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12 janvier 2011

Burn out

Catégorie: Etats d'âmes

Cramée. Carbonisée sur pieds. C'est comme ça que je me sens. Je n'arrive à rien encaisser, plus rien, sans que ce soit la panique immédiate, instantanée. Je suis incapable de relativiser. J'ai l'impression de faire la troisième guerre mondiale, tous les jours. L'intelligence de reconnaître que c'est ridicule. Mais pas la force d'objectiver, de mettre à distance. Je prends tout pleine face, plein coeur, j'esquive ce que je peux mais je le peux de moins en moins.

Je n'ai pas rembauché lundi dernier, ni ce lundi là. Arrêt maladie. Petite bouffée d'oxygène. Toute petite. De quoi me remettre un peu sur pieds, tenter de reprendre un peu le bout de la pelote. Difficilement. A la moindre ombre, à la moindre secousse, je m'abîme dans des angoisses disproportionnées, tordues, et obsessionnelles, comme si la vie toute entière se refermait sur moi. Une envie de fuir. La certitude qu'en plus d'être impossible cela ne servirait à rien.

Le sentiment que quelque chose me dévore, mais je ne sais pas quoi.

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17 octobre 2010

Comme un chat

Catégorie: Etats d'âme

Cette semaine j'ai littéralement implosée. Craquage nerveux en deux temps: d'abord incappable d'aller bosser lundi, prise d'énormes crampes à l'estomac qui m'empêchaient carrément de marcher, et puis mardi, un peu plus de courage, traître, car si j'ai passé la journée à l'école je l'ai aussi passée à pleurer à chaque pose, faisant ensuite classe cachée derrière mes lunettes de soleil.

Un peu trop de travail, un peu trop de changement, pas assez de sommeil, un peu malade, un peu l'automne. Les impôts, les cordons de la bourse à resserrer. La voiture qui lâche, Touille qui a son deuxième oeil abîmé qui ne cicatrise pas. Les collègues pas cool, les travaux en plan. Un peu de tout quoi.

Du coup, j'ai craqué, bien comme il faut. Faisant paniquer mon entourage faut bien le dire. Et puis comme un orage, tout est passé d'un coup. Parfois craquer un bon coup fait plus de bien que n'importe quel arrêt de travail ou n'importe quel remède zen. J'ai touché le fond pour remonter aussi sec, et finir la semaine de très bonne humeur!

Bon, heureusement que les vacances sont dans une semaine parce qu'il y a un paquet de trucs qu'il va falloir que je remette dans l'ordre, mais au final je m'en sors bien. Comme souvent. Sans même comprendre comment je fais mon compte...

15 décembre 2009

Pas d'ici

Catégorie: Etats d'âme

Etre une abstraction du monde, à côté, en dehors. Ne pas le comprendre. Faire le caméléon. Avancer comme ça, en mutant, en se fondant, en reproduisant ce que j'ai observé, ce qui semble se faire, ce qui semble passer. Sans comprendre, juste copier, par instinct de survie. Ne pas communiquer vraiment, ne pas respirer non plus, se cacher, se travestir, observer et reproduire. Dans l'inquiétude de ce qui n'a pas de sens, de ce qu'on fait machinalement, l'oeil rivé sur le modèle, pour s'y conformer, en priant que personne ne se rende compte qu'on est incapable, qu'on est vide, sans besoins, qu'on ne parle pas cette langue, qu'on ne connait rien à la vie.

Etre une abstraction du monde, à un point d'en devenir un non sens. A un point que je ne suis pas vraiment là. Que ce que je fais, je le fais en copiant, parce qu'il semblerait que ce soit la norme, que ce soit ce qui remplit le temps des hommes, qui occupent leurs vies, ce qui se fait. Je fais tout ça sans comprendre, sans m'y amuser, sans m'y intéresser, car rien ne m'intéresse et je n'ai besoin de rien. Tout semble vide de sens pour moi. Alors je singe. Tant que je peux. Jusqu'à un certain point. Car tout ne se singe pas. Le reste, je l'omets, je le cache. Je ne mens pas. Je passe sous silence.

Etre une abstraction du monde. Ne jamais en faire partie, seulement le regarder. Même si de toutes mes forces je voudrais en être, ne pas avoir le code. Et être exclu, simplement. Sans que ce soit le faute de personne ni de rien. Juste ne pas avoir le code. Et rester là à regarder, observer, reproduire. Survivre. Sans comprendre.

Sans savoir ce qu'il faudrait ressentir.

10 août 2009

Cage d'os

Catégorie: Etats d'âme

Je ne dis pas vraiment comme je me sens en ce moment. Je suis raisonnable.

Rien ne sert de hurler, rien ne sert de ruer dans les coins, rien ne sert de pleurer.

Je ne peux pas fuir. Je ne peux rien changer.

Je fais juste au mieux. Et je baîllonne le reste. Tout ce qui voudrait hurler. Tout ce qui me rendrait folle. Tout de ce qui pourrait me dévorer. Je baîllonne.

Il y a tellement de choses emprisonnées là dedans. Comme dans une boîte de chair. Je contiens tout le mal, toute la noirceur, toute la peine. La peur. Je fais comme si de rien n'était, comme si je n'entendais pas le hurlement strident qui me parvient du fond de mon esprit.

C'est comme d'ignorer des fantômes. J'en porte les stigmates, plaies insupportables qui me hantent à leur place.

J'oublie, j'oublie que je ne comprends pas, que je ne sais pas, que je n'y arrive pas, que je ne peux pas fuir, ni changer. Que je suis comme ça. Prisonnière. Condamnée.

J'oublie, et je fais au mieux. Je suis raisonnable.

Et j'oublie que je ne suis qu'une cage d'os.

28 juin 2009

Le grand bleu

Catégorie: Etats d'âme

Décompression enclenchée.

Certes il reste 3 jours de classe, mais franchement, c'est de l'anecdote. Mon petit corps lui n'a pas attendu la date officielle des vacances, il a d'ors et déjà désactivé tous les systèmes et entame un processus de réparation intense. Je vais lentement m'enfoncer dans un mode "autiste" pour les deux mois à venir, avec un soulagement profond.

Moi qui toute l'année fait des efforts énormes pour supporter les autres, j'ai l'avantage de faire un métier où je peux régulièrement me couper du monde, avec en point d"orgues ces vacances d'été qui me permettent une vraie plongée en eaux profondes. Excatement ce dont j'ai besoin pour recharger mes batteries. Je peux alors reprendre un rythme qui m'est propre, et me retrouver avec moi même, libérée.

Encore une petite semaine d'efforts, et je pourrais définitivement entamer la descente.

Je laisse les ballasts se remplir lentement.

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23 avril 2009

Prière

Catégorie: Etats d'âme

Je ne connais pas de formules pour conjurer ça. Il n’y a pas de signe, pas de marque, aucune offrande je crois, pour conjurer ça. Je n’ai pas la prétention de pouvoir conjurer ça. Et si je le demande, si je le demande sincèrement, je sais que je ne décide pas.

Je ne connais pas de rituel pour conjurer ça. Il n’y a aucun remède, aucune incantation, pas de tour, pour conjurer ça. Je ne connais aucun moyen de conjurer ça. Et si je le demande, si je le demande seulement, je sais que je ne peux qu’attendre.

Car je ne connais pas de formules pour conjurer ça.

Je n’ai que des prières.

19 avril 2009

Désillusion

Catégorie: Etats d'âme

Souvent j'ai l'impression de ne pas vivre ma vraie vie, de ne pas avoir de vie, mais juste d'attendre, d'attendre que quelque chose se passe, d'attendre que ma vraie vie commence.

Dans ma vraie vie, je suis médecin urgentiste. Je bosse 72h d'affilée mais la seule trace de fatigue sont des cernes à peine visible sous mes yeux pleins de compassion. Je sais garder mon sang froid même avec plein de sang chaud sur les mains, je pose sans cillé des diagnotics regorgeant de mots compliqués dans la fracas de l'agitation des nuits de pleine lune, avec un professionalisme qui fait de moi une légende dans tout l'hopitâl. J'ai quand même parfois des doutes existenciels face à la mort, à la vie, en me remémorant le pauvre patient que je n'ai pas pu sauver, doutes que je soigne en allant danser le tango dans un club à la mode où j'ai une bouteille à mon nom derrière le bar et où tout le monde me connait pour être une remarquable danseuse qui tient l'alcool comme un docker. Mais je ne suis jamais soûle, j'ai juste un peu les yeux qui brillent, et je finis toujours par rentrer en taxi dans mon appart au 12ième étage, parquet en bois exotique et bais vitrée donnant sur les lumières de la ville, vue sur le fleuve dans le fond. Je m'endors toute habillée sans même régler le réveil, et à peine 5 heures plus tard alors que le soleil se lève juste, je franchis la porte des urgences, gobelet de café dans une main et sac de sport dans l'autre, sourire aux lèvres et teint de pêche, et après avoir fait mon footing je suis prête pour prendre une nouvelle garde de 72h tapantes. Ca c'est ma vraie vie.

Dans ma vraie vie, je suis archéologue, spécialiste de tout un tas de civilisations très anciennes, la seule capable même se déchiffrer certaines de leurs langues très anciennes. Je travaille à authentifier divers objets retrouvés dans des fouilles sur lesquelles je me rends à l'occasion, toujours bien accueillie en raison de ma renommée, et qui me font voyager aux quatre coins de la terre. Tous les musées du monde font appel à mon savoir, je m'engueule d'ailleurs régulièrement avec certains conservateurs un peu trop impatients, car étant débordée de demande il y a un temps d'attente avant de pouvoir obtenir mes conclusions et ça, ils ne le comprennent pas. De temps à autre, j'apparais dans quelques inaugurations d'expositions mais surtout je donne des cours et des colloques à des étudiants friants d'anecdotes en tout genre. Je supervise quelques thèses tout en préparant mon prochain chantier de fouilles d'ailleurs sponsorisé par un ami millionnaire qui ne peut rien me refuser. Des tas de cartes, de photos satellites et relevés en tout genres tapissent les murs de mon immense loft amenagé dans les sous-sols d'un grand musée, puisque le conservateur de celui là est aussi un ami qui ne peut rien me refuser. J'ai d'ailleurs la chance de pouvoir décorer les murs de ce charmant petit nid avec quelques unes des oeuvres gardées dans les réserves, notamment une collection de masques africains du plus bel effet au dessus de mon lit. Ca, c'est ma vraie vie.

Dans ma vraie vie, je bosse comme profiler pour le FBI, la CIA, la NASA et j'en passe. Je suis un profiler super doué en psychologie criminelle, mais je suis aussi un médium. C'est pour ça que je suis super importante pour eux, et que je n'interviens que sur des enquêtes prioritaires, sanglantes, tordues, le genre que les médias adorent. J'ai une équipe qui bosse avec moi, enfin pour moi, qui fait tout ce que je dis comme je dis, et j'ai même un super coéquipier chargé de me protéger, des fois qu'un des malades après qui je courre voudrait me faire la peau. Je ne conduis pas, j'ai trop de migraine pour ça. Je me contente de rester derrière mes lunettes noires et de dire que je sens des trucs. Je lis des rapports qu'on ne rédige que pour moi, et je rentre dans la tête des tueurs. On me livre de la bouffe chinoise dans mon bureau en verre dont je ferme toujours les persiennes, ou dans une chambre de motel minable perdue le long de l'autoroute 57 parce que le dernier corps a été retrouvé à 3 kilomètres de là hier. On prend des pincettes quand il faut me contrarier, sinon je peux faire des crises de nerfs effroyables et même des crises de catarsie. Tout le monde est au petit soin, et mon coéquipier dit que je suis une chieuse, mais vachement douée. Ca, c'est ma vraie vie.

Dans ma vraie vie, je dresse des chevaux sauvages. J'ai repris le château familiale dans le nord de l'Ecosse et je maintiens le haras fondé par mon grand-père grâce à mon don inné pour le dressage. Tout le monde s'étonne de me voir monter des chevaux rebels que personne ne peut approcher, mais je suis tenace et je n'ai jamais peur de me faire mal. Je suis une cavalière émérite qui sait du premier coup d'oeil repérer les futurs champions que j'apprivoise avant de les céder à des propriétaires généreux. Mes chevaux courrent sur tous les hippodromes du monde, et on vient de loin pour tenter de m'en acheter, mais je les cède pas à n'importe qui ni à n'importe quel prix. Mes bêtes sont toute ma vie, tout comme ma terre sur laquelle je règne sans partage, imposant mes règles à tout ceux qui vivent alentours. Le château sert de chambre d'hôte durant la saison touristique et je m'amuse toujours de voir des cavaliers maladroits partir pour de gentilles balades tandis que moi je préfère chevaucher au galop le long des falaises abruptes, dans le vent salé de la tempête qui monte. Ca, c'est ma vraie vie.

Dans ma vraie vie, je suis écrivain, un écrivain à succès. J'aligne les best-sellers, depuis le fond de ma superbe maison accrochée dans la forêt au bout d'un chemin de montagne. Dans mon salon les 3 écrans géants projettent en permance des images en vrac, sans le son, trop envahissant. Je préfère écouter les cloches et les bêlements des troupeaux alentour tandis que je tapote mon clavier. Je me chauffe aux bois grâce à un poële d'un autre âge, et je bois des tisanes tout en lisant le fax arrivé de Paris à l'entête de mon éditeur qui m'informent que mon nouveau roman sera traduit en 28 langues et distribués dans autant de pays dans à peine plus de quelques semaines. Je change de chaine et je me vautre dans le vieux canapé en cuir avant de m'attaquer à la lecture du contrat que me propose un réalisateur en vue à hollywood pour une adaptation d'un de mes premiers livres. Je ne donne quasiment pas d'interview, mais je discute régulièrement avec mes fans sur le forum de mon site web officiel. Ils attendant d'ailleurs avec impatience la prochaine nouvelle inédite que je mettrais en ligne gratuitement dans la rubrique "nouveautés". Au mur au dessus du canapé, une toile d'un de mes auteurs de bds préférés, devenu un ami à l'occasion d'un travail collectif pour un livre intitulé "La peur et le rêve", recueils de différentes oeuvres sur le thème de la terreur et des héros en littérature. La toile a été peinte spécialement pour moi, avec une dédicace en bas, et me représente sous les traits d'une super héroine sexy, rien à envier à Wonder Woman ou Lara Croft. Ca, c'est ma vraie vie.

Dans ma vraie vie, je pilote des motos rugissantes, je conduis des cadillacs chromées. Je prends des avions, je dors dans des aéroports, dans des trains. Dans ma vraie vie, je parle à plein de gens au téléphone, dans des langues différentes à chaque fois, et je ris, ou je gueule. Je fais des clins d'oeil, je m'enferme dans des ascenseurs. Dans ma vraie vie, j'allume la radio en plein milieu de la nuit tandis que la pluie arrose Manhatan ou j'ouvre des frigos à moitié vides dans des hôtels de seconde zone. Dans ma vraie vie, je laisse des pourboirs aux serveuses, j'ai des robes de soirées, je connais des chanteurs de jazz et des tatoueurs. Dans ma vraie vie, je suis toujours quelqu'un de bien, quelqu'un de fort, quelqu'un de beau.

Et puis j'éteins la télé, je ferme le livre, je coupe le son du mp3, je me réveille. Et il n'y a plus que le tic-tac de l'horloge de mon salon, mon poisson rouge dans son bocal et mon chien qui dort sous la table basse. Il n'y a plus que moi sur mon canapé. Moi et ma vraie vie, pour de vraie.

Et dans ma vraie vie, je suis juste une instit de campagne qui vit seule, squattant un appart de fortune jamais en ordre, qui n'a que le numéro de sa maman et de son frère dans son répertoire téléphonique, atteinte d'un toc grotesque et d'une incapacité sociale chronique, entêtée et dépensière, et qui a rendez-vous chez le dentiste demain.

Dans la vraie vie, je ne suis personne.

22 mars 2009

L'aurore

Catégorie: Etats d'âme

Au coeur de la ville, dans ce monde minéral et froid de bitume, de béton, de pierre, de rues droites, de bâtiments abruptes, d'images omniprésentes, dans ce monde pressé, urgent, exangue, continuellement en mouvement, saturé de bruit, aux visages fermés, aux yeux ailleurs, il est si simple, si simple de reconnaître Dieu. La moindre trace de lui, le moindre signe, est évident. J'avais pris l'habitude de voir chacun de ces signes, si infimes, si anodins bien souvent, mais tellement clair, tellement évident oui. je m'étais habitudée à cette présence, à sa précense, partout, à tout moment.

Et puis quand j'ai emménagé ici à la campagne, tout n'était plus si évident. A tel point que les signes auxquels j'étais habitués avaient carrément disparus. J'attendais d'être cueillie par eux, comme je l'étais quand je vivais en ville, mais plus rien. Plus aucune évidence. La présence familière et continuelle de Dieu semblait s'être tarie. Comme si la conversation avait été coupée. Et puis j'ai laissé tomber. C'était comme de regarder par une fenêtre à guetter une chose qui ne venait jamais. Au bout d'un moment on se lasse. On oublie. J'ai continué ma vie ne me disant que finalement cette façon que j'avais de communiquer avec Dieu, ce lien, que tout ça faisait peut être partie d'une page définitivement tournée. Pas que j'ai cessé de croire en Dieu, non, juste que ce serait différent. Peut être juste parce qu'il estimait que je n'avais plus besoin de sa présence continuelle, peut être juste qu'il m'avait accompagné jusque là, et que je devais faire le reste toute seule.

Pourtant je le sais bien. Chaque fois qu'il efface le tableau, chaque fois qu'il remet tout à blanc, c'est toujours pour revenir ensuite, encore renforcé, encore plus évident. Chaque fois qu'il se tait, chaque fois qu'il tourne le dos, je l'oublie d'abord, je le laisse de côté moi aussi. Parfois c'est même un soulagement, une liberté retrouvée. Mais son silence amplifie sa présence, de telle sorte que son mutisme devient un poids, à tel point que je me mets à le guetter de nouveau, que de nouveau je le cherche, vraiment, de toute mon âme. Jusqu'à ce que ça en devienne douloureux, jusqu'à ce que ça en devienne vital. Jusqu'à ce que je sois tellement prête à l'écouter que j'en retiens mon souffle intérieurement, des jours entiers. Comme un traversée du désert. Et quand de nouveau il me parle, j'entends sa parole, encore plus claire, si évidente. Elle m'atteind chaque fois plus profond, et c'est chaque fois un bonheur indicible. Un soulagement, une bénédiction. Une révélation. C'est comme de toucher la terre promise.   

J'avais appris à voir ses signes au coeur de la ville. C'était si facile. Mais ici, au coeur de la campagne, il avait décidé de se taire, histoire de me donner une leçon. De me faire entendre sa parole, fort et clair. Il s'est tu longtemps, très longtemps, jusqu'à ce que ça fasse mal. Jusqu'à ce que j'appelle, vraiment, du fond de mon âme, avec toute l'humilité et la sincérité qu'on peut avoir dans ces moments là. Et comme il sait si bien le faire, alors il m'est apparu. Aussi grand qu'il est, dans la splendeur de sa gloire. Avec cette puissance, paisible, comme la campagne, il s'est de nouveau révéler à mon coeur.

Et je sais aujourd'hui qu'il est partout. Pas seulement dans les signes, que je perçois de nouveau, si nombreux. Non, pas seulement là. Il est là, partout, d'une façon qu'il est impossible de décrire. Et je suis reconnaissante pour les signes, parce qu'ils sont comme des sourires, parce qu'ils me font sourire moi en retour, parce que c'est comme être frôlée du bout des doigts par un être cher qui serait loin. Mais au delà des signes, je suis encore plus reconnaissante pour cette nouvelle présence, cette nouvelle évidence. De cet amour encore plus puissant. Reconnaissante aussi que ça puisse aller encore plus loin, que l'histoire ne soit pas finie, et qu'il y ait un amour encore plus grand à venir, encore. Une promesse si sûre. L'alliance renouvellée. 

Car où que je regarde, je te vois. Et quand je ferme les yeux, je te sens.

Je vais de nouveau dans ta lumière. 

17 mars 2009

Tâche

Catégorie: Etats d'âme

Balade en blanc - Julien Clerc
[à ecouter ici, clic droit...]

En blanc,
Les Rois du ciel sur terre
Qui parlent d'Amour
En s'interdisant de le faire...
Blancs,
Les chèques du prix de la guerre,
Du matériel et des misères...

En blanc,
Les mariages et les chimères,
Les trahisons, les adultères...
Blanc,
Le chat qui méprise les gris,
Les tigrés, les insoumis...

Blanc,
Qui envahit et qui détruit
L'Amérique en quelques nuits...
Blanches,
Les tuniques sévères
Des gardes Blancs de cette terre.

Blanche,
Blanche la mort qui sort
De la bouche du fusil...
Voilà peut-être pourquoi,
Mon Amour, certains soirs,
Il fait bon d'être un peu noir.
Mon Amour, certains soirs,
Il fait bon d'être un peu noir.

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                 Pope back to camera giving ubi et orbi by Unknown

4 mars 2009

Embarquement

Catégorie: Etats d'âme

Il est de retour. Et c'est une claque. Il est de retour et il me cueille au passage. Je pensais l'avoir perdu, l'avoir laissé là, au bord du quai, hagard, les yeux dans le vague. Comme s'il avait perdu la tête, définitivement.

Parce que ces derniers propos me faisaient peur, me mettaient mal à l'aise. Il avait l'air fou, et ridicule. Perdu aussi. Je ne le trouvais plus drôle, et surtout pas rassurant. Je l'avais connu flamboyant, conquérant, je l'avais connu en grands habits, maître d'un fier vaisseau, plein de verve et vaillament secondé. Je l'avais laissé délirant, diminué, son costume mité, râpé, ses gestes risibles, errant sur le pont d'un navire délabré, petit, raillé par un second désabusé le méprisant. Sans comprendre ce qui s'était passé entre les deux. Sans comprendre où je l'avais perdu. Finalement, de moi-même, j'étais descendue du bateau, dans un port, sans même réaliser que je n'allais pas y remonter, que mon escale était définitive. Que je le laissais, pour de bon. Et quand je me retournais, pour voir ce qu'il devenait, lui, je le trouvais assis dans le brouillard, bredouille, au bord d'un quai vide, sans navire, seul, grotesque et pathétique. Et je m'y étais presque faite.

Mais il est de retour. Encore une fois, sans que je comprenne pourquoi, ni comment, il a changé. D'une autre façon. Incroyable. C'est comme s'il m'avait prise par le bras, et le temps que je me retourne, je me suis retrouvée à bord d'un vaisseau, d'un gigantesque vaisseau. Je n'en ai jamais vu de pareil. Jamais. Un vaisseau immense, un pont tellement verni qu'on dirait un miroir, et de larges voiles blanches claquant furieusement, des cordages tendus comme sur un violon, une proue offerte à l'horizon, jusqu'à le toucher presque. Un immense vaisseau fendant l'océan avec force et vaillance, convaincu, conquérant. Et un équipage, un grand équipage, tellement nombreux que je ne saurais dire combien. Un équipage affûté, qui s'affaire, réglé comme une musique, qui se glisse, se faufile, s'arque et s'arrache, tenant la course du navire entre ses mains, comme un seul homme. Mais l'homme, c'est lui. Sans que je comprenne pourquoi ni comment, il a changé de costume. Il porte grand apparât, long manteau et larges épaules. Ses gants noirs tiennent la barre, fermement. Il est planté là, en maître, sans discussion. D'ailleurs il ne dit plus rien. Silence. Il a une mâchoire de chrome, et les yeux rivés sur l'horizon. Comme s'il était à lui. Comme s'il allait dévorer le monde entier avec. Il fixe cet horizon comme si c'était une partie de son être, tout simplement. Son dû. Et moi je reste là, pendue à son bras, à fixer cet horizon avec lui. Avec toute sa force pour me relever. Sans comprendre, je me retrouve là, toute petite, pendue à son bras, avec son corps pour me couper le vent froid, avec son regard sans détour, si évident. Avec sa présence, de nouveau. Comme jamais.

Et quand je le remercie pour ce nouveau voyage, clignant encore des yeux devant tant de majesté, il ne dit rien. Il ne dit plus rien. Il me gratifie d'un rire profond, chaud, et souverain.

Je vous salue bien bas, monsieur le Capitaine.

Comme vous m'avez manqué.   

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