Autisme
Catégorie: Etats d'âme
Besoin de vacances, de vraies vacances. Turbulences en cascades ces dernières semaines, j'enchaine les trous d'air malgré les bonnes nouvelles. La fatigue a tendance à tout balayer sur son passage pour ne laisser que du ras le bol, du marasme, une forme de renoncement, un sentiment de lasssitude et d'injustice. Je patauge pas mal, sans savoir trop où j'en suis. Perturbation de l'identité, tentative de recollement. Mais ma tête réfléchit à tellement de choses en même temps qu'à force elle n'est même plus sûre de vraiment réfléchir. Sentiment d'enfermement récalcitrant à toute forme de raisonnement, parfois je me sens aussi prisonnière de ma vie et de mon corps que quand j'étais ado. Sans fin. C'est un débat sans fin. Sans cesse se référer à la norme, histoire de savoir où on en est, et constater toujours une différence inquiétante, coupable, inéluctable. Sentiment d'impuissance submersif, qui remplit et qui noie. Se sentir vivant en dessous, mais pas assez pour respirer. Pour hurler. Endosser à contre coeur les costumes colorés et faire semblant, puisque je le fais si bien, même si je ne comprends pas les sentiments que je mime, même si je ne comprends rien de ces communications incessantes qui relient les gens. Moi qui préfèrent les regarder de loin. Parler, jouer, comme j'ai appris, comme il faut. Puisqu'il faut. Mécanique sans âme, sans coeur, juste pour se faire oublier, passer sans déplaire, sans contraindre, sans exister vraiment. Et attendre, encore attendre, comme s'il pouvait y avoir autre chose, comme s'il y allait y avoir autre chose. Attendre, sans aucune preuve, sans aucune raison, attendre, comme si je n'étais pas d'ici, comme si tout était déjà clos. Incapable que je suis d'être autrement. Que moi.