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16 août 2006

Terrifiée

Catégorie: Etats d'âme

Hier j'ai du emmener Touille en urgence chez le vétérinaire. Vraiment pas drôle la journée. Elle était pas bien depuis deux jours, mais en quelques heures j'ai eu l'impression que ça se dégradait encore plus alors je me suis décidée en quatrième vitesse à la mettre dans le panier et à pédaler vite vite vite jusque chez le véto.

Bien sûr a posteriori c'est plutôt marrant de me revoir enfouchant mon vélo avec Touille dans le panier devant. Sauf que sur le moment, j'ai eu cette sensation, cette urgence terrorisée, hors du monde, hors du temps, au delà de l'affolement, quand le pire éventre votre vie, devient réel, tellement réel que s'en est absurde et qu'on ne réalise pas, parce que ce n'est pas possible, que tout ceci ne peut pas vraiment se passer, que votre tête ne peut pas y croire mais votre corps hurle déjà à l'intérieur, hurle de toutes ses forces pendant que vous faîtes ce que vous pouvez... cette sensation qui me rappelle de très mauvais souvenirs.

Aujourd'hui Touille semble aller beaucoup mieux. Je retourne chez le véto demain pour une nouvelle injection.

Sauf que maintenant je suis sûre que quelque part au fond il y a une partie de moi qui en est restée à hurler. A hurler à l'intérieur alors que d'une voix calme on répond au pompier à l'autre bout du fil qu'on a commencé la massage cardiaque. A hurler à l'intérieur debout sur le perron d'une porte, au milieu d'une nuit impossible, à guetter un camion. A hurler à l'intérieur devant une ambulance qui ne peut pas partir encore, qui ne partira peut être jamais. A hurler à l'intérieur parce qu'il faut appeler pour savoir si l'ambulance est arrivé. S'il est toujours vivant. A hurler à l'intérieur parce qu'on doit garder une gourmette enlevée aux urgences qu'un type qui s'en fout dans un bureau minable vous remet dans un petit sachet en plastique. A hurler à l'intérieur quand on réalise que le pire n'est peut être pas la mort.

Quelque part au fond, je hurle à l'intérieur. De terreur. Et personne n'y peut rien.

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Commentaires
C
La première fois qu'on hurle, on perd son innocence. Parce que jusque-là on ne savait pas qu'il était humainement possible d'avoir aussi mal. Puis le temps passe et on hurle moins - ou peut-être est-ce qu'on s'entend moins hurler. En tout cas, ça devient moins insupportable.<br /> <br /> Chaque jour ... <br /> La vie ... <br /> Renaît.
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