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8 février 2009

Autisme

Catégorie: Etats d'âme

Besoin de vacances, de vraies vacances. Turbulences en cascades ces dernières semaines, j'enchaine les trous d'air malgré les bonnes nouvelles. La fatigue a tendance à tout balayer sur son passage pour ne laisser que du ras le bol, du marasme, une forme de renoncement, un sentiment de lasssitude et d'injustice. Je patauge pas mal, sans savoir trop où j'en suis. Perturbation de l'identité, tentative de recollement. Mais ma tête réfléchit à tellement de choses en même temps qu'à force elle n'est même plus sûre de vraiment réfléchir. Sentiment d'enfermement récalcitrant à toute forme de raisonnement, parfois je me sens aussi prisonnière de ma vie et de mon corps que quand j'étais ado. Sans fin. C'est un débat sans fin. Sans cesse se référer à la norme, histoire de savoir où on en est, et constater toujours une différence inquiétante, coupable, inéluctable. Sentiment d'impuissance submersif, qui remplit et qui noie. Se sentir vivant en dessous, mais pas assez pour respirer. Pour hurler. Endosser à contre coeur les costumes colorés et faire semblant, puisque je le fais si bien, même si je ne comprends pas les sentiments que je mime, même si je ne comprends rien de ces communications incessantes qui relient les gens. Moi qui préfèrent les regarder de loin. Parler, jouer, comme j'ai appris, comme il faut. Puisqu'il faut. Mécanique sans âme, sans coeur, juste pour se faire oublier, passer sans déplaire, sans contraindre, sans exister vraiment. Et attendre, encore attendre, comme s'il pouvait y avoir autre chose, comme s'il y allait y avoir autre chose. Attendre, sans aucune preuve, sans aucune raison, attendre, comme si je n'étais pas d'ici, comme si tout était déjà clos. Incapable que je suis d'être autrement. Que moi.

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21 octobre 2008

Délirium

Catégorie: Etats d'âme

Ma vie comme une cage. Comme le quai d'une gare. Des tas de trains, que je ne prends jamais. Je passe mon temps à attendre, sans même savoir quoi. En fait je n'attends rien. J'attends juste que le temps passe. Les gens prennent les trains, ils montent, ils descendent, ils essaient, ils aiment, ils vont et viennent dans la vie. Moi je reste assise là, à me dire que je devrais prendre un train. Mais je n'ai pas vraiment envie. C'est trop tard. C'est trop dur. Je ne sais pas à quoi ça sert. Les trains me fatiguent, ils me donnent envie de hurler, ils me donnent envie de fuir, de m'enterrer, ou de tuer tout le monde. Je me rends bien compte que ce n'est pas normal. Je sais aussi que c'est pas nouveau. Ca fait longtemps, très longtemps que je suis assise là. Y'a longtemps que j'ai du rater le train qui était pour moi, et tout a merdé ensuite. Ou alors il n'y a jamais vraiment eu de trains pour moi. Je ne suis que celle qui reste assise sur le quai. Je n'existe pas vraiment, je ne fais que passer. Je reste et je passe. Les autres me voient depuis la fenêtre de leur trains à eux, ils ont l'impression que je bouge moi aussi. Mais moi je reste là. Je ne bouge pas, je ne fais qu'attendre. Je n'attends même pas un autre train, je n'attends même pas que ça s'arrête. C'est juste que j'attends. Une part de moi est résignée, une part de moi sait qu'elle est incapable de monter dans un train, quel qu'il soit. Dès que les portes s'ouvrent, j'en ai la nausée. Tellement peur, tellement marre, trop de questions. Je préfère regarder les portes se refermer. Je ne suis pas capable d'autre chose. Je prie même pour qu'elle se referme. Que ce train s'en aille. Vite. Loin. Une part de moi s'en contente, s'en fout, une part de moi ce dit qu'elle n'est pas d'ici. Qu'elle n'a jamais été d'ici. Une part de moi attends juste de partir pour de bon. Parce que ça ne sert à rien, parce que c'est que du vent, parce que c'est trop lourd, parce que tout est trop difficile. Une part de moi attend. L'autre trouve ça injuste. Injuste parce que les autres y arrivent, injuste comme si on lui avait volé quelque chose. Elle se trouve condamnée, sans même savoir pourquoi. Elle est juste clouée là, interdite de train. Interdite de vie. Les autres ne savent pas. Les autres montent dans leurs trains, sans même réaliser leur chance, leur chance d'avoir eu tous ces trains dans leur vie, de pouvoir y monter et en descendre. De ne pas être condamné à attendre. Parce qu'on attend toujours seul, et sans personne pour comprendre. Une part de moi se dit que c'est foutu. L'autre s'en moque.

J'attends, sur le quai de la gare. Je ne fais rien qu'attendre. Le jour d'après. La semaine d'après au plus. Même pas plus loin que ça. J'avance dans le noir. Sans projet. Pour ça il faudrait être capable de prendre des trains. Sans vivre. Pour ça aussi il faudrait prendre des trains.

Pour ça il faudrait faire semblant que tout ceci a un sens.

10 septembre 2008

Comme un ouragan...

Catégorie: Etats d'âme

Rentrée bien plus difficile que prévue. Pas sur le plan pédagogique - ou au contraire j'ai tenue ma classe comme une vraie pro - mais sur le plan personnel. Il y a eu des remises en questions, des montagnes de doute, une crise existencielle et un gros coup de panique. En clair, ça s'appelle perdre pieds. Ou couler. Et j'ai eu beau essayer de ma souvenir comment on faisait pour nager, j'ai fini au fond.

Heureusement, l'avantage quand on touche le fond, c'est qu'on n'a plus qu'à donner un coup de pied pour remonter. Et ça repart dans le bon sens. Je commence à y voir plus clair, et les choses se remettent rapidement dans le bon ordre, même si nombre d'entre elles ont changé.

Je n'avais pas vraiment réalisé que tout serait très différent cette année, et le prendre en pleine figure au retour de mes magnifiques vacances m'a mise aussi ko qu'un boxeur amateur. Au tapis. Surtout que je déteste voir mes petites habitudes perturbées. Et là c'était même plus de la perturbation, c'était carrément Katrina. Je me retrouve donc à reconstruire, à repenser, à refaire des marques, d'autres marques, et ça va tout de suite beaucoup mieux.

En espérant ne pas recroiser Katrina de si tôt...

17 juin 2008

En passant

Catégorie: Etats d'âme

Pas beaucoup de posts en ce moment et pour cause.

Si je causais, justement, je ne parlerais que kermesse, lots en vrac, liste de réservation pour le repas de la kermesse, tombola, comptes de tombola à tenir, commandes livrées mais pas complète, commandes livrées mais pas pour nous, pointage de commandes, réexpédition de commandes, nouvelles commandes bloquées pour cause de budget dépassé, budget à rediscuter avec monsieur le maire, collègue qui repostule alors que je rêve de crever ses pneus, passage en force d'élèves futurs boulets de l'année prochaine, passage normal d'élèves déjà boulet cette année et qu'il va falloir encore suivre deux ans, inscriptions et déménagements qui jouent au yoyo avec mes effectifs, je parlerais réservation de salle des fêtes, nombres de tables et de chaises, et météo, de buvette, de papier crépon et lampions, des kilos de café et du nombre de bouteille de jus d'orange, je parlerais répétitions et costumes, de la nécessité des épingles à nourrice, je parlerais conseil d'école au milieu, je parlerais groupes de visite, appareil photo et accompagnateurs, heures de bus et pique-nique... je parlerais de tout ça. Je parlerais boulot.

Et mine de rien, je n'ai pas vraiment envie de raconter tout ça. Je suis à bout de souffle, j'essaie d'en profiter autant que possible tellement je sais que tout ça va être fini très vite, mais n'empêche, ça sera pas plus mal. Parce que j'ai aussi envie que ça finisse très vite, avant que je tombe. Sprint final.

Du coup ça me coupe l'envie d'écrire, ma tête n'y est pas, n'a pas le temps non plus. Dommage. Parce que j'aurais bien voulu causer de l'orgue à manivelle que j'ai trouvé ce soir au fond de la remise de l'école, et qu'il va falloir bricoler parce qu'il fonctionne presque, de Carotte qui va être diplômé, de Touille qui ne trouve rien de mieux à faire que d'avaler des os de poulet et de choisir une guêpe grosse comme un pouce comme partenaire de jeu, des fleurs sur ma terrasse, de mon potager qui fait des siennes, des fraises chantilly pour mon goûter le soir, de mes tentatives de cerf-volants, de savoir si oui ou non je me fais une frange, de comment et pourquoi j'ai foiré mon permis, du dernier film que j'ai vu et que j'ai aimé, de mes envies de décoration, de mes emmerdes d'argent, j'aurais bien voulu causer de la super crème pour les pieds que j'ai découvert, de la visite petits-gâteaux avec papa-maman, de mon combat contre les souris, de mon combat contre les fourmis, des petits courts métrages dégoter sur le net, enfin bref, j'aurais bien voulu parler de ma vie.

Mais j'ai juste le temps de la vivre.   

3 juin 2008

Le début de la fin

Catégorie: Etats d'âme

Mon estomac digère de moins en moins de choses. Ma peau crie sa misère et j'ai été obligée de me couper les ongles très très courts pour limiter les dégats. J'ai des migraines et je ne dors pas beaucoup parce que le soir tout ce que je veux c'est prolonger encore ce moment où je peux souffler. Du coup le matin je suis sytématiquement en retard. Mes élèves font la foire et se foutent de tout. Je jongle avec ce qui reste du programme pendant qu'on me demande au téléphone et que le courrier m'engloutit. Les parents me tombent dessus les uns après les autres. On me raccourcit les délais, on me redemande encore autre chose. On m'annule des rendez-vous, et je punis à tour de bras. Je souris, je souris, mes effectifs diminuent à vue d'oeil. Le bordel s'accumule dans mon appart, mon chien bouffe des os de poulet, coup de fil paniqué à maman qui téléphone au vétérinaire alors que mes élèves font toujours la foire. Je range mon bureau quatre fois par jour et ça ne suffit jamais, j'égare les trucs qui sont juste sous mes yeux. Je me fais engueuler au téléphone, on rentre, on sort, je coche des cases, je remplis des formulaires. Je corrige leurs copies, je gueule, j'attends sans patience, je fulmine, j'explique et on m'explique. Je prends des rendez-vous, je rature, on me sourit. J'attends le 12, mon compte se découvre, mais pas le temps. Je pense à l'année prochaine, je change leurs bureaux de place, je cherche partout l'attestation d'assurance de la mob. Je me débarrasse d'une chose, on m'en redonne trois à faire. On veut savoir quand, on veut savoir qui accompagne, on veut savoir quelle heure, si on peut changer le menu. J'ai attrapé des poux et des bestioles ont aussi envahi mon appart. Je casse la vaisselle à tour de bras, on me demande à la mairie, on me demande de faire passer, je parle mais comme je ne dis pas ce qu'on veut entendre, on n'écoute pas vraiment. On me force la main, je prends des notes sur des morceaux de papiers que je n'en finis plus de jeter. Le linge s'entasse, mes cds prennent la poussière. J'appelle, je rappelle, et je compte. Mon estomac digère de moins en moins de choses au fur à mesure que ça me dévore.

Comment vous dire...

Ma vie part en couille?

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24 avril 2008

Bout de trottoir

Catégorie: Etats d'âme

Petit coup de mou, l'impression que l'année n'en finit pas. Il reste deux mois à tirer. J'ai beau savoir qu'ils passeront très vite, j'ai envie de me foutre la tête sous l'oreiller et de ne plus revoir la couleur du jour. J'ai envie de sortir de cette vie et de ne plus y remettre les pieds.

Parfois tout semble petit, vide, et gris. Sans qu'on ait rien fait de spécial, les choses prennent cette couleur terne, fastidieuse, ce parfum d'obligation qui vous enserre, on a l'impression d'en avoir fait le tour, et d'un seul coup on réalise qu'on pourrait partir, marcher, sans but, seulement marcher loin, s'en aller, juste pour s'en aller, juste pour se dire qu'on peut le faire.

Parce que les jours pèsent des tonnes, que les sourires sont lourds, parce que le temps ne change pas assez vite, ne change pas du tout. Parce qu'on est sur place, seul.

On réfléchit à ce qu'on pourrait faire, pour changer ça, pour reprendre de l'air. Sauf qu'il n'y a rien à faire. C'est la vie. Parfois tout semble petit, vide, et gris. Parfum de fatalité. Quand on réalise que rien n'est vraiment différent, que rien ne le sera jamais. Quand on se sent incapable et sale, et pauvre, bêtement planté là, réduit au strict minimum. Quand on sait tout ce qu'on aura jamais, ce pour quoi il est définitvement trop tard. Et ce qui ne viendra pas. Quand on a l'impression que notre destin c'est de renoncer, d'être privé, de rester là sur place, seul, et de juste faire notre travail. 

Je n'y pense pas, je fais comme si je ne voyais pas. Comme si je ne savais pas, comme si je n'avais pas de doute, comme si ça n'était pas important. Comme s ça n'était pas vrai.

Sinon je deviens dingue.

1 avril 2008

Cours Forrest!

Catégorie: Etats d'âme

Petit ras le bol ce soir, grosse fatigue surtout. J'ai l'impression de brasser du vent. L'ouverture de classe ne mobilise personne, dumoins pour l'instant. Tout le monde me dit "ah ouais?" mais ça va pas plus loin. Franchement des fois ils sont vraiment désespérants les gens, que des assistés. Et même pas enthousiastes avec ça. Je me demande bien pourquoi je me prends la tête... parce que visiblement on me prend un peu pour une conne

Et puis y'a tous les autres qui réussissent là, je suis entouré de gens qui réussissent vachement - me demander pas quoi hein, il réussissent tout, c'est bien simple non? Oui je sais, c'est de la grosse mauvaise foi de grosse fatigue, n'empêche que. Moi je merde mon permis qui n'avance pas d'un copec, je tiens ma classe à l'arraché - aïe - et par les cheveux - re aïe - je compte mes amis sur les doigts... - non en fait mieux vaut que je ne compte pas si je veux pas pleurer tout de suite - et le reste - un jule? oui enfin chez moi on dit un georges hein - j'en parle même pas. Mon monde est tellement minuscule que parfois je me sens comme un cachalot dans une flaque d'eau - oui je sais j'aurais du dire comme un lamentin mais ça faisait pas la rime! 

Tous ces autres... qui sont tellement... pffff... Du coup moi j'ai encore plus l'impression de tourner en rond dans mon coin, façon hamster - oui du cachalot au hamster fallait la faire je sais. Chercher pas là non plus, je fais vachement bien le hamster.

Et comme tout ça me fout un peu sur les nerfs - fin d'année qui approche+emmerdes d'argent+free qui veut pas me résilier+ancien appart à repeindre+classe qui fout le camp+kermesse à préparer+nouvelle classe possible+élèves en diffucltés à gérer+élève violent à contenir+collègue porte de prison+j'en passe et des meilleurs - et que je fais vachement bien le hamster, et bien je me suis remise au footing: le soir, une fois l'école fermée, je tourne en rond dans la cour jusqu'à n'en plus pouvoir, en chantant à tue-tête avec mon mp3 sur les oreilles - en feignant de ne pas voir les voitures qui passent le long du grillage.

Sûr qu'il y en a qui vont se demander si la directrice est pas en train de griller un fusible - les mêmes qui me prennent déjà pour une conne avec un peu de chance...

Et ben non justement, je fais tout pour éviter ça.

15 mars 2008

Enracinée

Catégorie: Etats d'âme

C'est incroyable parfois comme il suffit de pas grand chose pour vous changer la vie. Moi il a suffit que je change d'endroit, et d'un seul coup j'ai l'impression de me retrouver. Si j'avais des doutes sur le fait de vivre à l'école - sur mon lieu de travail autrement dit - sous le regard des parents, des élèves, des élus, à portée de main de tout ce petit monde, de vivre dans un lieu public où les gens rentrent et sortent à tous moments, si j'avais des doutes au départ, ils se sont envolés.

Parce que je suis dans ma bulle, une bulle géante, une bulle multiforme, une bulle qui ressemble à un royaume. Cette école est mon château. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est exactement ça. Je suis ici comme dans un château, un grand château biscornu, avec des coins et des recoins, des escaliers, des fenêtres, plein de portes partout, un grand chatêau qui serait placé en haut d'une haute colline faisant face à tous les environs, et que tous le monde verrait depuis tous les environs. Un château de conte de fée déjanté, un truc magique, où je recrée mon petit monde, entre l'enfance et l'imagination, où je me retrouve, libérée et m'étalant, à faire mes petites choses, à me raconter mes petites histoires, seule avec moi-même, comme j'aime, seule avec moi-même mais plantée au milieu du monde.

C'est un vrai bonheur, une vraie nouvelle vie.

Je me souviens il y a deux ans, quand j'ai vu cette école pour la première fois. Je me souviens d'abord de la photo. Mes parents avaient fait le tour de toutes les écoles du coin dans lesquelles il y avait des places à prendre, et ils avaient fait des photos et pris des notes pour que je fasse mon choix. Etrangement, je me souviens de la photo de mon école. C'est la seule dont je me souviens. Parce qu'elle m'avait marquée, avant même que je sache que ça serait la mienne. Je me souviens d'être d'abord juste passée devant l'école en voiture avec le coeur qui tapait. Et puis quand je suis rentrée dans ma classe pour la première fois. La première visite. Bien avant de savoir qu'il y avait un logement de fonction et qu'un jour même, j'y vivrais. Je me souviens de cette première impression: entre elle et moi ça allait coller. Je me souviens de l'odeur, de l'ambiance. Je n'imaginais pas à quel point j'avais raison alors quand je sentais quelque chose de possible ici, quand j'ai dit à ma mère ce jour là: "Voilà, c'est mon royaume". Parce que de toute ma vie, c'est l'un des seuls endroits que je sens être vivant, vraiment, comme s'il avait des racines jusque dans la terre, comme s'il m'enracinait moi même, et que je le sentirais respirer avec moi. Et ça m'apaise, c'est mieux qu'un simple point d'ancrage, c'est toute une fôret. Rien ne peut m'arracher. Cette école veille. Comme si je ne faisais qu'un avec ce monstre énorme et nonchalant.

Cet endroit me dit que je suis.

13 janvier 2008

Légos

Catégorie: Etats d'âme

Construction méticuleuse, déplacer les blocs, enclencher, avec l'assurance de celui qui n'a pas de plan, mais une intuition. D'un seul coup, je sais faire. Il y a du Capitaine là dessous, mais le Capitaine n'est pas là. Et j'assemble, je supperpose, j'accroche, j'emboîte, et ça n'a jamais été aussi droit, aussi beau, à la perfection, au millimètre. Il y a du géni là dedans.

Se débarrasser du superflu, ne garder que les blocs, colorés, inégaux, et ne plus avoir qu'à les placer, sans même avoir à y réfléchir, parce qu'ils sont nets, et qu'ils vont les uns avec les autres, comme si c'était fait pour depuis le début.

Facilité déconcertante d'une efficacité à laquelle je ne croyais plus. Route droite rien que pour moi, et je respire de nouveau. Il y a du travail, de la concentration, du dévouement aussi, mais à l'arrivée il y a un résultat, une réussite. Une légèreté qui fait du bien.

Je tranche dans le vif un peu, je ne laisse plus tout le monde m'atteindre. Et étrangement, je ne me ferme pas non, je m'ouvre. Ecouter les problèmes de tout le monde, c'est ne plus rien entendre vraiment. Alors je sélectionne, je renvoie sur la touche certaines personnes, je dédramatise, et d'un seul coup le monde est plus clair.

Comme un jeu de construction géant qui me simplifie la vie.

1 janvier 2008

Peur bleue

Catégorie: Etats d'âme

En ce moment j'ai des angoisses. Et pas des petites. Je sais pas trop pourquoi - et comme d'habitude je veux pas trop savoir - mais l'idée de la mort me tourne dans la tête. Ou plutôt j'ai l'impression qu'elle plane sur ma vie. L'impression d'être suivie.

Je me raisonne en me disant que c'est exactement ça: des angoisses. En essayant que ça ne devienne pas obsessionnel, et surtout en essayant de ne pas passer à l'étape suivante qui voudrait que je me mette à croire que c'est prémonitoire ou un truc du genre. Hors de question. Surtout que la mort dont il est question, c'est principalement la mienne.

La nuit je fais des cauchemars. Et quand je suis réveillée, j'y pense à chaque fois que ça pourrait déraper. Me foutre en l'air avec la mob. Glisser dans les escaliers. Me faire faucher par une voiture sur le bord de la route. Une rupture d'anévrisme. Une mort violente. Qui ne me laisserait le temps de rien, même pas de comprendre. Et de commencer à me dire que je n'ai pas fait de testament, à me demander ce qu'on fera de mes affaires, à imaginer mes parents désemparés devant les restes d'une vie fauchée en plein vol, ma vie. A me dire que je n'aurais pas eu le temps de leur dire que je les aime, pas eu le temps de dire à mon petit frère que je l'aime, et imaginer mon petit chien perdu sans moi.

Justement mon chien. Lui aussi je le vois mort à tout bout de champ en ce moment. Sûrement parce que ça me panique et que la question me travaille. A tel point que j'ai même été chercher des informations sur la crémation des animaux domestiques, que je me suis demandée ce que je ferais de son petit corps mort sur le coup. Dans quoi je le mettrais, comment ça se passerait.

C'est comme une ombre qui me tournerait autour, et j'aime pas ça. Mon inconscient tourne à plein régime et brasse visiblement ce qu'il y a de plus dérangeant, et je ne sais pas bien pourquoi. Je me dis que ça va passer. Que je suis sans doute fatiguée, un brin dépitée, en attente de beaucoup de choses. Je me dis qu'il doit y avoir de la symbolique loà dedans. Mais n'empêche, j'ai l'impression d'être une proie dans une drôle de farce.

Comme quand on est gosse est qu'on a peur des monstres sous le lit. 

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