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8 août 2020

En vrac

Catégorie: Etats d'âme

Rien publié depuis un moment parce que la fin de l'année a été cahotique. Comme tout le monde, j'ai pris l'arrivée du covid en pleine figure. Sauf que j'étais déjà à bout après une année très dure passée à accompagner la fin de vie de mon papa, à la regarder agoniser dans les derniers jours, pûis à lui dire adieu... pas le temps de souffler, on était encore dans les histoire de cimetière et de succession que le confinement nous est tombé dessus, que j'ai du gérer l'école à distance alors qu'en plus je venais juste d'être bombardée directrice car ma collègue directrice était en arrêt...

Quand j'ai appris que j'allais devoir gérer cette direction, ecore, je savais que j'allais morfler. Je ne suis pas faite pour ça. Je savais qu'en plus j'étais physiquement et pshychiquement et que cette année scolaire serait difficile à terminée correctement. je ne savais pas encore que le covid allait rendre tout encore plus difficile.

J'en ai pris plein la gueule. La direction d'une école, c'est vraiment un poste de merde. Vous êtes le fusible, le tampon, le corvéable à merci, celui qui a toujours tord, qui devrait savoir, qui devrait pouvoir, qui en réalité ne peut pas grand chose car investit d'aucun pouvoir... En temps normal c'est la merde, avec lme covid c'est devenu l'enfer. On a eu des consignes hallucinantes, jamais dans les temps, contradictoires d'un jour sur l'autre, parfois même d'une matiné à l'après-midi même, c'était un foutoir sans non, et j'ai du gérer ça, et surtout les parents mécontents, en grande partie grâce aux chaines d'infos qui racontent n'importe quoi,  ça reste un très mauvais souvenirs de se voir insulter et traîter d'incompétent alors qu'on a passé des heures à tenter d'organiser planning, acceuil, cantine et le reste en appliquant des mesures ubuesques... L'école à envahit toute ma maison, j'avais les parents au bout du fil ou par email pour un rien, j'arrivais pas à m'empêcher de vérifier mes messages car je savais qu'on comptait sur moi, la mairie, les parents, le personnel municipal, les collègues... J'ai repris les 15 derniers jours malgré mon statut de personne vulmnérable car je n'en pouvais plus de voir ma vie totalement envahie ainsi, je voulais retouver quelque chose de plus sain. Donc reprise pour 8 jours de classe délirants passés plus dehors que dedans, avec un tout petit groupe d'élèves qui n'avaient plus du tout envie de travailler, moi non plus d'ailleurs, on a tué le temps plus qu'autre chose, entre 2 désinfections de bureau et lavages de mains. Bref, je suis sortie de là totalement à bout de force, à bout de tout. Pour tout dire, c'est la première fois de ma vie que je m'écroule littéralement en pleurs de soulagement au volant de ma voiture. Le soir des vacances, en partant de l'école, j'avais pas fait un kilomètre que c'est venu d'un coup. Avec une seule phrase en tête: c'est fini, je l'ai fait, et c'est fini.

Fini certes mais je n'en suis pas remise, loin de là. Epuisée est un faible mot. Et angoissée voire terrifiée par la nouvelle année qui se profile et qui s'annonce encore très compliquée.  cause du covid, encore, vien sûr. Mais aussi parce que je change de niveau, contre mon grès, pour un niveau que je connais pas et donc je dois tout faire, repartir de zéro. J'étais pas d'accord, ça va me demander beaucoup d'efforts, de temps et de travail - tout ça pour arranger les collègues, je l'ai mauvaise mais j'étais en minorité, tant pis pour ma pomme - reste que je me demande vraiment si je vais être en état de fournir tout ça, ou si je avis exploser en vol. Surtout si on rajoute par dessus que je me retrouvr avec des élèves compliqués à gérer, avec besoin de pédagogie adapté et de beaucoup de suivi..; encore plus de tmpe sd'énergie e de travail donc.

Je panique quand j'y pense. Et comme je suis épuisée, je n'arrive pas à positiver, à me dire que ça va aller, que j'en suis capable. Alors j'ai trouvé la technique ces derniers jours et ça va mieux: j'évite d'y penser.

Reste que les vacances s'égrènent petit à petit et que cette rentrée va forcément arriver, il va falloir la préparer et y plonger. Seul point positif: je ne serai pas directrice. C'est certain, si jamais la collègue n'est pas en état de reprendre, m'en fous je refuse. L'inspecteur se démerdera. J'ai failli y laisser ma peau cette fois, et c'est clair qu'au vu du topo de la rentére je pourrais pas encaisser.

Et comme d'habitude c'est mon métier qui me dévore et me pèse, je ne arle que de ça, je dis que j'y pense pas mais en réalité c'est là tapit dans un coin et ça sort de sa boîte comme un clown terrifiant à chaque pretexte.

A part ça, ça va. J'essaie de pas devenir folle, ou plutôt totalement dépressive. Je chemine dans mon deuil, un peu péniblement, y'a des jours très difficiles, d'autres plus légers. Je peux changer d'humeur d'une minute à l'autre et me mettre à pleurer sans crier gare, sans même savoir pourquoi. A l'intérieur je me sens triste, fatiguée, en colère et perdue. Bref c'est le bordel. Mais je garde la tête hors de l'eau en priant, et en me disant que j'ai déjà vécu des choses difficiles, et que ça finit toujours par aller mieux si je ne veux pas en faire trop, trop vite. Je dois être patiente et bienveillante avec moi même, ce qui n'est pas évident pour moi. J'ai tenté d'avancer les travaux de la maison pour me changer les idées, mais comme je suis versatile et pas sûre de moi ça a été très compliqué, problème de papier peint qui va et ne va plus et re-va et puis ne re-va plus et finalement si... et puis non pas terrible mais tant pis c'est fait. Une éternité pour peindre 3 pauvres murs car le corps ne suit pas. Au final j'ai regretté de m'être lancé là-dedans et j'ai bâclé la fin pour vouoir remettre tous les meubles et les affaires à leur place et qu'on en parle plus. Parce que j'en pouvais plus du bordel dans la maison. J'en peux plus du bordel partout dans ma vie. J'ai vraiment l'impression de rien maîtriser, de rien anticiper, de rien vouloir vraiment, de tout subir. Tout est en vrac, je suis en vrac. Je me raccroche à l'idée que je fais de mieux que je peux, et que même si je cours à côté du vélo, au moins j'ai pas laissé tombé et j'essaie, et c'est à force d'essayer qu'à un moment donné ça va recommancer à ressembler à quelque chose. Pour le moment c'est juste la zone, flippante, déprimante, envahissante...

Et j'ai l'impression que ce post est un reflet fidèle de tout ça, j'ai presque l'impression de l'avoir vomi tellement tout est sorti en vrac et n'a pas l'air d'être plus digeste que ça...

Je ferai mieux la prochaine fois. Ou pas.

En tout cas j'essaierai.

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