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3 avril 2008

Course folle

Catgéorie: Bright Side

J’ai couru le long de falaise si à pic qu’elles auraient filé le vertige au bon dieu. J’ai couru et bondi dans le sable des pistes de cirque, éclaboussant la lumière des feux de mes sourires. J’ai couru le long des voies de chemin de fer dans les herbes sèches des après-midi de septembre. J’ai couru et bondi dans les vagues d’écumes que l’océan crachait pour me rattraper. J’ai couru en riant derrière les charrettes pleines des foins fraîchement coupés. J’ai couru et bondi de pierres en pierres pour traverser les torrents glacés au creux des forêts de montagne. J’ai couru en faisant claquer mes chaussures neuves sur le pavé gris des rues sans fin des grandes mégapoles affolées. J’ai couru et bondi pour attraper des trains, des avions, des cargos, qui m’emmenait toujours ailleurs, courir ailleurs. J’ai couru dans le soleil froid des hivers qui s’embuent, ne sentant plus mes pieds. J’ai couru et bondi dans les flaques, sous les pluies rouges d’octobre et sous celles jaunes d’avril. J’ai couru après les oiseaux qui s’envolaient sur les grandes places blanches. J’ai couru à des balcons pour voir passer les fanfares et aux fenêtres pour voir les feux d’artifice. J’ai couru et bondi au son de la musique des bals du samedi. J’ai couru dans les sillons durcis par le soleil, dans la poussière qui montait au martellement de mes pas. J’ai couru et bondi de case de marelle en entrechat. J’ai couru en traversant des passages piétons par centaines, en traversant des rues, des villes entières. J’ai couru pour rattraper les chapeaux qui s’envolaient, dans le ciel bleu de juin, dans le ciel noir de novembre. J’ai couru et bondi après des papillons, après des libellules, après des étoiles dans les ciels d'encre des nuits de pleine lune. J’ai couru à perdre haleine, j’ai couru en riant. Sans même y penser. Sans même le savoir. J’ai couru.
J’ai couru jusqu’à toi.

girl_on_a_swing__by_Walter_Rosenblum
                                       Girl on a swing by Walter Rosenblum

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3 avril 2008

Pandore

Catégorie: Dark Side

Dans l’absurdité vaine des coffres forts, j’aurai voulu loquer les questions les plus sourdes. Les prendre à double tour dans le métal même, les gonder, être sur qu’elles ne sortiraient pas. Les y empreigner, d’un coup sec et rude, et refermer sur elles la porte la plus lourde. Pourvoir sereinement oublier ces harpies, tourner les talons et vaquer à ma vie. Comme si dans ces coffres il n’y avait que vents et poussières, rien d’important. J’aurai voulu les prendre à ce piège, fermement, comme on range les armoires. Attacher leurs hurlements à des poids, que j’aurai posés bien au fond contre les parois, et sceller la boîte sur leurs agitations, ignorant leurs derniers soubresauts au passage. Comme on fait taire les enfants turbulents. Silence, silence, on arrête. A grand coup de fermoirs et de clefs, verrouiller mes trouilles et leurs cohortes de pourquoi, de comment, de qui, de quand… les réduire au silence noir des salles fortes, condamnées inutiles. Les laisser là, et partir.
Dans l’absurdité vaine des coffres forts reposent des vents violents qui tournent en attendant de vous prendre à la gorge. J’aurai voulu le savoir.
Avant de les ouvrir.

omarvega
                                            Unknown Title by Omar Vega

1 avril 2008

Cours Forrest!

Catégorie: Etats d'âme

Petit ras le bol ce soir, grosse fatigue surtout. J'ai l'impression de brasser du vent. L'ouverture de classe ne mobilise personne, dumoins pour l'instant. Tout le monde me dit "ah ouais?" mais ça va pas plus loin. Franchement des fois ils sont vraiment désespérants les gens, que des assistés. Et même pas enthousiastes avec ça. Je me demande bien pourquoi je me prends la tête... parce que visiblement on me prend un peu pour une conne

Et puis y'a tous les autres qui réussissent là, je suis entouré de gens qui réussissent vachement - me demander pas quoi hein, il réussissent tout, c'est bien simple non? Oui je sais, c'est de la grosse mauvaise foi de grosse fatigue, n'empêche que. Moi je merde mon permis qui n'avance pas d'un copec, je tiens ma classe à l'arraché - aïe - et par les cheveux - re aïe - je compte mes amis sur les doigts... - non en fait mieux vaut que je ne compte pas si je veux pas pleurer tout de suite - et le reste - un jule? oui enfin chez moi on dit un georges hein - j'en parle même pas. Mon monde est tellement minuscule que parfois je me sens comme un cachalot dans une flaque d'eau - oui je sais j'aurais du dire comme un lamentin mais ça faisait pas la rime! 

Tous ces autres... qui sont tellement... pffff... Du coup moi j'ai encore plus l'impression de tourner en rond dans mon coin, façon hamster - oui du cachalot au hamster fallait la faire je sais. Chercher pas là non plus, je fais vachement bien le hamster.

Et comme tout ça me fout un peu sur les nerfs - fin d'année qui approche+emmerdes d'argent+free qui veut pas me résilier+ancien appart à repeindre+classe qui fout le camp+kermesse à préparer+nouvelle classe possible+élèves en diffucltés à gérer+élève violent à contenir+collègue porte de prison+j'en passe et des meilleurs - et que je fais vachement bien le hamster, et bien je me suis remise au footing: le soir, une fois l'école fermée, je tourne en rond dans la cour jusqu'à n'en plus pouvoir, en chantant à tue-tête avec mon mp3 sur les oreilles - en feignant de ne pas voir les voitures qui passent le long du grillage.

Sûr qu'il y en a qui vont se demander si la directrice est pas en train de griller un fusible - les mêmes qui me prennent déjà pour une conne avec un peu de chance...

Et ben non justement, je fais tout pour éviter ça.

29 mars 2008

Chimère

Catégorie: Soundtrack Lyrics

Amel Bent - Si Tu M'Entends [écouter la chanson]

Si tu m'entends
Là-bas où tu fuis tout
Si tu m'entends
Sache que je ne suis rien sans nous
Et quand j'ai peur
Je n'peux trembler qu'à l'intérieur
Et même quand je pleure
Je m'cache pour garder mon honneur

Il n'y a que toi et moi
Et puis c'est mieux comme ça
Tant qu'on le sait
Tant qu'on y croit
Vivons cachés juste toi et moi

Si tu m'entends
Sache que rien n'a changé
Même avec le temps
Je garde la folie que tu sais
Oui c'est pour les autres
Que je fais semblant d'être bien sans toi
Oui c'est pour ces autres
Que je fais comme si t'existais pas

Il n'y a que toi et moi
Et puis c'est mieux comme ça
Tant qu'on le sait
Tant qu'on y croit
Vivons cachés juste toi et moi

Il n'y a que toi et moi
Et puis c'est mieux comme ça
Tant qu'on le sait
Tant qu'on y croit
Vivons cachés juste toi et moi

Tu sais, tu sais
Qu'il n'y a que toi et moi
Et puis c'est mieux comme ça
Tant qu'on le sait
Tant qu'on y croit
Vivons cachés juste toi et moi

step_forth_by_Kreuzweg
                                                           Step forth by Kreuzweg

29 mars 2008

Parfum d'antant

Catégorie: Au Boulot!

L'année file à une vitesse impressionnante, et au détour du parcours remuant et cahotique de tous les jours, une drôle de nouvelle qui se profile: il y aurait peut être possibilité pour l'ouverture d'une troisième classe à l'école.

Incroyable, d'ailleurs je n'arrête pas de compter et recompter, mais nos prévisions d'effectifs pour la rentrée ont été soudainement modifiés, et au final, on va se retrouver limite. Très limite.

Du coup j'ai appelé l'inspection pour savoir, mais ils ont été flous et ne m'ont donné aucun chiffre. Mon délégué de parents d'élèves m'a dit qu'il fallait 51 élèves pour l'ouverture d'une troisième classe... d'après ma petite feuille, nous aurions 54 élèves en septembre. Ce qui pourrait le faire...

Une partie de moi commence déjà à tirer les plans sur la comète, à imaginer la nouvelle classe - qui existe déjà puisque dans le temps, à la belle époque comme qui dirait, l'école avait trois classe, et cette troisième classe sert aujourd'hui de garderie - à rêver d'avoir deux collègues au lieu d'un seul, et le plaisir d'annoncer à tout le monde que oui, on ouvre encore une classe. Je serais si fière de pouvoir annoncer ça, parce que ça serait aussi un peu ma réussite après tout! J'aurais l'impression de vraiment faire renaître cette école, de la voir reprendre ses couleurs d'antant, d'effacer ses misères, et de la voir s'ouvrir pour de bon. 

Mais une autre partie de moi n'y croit absolument pas. La partie qui s'est déjà frottée à l'inspection, au rectorat et au reste, qui lit en diagonal les papiers des syndicats, qui sait très bien que faire ouvrir une classe, c'est un chemin de croix. Cette partie là ce dit que bon, pour cette rentrée là, ça risque de faire trop juste. Qu'il faut commencer à battre le rappel pour une ouverture l'année suivante par contre. Plus raisonnable.

Sauf que raisonnable, c'est pas vraiment mon deuxième prénom. Oh ça non. Et que quand j'ai quelque chose dans la tête...  Alors je me lance là dedans, je vais casser les pieds à du monde, rameuter les parents d'élèves, mobiliser la mairie, et voir un peu comment ça tourne. Pas que je crois aux miracles, non, mais quand y'a un truc dans l'air, je le sens.

Et là, ça sent la renaissance.

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29 mars 2008

Wonder woman

Catégorie: Anecdotes

Superbe journée, pleine de soleil, de jardinage, de promenade, de fenêtre ouvertes, de farfouillades dans de vieilles remises, de bonnes idées, de partie de foot avec Touille...

Pourtant quand je me suis levée ce midi c'était pas gagné. Oh si j'étais de très bonne humeur, décidée à profiter, à jardiner... mais en traversant la cour d'un pas léger pour aller chercher le courrier, je suis tombée nez à nez avec une installation géante pour barbecue géant. Gloups. Encore une fois - parce que c'est pas la première fois qu'ils me font le coups - la mairie avait oublié de me signaler que les locaux de la cantine allait servir pour un repas d'assos ou autre. Youpi. Adieu ma journée tranquille pleine de soleil. Le gros nuage dans un coin de ma tête. Je n'aime pas ne pas savoir. Alors en préparent mon thé, je me demande, qui, je me demande quand, je me demande combien... j'ai des envies de fermer toutes les portes et de guetter les bruits depuis mon antre, attendant les envahisseurs. Mais c'est une si belle journée! Et après tout je suis chez moi!

Alors je décide d'y aller quand même, de faire ma vie comme on dit, mais bon... comme y'a des limites quand même je monte me changer parce qu'il était hors de question que qui que ce soit ne me surprenne en guenilles et pas coiffée!

Je me suis donc retrouvée à jardiner en petit jogging blanc - oui je sais c'est super our remuer la terre et la poussière mais on a la classe ou on ne l'a pas hein - chignon flou et boucles d'oreille, genre. N'empêche qu'au moins j'étais sûre de moi, et du coup beaucoup plus détendue, sans la peur d'être surprise par les envahisseur puisque j'étais présentable comme on dit.

Et j'ai donc passé une très bonne journée, profitant jusqu'aux derniers rayons de soleil... les envahisseurs ne sont finalement arrivés que tard dans la soirée, et se tiennent pour l'instant très bien, très discrètement, se cantonnant aux alentours du réfectoire de la cantine. Parfait.

Moi, je ne regrette pas de m'être fait violence pour me changer, pour quand même garder les portes et fenêtres ouvertes et faire ce que j'avais prévu de faire, sans paniquer ni fuir. Au final je réalise que vraiment, je me fais des films, pour rien! 

Bon faut pas rêver, je vais pas changer du jour au lendemain... mais ce soir je suis fière de moi.

28 mars 2008

Persistance

Catégorie: Poésie

Ce sont tes yeux que j’ai,
Plantés comme la déraison,
Plantés comme un rempart
Courant le long d’une trop longue vie.

Tes yeux que j’ai
Accrochés à même la peau,
Dans le sang et la chair
Griffés, pris dans mon combat.

Ce sont tes yeux,
Fichés vainement face au néant
D’une agonie que j’égrène,
A force de soutenir

Tes yeux.

Ce sont tes yeux que j’ai
Dans le corps en travers,
Tes yeux qui me restent, seuls,
Quand je ferme les yeux.

The_aenigma_of_the_solitude__by_ilsilenzio
                                          The aenigma of the solitude by Ilsilenzio

28 mars 2008

Franchissement

Catégorie: Poésie

J’ai eu des cavaliers mongols à mes trousses
Comme un seul homme
Et pourtant
C’est vivante que j’ai franchi les monts

J’ai eu des torrents furieux
En travers des seuls chemins que je trouvais
Et pourtant
C’est sans heurts que j’ai franchi les frontières

J’ai eu des froids mortels accrochés à mes mains
Comme les flèches des archers
Et pourtant
C’est sans saigner que j’ai franchi les plaines

J’ai eu des peurs diformes
Avalant ma force comme des monstres
Et pourtant
C’est sereine que j’ai franchi les nuits

J’ai eu des portes fermées devant moi
En travers des seuls âmes que je croisais
Et pourtant
C’est accompagnée que j’ai franchi cette vie

Par toi.
Toujours par toi.

Lighthouse_by_aziz3
                                         Lighthouse by Aziz3

28 mars 2008

Deuxième chance

Catégorie: Home sweet home

Mes soucis de finances semblent enfin partis pour s'arranger. Grâce à une augmentation providentielle et un rappel sur salaire substentiel, mon découvert vertigineux n'est plus qu'un mauvais souvenir. Je n'y croyais plus. Je commençais à me voir interdit bancaire pour presque de vrai, un truc qui craint quoi. Ouf. Cette fois-ci mes conneries ne seront bientôt plus qu'un mauvais souvenir, mais j'ai intérêt - c'est le cas de le dire - à me tenir à carreau à l'avenir!

Du coup je me sens tellement plus légère, la nuit dernière j'ai même magnifiquement bien dormi. Je n'aurai jamais pensé avoir des emmerdes d'argent comme ça un jour, mais le plus triste c'est que ça arrive vite et sans qu'on ait le temps de réaliser vraiment. Enfin. je prends ça pour ce que c'est: une bonne leçon.

Là je repars du bon pied, on efface l'ardoise et on recommence.

Ouf.

15 mars 2008

La tête et les mains

Catégorie: Interludes

Ne pense pas.
Prie et crois.

Don't even think.
Just pray and beleive.

hands
                                                         Hands by Unknown

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