à la poubelle via une entreprise spécialisée qui va venir vider l'appartement avant une remise en état. Et donc avant ça, la tutrice nous a dit qu'on pouvait venir fouiller l'appartement, pour chercher des objets de famille, des souvenirs, des photos, et emporter ce qu'on voulait.

Fouiller dans une décharge aurait été plus facile. Parce qu'une décharge, ce n'est pas la maison de quelqu'un, son intimité, son histoire. Et normalement, fouiller dans la vie de quelqu'un, dans son intimité, son histoire, ce n'est pas fouiller dans une décharge. Ici les deux se sont téléscopés, et je l'ai assez mal vécu, il a fallu le digérer.

Tout était poisseux, puant, cassé, abîmé, et après quelques heures à bouger les affaires j'en avais les mains noires. Avec maman on a tenu bon, dans la puanteur, avec le sentiment de contempler la déchéance d'une vie, un gâchis incroyable, on a tout fouillé méthodiquement, ne voulant pas voir partir à la benne des photos, des objets de famille, et quelques affaires encore utiles. On y a passé 2 après midi entiers, et on a trouvé des trésors: des paquets de vieilles photos, quelques petits objets anciens sans aucune valeur si ce n'est de rappeler l'histoire de la famille, le maroc, le tabac, le chateau familial, ma grand-mère bonne couturière, la pipe du grand-père, un vieil éventail mité, d'anciennes partitions de chants de noël... On a tout ramené et entreposé chez moi dans la grange tant l'odeur est infecte. Maintenant il va falloir tout nettoyer, et peut-être se résoudre à jeter ce qui ne peut pas être récupérer. Mais honnêtement ça attendra un peu, j'ai eu ma dose pour le moment.

Pendant 2 jours, je n'ai pas pu ranger ou déplacer quelque chose dans ma maison sans me dire "que pensera-t-on de moi quand on videra ma maison et qu'on trouvera ça?"... "est-ce qu'on se demandera pourquoi j'avais gardé ça?"..."et qui videra ma maison, mes nièces? ou des inconnus?"... "est-ce qu'on se dira que j'étais dingue d'avoir mis ça là ou d'avoir autant de ça?"... Atroce sensation. Je me suis projetée dans ma propre histoire, car comme ma tante je n'ai pas d'enfants, parce que dans la famille les cas de démence sont nombreux du côté de mon père et que je me demande de plus en plus si j'en serai, j'ai donc fait un parralèle avec ma vie et c'était douloureux. Douloureux aussi de réaliser qu'il n'y a jamais eu personne  - et que désormais il n'y a vraiment plus personne - pour me parler de cette famille, que de tous les petits souvenirs qu'on a trouvé, beaucoup garderons leurs secrets, mon papa étant désormais incapable de se souvenir, tout comme ma tante. Il y a eu beaucoup de malheurs dans cette famille, et on ne racontait que peu. Du coup, à part quelques anecdotes par ci, par là, je ne sais pas vraiment grand chose. J'ai par exemple découvert que ma grand-mère avait son diplome d'institutrice. Mon père ne le savait sans doute pas, il n'en avait jamais parlé. Et il n'y a plus personne pour m'expliquer pourquoi elle n'a pas exercée, ou peut-être même qu'elle a vraiment été institutrice durant quelques années avant de se marier mais que personne n'est plus là pour me le dire. Quel gâchis de se rendre compte que notre histoire, mon histoire, celle de mes ancêtres, est partie en fumée, m'a échappée, et que le tout petit bout qui me restait s'en va dans un tas d'ordure...

Au final nous sommes peu de chose. Et j'en ai sauvé quelques unes. Je vais les phagociter. Elles vont devenir moi, mon histoire. Peut-être que celle-ci se perdra aussi un jour, car personne n'aura eu le temps ou le coeur de demander. C'est ce qui fait à la fois la tristesse et la grandeur de la vie.

Ma tante va bien. Elle a une jolie petite chambre propre, un beau parc dans lequel elle se promène, et du personnel qui s'occupe d'elle, à son service comme elle a toujours aimé qu'on le soit. Elle a toujours son sale caractère et quand maman va la voir pour lui porter des affaires et papoter un peu, elle se fait régulièrement congedier vite fait bien fait. On avait peur que ses deux chiennes lui manquent mais elle les a littéralement oublié. On les a remplacé par deux petits chiens en peluche qu'elle garde sur son lit et qu'elle appelle ses bébés. Les deux petites chiennes vont bien aussi, elles ont été soignées et finalement adoptées, l'une par une famille l'autre par une des dames de l'association. Pour elles trois, l'histoire finit bien. Enfin aussi bien que possible.

Pour moi, je sais que je garderai toute ma vie en mémoire cet appartement. Il est gravé et fait parti de ces lieux où je peux me projeter mentalement sans difficulté tellement j'y ai été présente. Il est comme une mise en garde. Un trou sombre et glauque prêt à m'avaler si je me laisse aller, si je ne fais pas attention, si j'andonne. Une incarnation de cette démence qui plane sur la famille. De ce non-dit, de cette histoire qu'on tait et qui continue de dévorer la génération suivante. De ce gâchis. De cette vie qui a des dents comme des rasoirs et qui nous sourit inlassablement.

De cette vie contre laquelle je me bas, depuis si longtemps, en me disant que je ne peux pas perdre.

Qu'il n'y a pas de fatalité.

Il y a juste des destins façonnés par nos choix.

12 octobre 2019

Point de vue

Catégorie: Interludes

"Rien n'est plus droit qu'une diagonale.
Encore faut-il être dans l'axe."

Le fou

shadows and rails by David Pavlovic Dobrojevic
                                                                                           Shadows and rails by David Pavlovic Dobrojevic

9 octobre 2019

Albatros

Catégorie: Poésie

Avec des crocs comme des glaciers, j’avais l’habitude d’arracher les aurores à l’horizon du monde. J’avais l’habitude d’être debout face à la lumière, les bras arqués le long des ombres cannibales, sans même craindre la morsure de leurs yeux, juste parce que j’étais la force. Et quand le temps montait j’avais l’habitude de courber l’échine et de baisser la tête, pour qu’il passe sur moi comme une vague géante pour avaler la terre et le reste du monde, sans même me toucher.
J’avais l’habitude d’accrocher le ciel entier à mes poings et de le tirer d’un seul tenant là où j’allais, raclant l’univers à ma guise avec toutes ses étoiles, ses lunes et ses soleils. Avec des griffes comme des haches, j’avais l’habitude de fendre la terre si j’avais besoin d’eau, et pour faire mon chemin. Et d’un souffle, je pouvais balayer les mers, les océans entiers quand je voulais traverser.
 J’avais l’habitude de hurler face au néant bleu des éternités immobiles, et de les voir trembler. Juste parce que j’étais la force. J’avais l’habitude de voler. Et de vivre.

Avant.

Avec des crocs comme des glaciers, j’ai l’habitude de manger le monde. Je l’avale, depuis l’obscurité malsaine qui rode aux confins des horizons. J’ai l’habitude d’être à genou dans la boue et les cendres. Et quand le temps monte, je bombe le torse et gonfle mes narines de son odeur putride de désespoir. Avec des griffes comme des haches, j’ai l’habitude de faire saigner la terre. Je l’ouvre en deux. Et les océans je les enflamme au napalm. J’ai l’habitude de hurler comme le vent furieux qui rend fou, je hurle dans le cœur des hommes. J’ai l’habitude de détruire. Et d’en rire.

Désormais.

Ruin sky
                                                                                                                                        Ruin sky by Unknown

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2 octobre 2019

Rien à déclarer

Catégorie: Au boulot!

Cet après-midi, j'étais à la gendarmerie. Première fois de ma vie que je fous les pieds dans une gendarmerie. J'étais ravie. Surtout que c'était pas pour un problème personnel, non, c'était pour le boulot. Boulot de merde. J'étais entendu comme témoin - heureusement je ne suis pas directement mise en cause, en tout cas pas pour le moment - dans une affaire concernant un gamin de 8 ans qui en a poussé un autre à la récré. On vit dans un monde où quand un gamin en pousse un autre à la récér, les parents portent plainte. On vit dans un monde délirant.

Bien sûr la famille qui porte plainte a une version terrible, d'un grosse harcelé, tabassé au sol par 8 autres camarades au moins, ignoré par les enseignants présents, blessé mais non soigné... Bref une horreur. Bien sûr les enseignants présents, dont je fais partis, n'ont pas du tout vu ça. Mais on ment. C'est évident. D'après la famille, on ment sur tout. Sur l'heure de l'accident, sur les enfants en cause, sur le fait d'avoir bien évidemment écouté et soigné leur gamin, sanctionné les autres. On ment parce qu'on protège une autre famille. On vit dans un monde où les enseignants sont des fainéants menteurs et sous-doyés. On vit dans un monde délirant.

Après on s'étonne que des collègues démissionnent - non tu déconnes c'est un trop bon boulot prof vous avez un max de vacances et des horaires de fou - ou pire en viennent à se foutre en l'air. Vous faîtes des études et vous passez un concours pour transmettre des connaissance à des enfants, leur apprendre les maths, la lecture et un peu les choses de la vie. Mais une fois dans le métier, vous réalisez que ça, ce qui devrait être le coeur de votre métier, de votre action, ça en sera juste un morceau, bouffé par tout le reste: les problèmes de la société qui se déversent dans nos classes comme des camions bennes avec des familles difficiles ou en difficultés, la paperasse qui se multiplient comme les moucherons sur un tas de pommes pourries, les injonctions et lubies débiles de la hiérachies qu'on nous claironne à coup d'emails et de flashs info, les collègues en détresse qu'on réconforte comme on peut, les élèves en détresse pour qui on se démène sans pouvoir souvent améliorer vraiment les choses... Et au milieu de tout ça, comme si c'était normal, vous vous retrouvez convoqué à la gendarmerie.

Heureusement je le vis relativement bien. Depuis le temps j'ai appris à prendre du recul. Mais je suis terrifiée de voir à quel point notre système éducatif, et notre fonction publique en générale, à quel point on est au bord du gouffre. Même pas, on tombe déjà. Je ne sais pas si je resterai dans le navire encore longtemps, car je n'ai aucunement l'intention d'y laisser ma santé et de finir à bout comme certains collègues, j'ai déjà donné, je saurai foutre le camp avant cette fois. Mais vraiment, c'est tout simplement terrifiant de voir à quel point l'école va mal, à quel point l'école convulse et collapse. J'en suis témoin depuis l'intérieur, et comme tant d'autre je le hurle comme je peux.

Et c'est terrible de m'entendre répondre: "Non tu déconnes c'est un trop bon boulot prof vous avez un max de vacances et des horaires de fou, et vous vous plaignez encore!"...

Je me plains pas connard, j'agonise. Je meurs. Parce que c'est ça notre painte: l'école agonise et meurt. Tout simplement. Atrocement. Et on vit dans un monde délirant où ça ne fait pas - ou si peu - écho.

Et ce soir j'en suis terrifiée et atterrée.

Rien d'autre à déclarer.

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