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28 juillet 2015

Nouvelle donne

Catégorie: Etats d'âme

Combien de temps faut-il pour sortir la tête de l'eau? Sortir d'un deuil, d'une dépression, sortir d'un tournant de la vie qu'on a mal négocié et qui a fini dans le décor? De toutes ces choses qui se sont enchaînées, déchaînées, et qui m'ont enfoncée, défoncée, et laissée là, comme morte à l'intérieur, piétinée, agarde et désespérée?

Des heures, des jours, des semaines, des mois, et finalement des années. Presque 3 ans quand j'y pense. Mais ce n'est pas ce qui me choque en premier, quand j'y pense. Je suis surtout estomaquée d'en être revenue. Tout simplement. D'avoir retrouvée une intégrité physique et mentale, un équilibre, un chemin à suivre. Je ne sais pas si c'est de la résilience, ou du miracle. Mais me revoilà, encore en selle, de nouveau capable de sourire, d'espérer, d'avancer. Fière de moi, même si tout n'est pas parfait. Fière d'en être arrivée là, même si je ne comprends pas vraiment comment j'ai pu y parvenir, comment je n'ai pas simplement couler au fond. Bien sûr il y a eu le temps qui passe, efficace... Bien sûr il y a eu les mains tendues, l'amour d'une famille, les bonnes rencontres au bon moment pour venir bousculer la monotonie et allumer la lumière au bout du tunnel... Mais même avec tout ça, je me demande encore comment j'ai fait pour m'y accrocher, pour saisir la chance, pour ne pas basculer définitivement de l'autre côté. Je ne me serai pas cru capable. Pas assez forte. Et pourtant...

Me revoilà, plus sereine que jamais. Plus vieille certainement. Et malgré toutes les inconnues qui se profilent sur mon chemin pour les mois et les années à venir, l'équation de ma vie a une nouvelle donnée qui me rassure un peu: je suis forte, bien plus forte que je ne le crois. Je vais garder ça en tête et continuer d'avancer.

Maintenant que je me souviens comment on fait.

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16 mars 2015

Poète

Catégorie: Poésie

 

Parle, homme

Parle

Car quelque part

Quelqu'un écoute

festival-poesie-2013-1
                                                                                                                                        Poésie by Unknown

26 mars 2014

Exécution

Catégorie: Poésie

Des yeux vides
Des mains pleines
Des mots qui crissent
Et qui mentent
Comme on repeint les murs
Aux couleurs des condamnés
Avec autant de balles
Qu'il y a de têtes
Parce que le vent
Ne rentre pas ici
Et que toute sa force n'a pas de foi
Ici
A en arracher le coeur des dieux
Ou celui des enfants
On en aurait plantés là
Tout droits
Combien
Seulement parce que c'est ainsi
Ici
J'en ai les bras en sang
A force d'accrocher
Leurs yeux aux miens
Tandis qu'on recharge
Et qu'on charie
Leurs cadavres encore vivants
Il n'y a pas de massacre plus dur
Que celui
Qui vous fixe dans les yeux
Juste avant
Et je n'avais les mains pleines
Que de sable
Et de vent
Je ne suis que la terre
Pas l'acier
De leurs armes
Dumoins je le prie


                                                                                                                   Colère by Anne Tourliere

25 mars 2014

Enragée

Catégorie: Au Boulot!

Je suis encore en arrêt maladie. Pas longtemps. Juste 3 jours. Pour reprendre de l'air. Je n'ai pas vraiment le choix mais je me sens minable de faire ça. C'est une fuite. Carrément. Ca ne résoud rien. Malheureusement. Et j'enrage d'en être arrivée là. C'est juste pour ne pas craquer, ne pas imploser en vol. Comme sortir la tête de l'eau pour reprendre de l'air avant de replonger pour les 2 semaines qui restent avant les prochaines vacances. Depuis 2 ans de toute façon, je ne vis plus que de vacances en vacances, je compte chaque semaine, chaque weekend, et j'attends la fin de l'année scolaire comme une délivrance. C'est épuisant. Désespérant. Encore plus quand on sait qu'ensuite il faudra replonger pour une nouvelle année.
10 ans de métier. Je n'ai que 10 ans de métier. Quand j'y pense je me demande comment j'ai pu devenir si vite l'ombre de ces profs que je croisais lorsque j'étais encore prof stagiaire et qui me faisait horreur. Des profs ciniques, désabusés, encore professionnels mais plus tout à fait concernés, parfois assez expéditifs, attentifs avec les élèves mais blasés de tout le reste... et parfois même blasés des élèves. Est-ce que je vais en arriver là, à force? Aujourd'hui je me sens en colère et dégoûtée par tous ce qu'il m'a fallu traverser comme absurdités, tout ce à quoi j'ai pu assister, participer comme mascarades. Mais est-ce que je vais en arriver là, à force?  A m'en foutre de tout? Même du petit M. et du petit E. qui ne savent toujours pas lire et pour lesquels je prépare tous les jours un travail adapté? Même de la petite D. qui me dit qu'elle ne mange rien quand elle rentre chez elle le midi? Du petit G. autiste sur les bords et qui teste ma patience à longueur de journée? De la petite N. angoissée par son hystérique de mère qui la menace de la changer d'école au moindre faux pas et que j'essaye de rassuer tous les jours comme je peux? Du petit L. qui en cette fin de CP n'arrive toujours pas à écrire le moindre mot correctement, même pas son prénom... De tous ces enfants pour lesquels je me décarcasse tous les jours et qui me hantent à longueur d'année, est-ce que je vais finir par m'en foutre un jour, comme ces profs affreux que j'ai tant méprisé autrefois?

Dans cette machine absurde qu'est l'éducation nationale, où quand je parle d'enfants en grandes difficultés, quand j'appelle à l'aide pour eux, on se contente de me répondre au mot près "qu'ils ne rentrent pas dans les statistques", où l'on m'explique que pour un élève qui ne sait absolument pas lire en fin de CP le redoublement n'est pas une solution, où l'on me propose des heures de formations sur le thème de "la littérature au CP" alors que moi je voudrais plutôt qu'on m'explique comment je peux gérer une simple séance de lecture alors que j'ai 2 élèves totalement non lecteur au milieu d'un groupe de lecteurs sacrément hétérogène  et qu'en plus je dois m'interrompre en plein milieu de la séance pour tester la glycémie d'un de mes élèves diabétique, où je voudrais que l'on m'entende quand je parle de cet autre élève au comportement si particulier et si dérangeant qui passe son temps à piquer des crises de nerfs et que je passe mon temps à calmer, laissant ses camarades en plan le temps qu'il faut... Dans cette machine absurde, qui pour arrêter le massacre, pour limiter la casse? Nous, profs, encore motivés, encore résistants, appelant à l'aide, appelant à voir, à prendre conscience!

Mais il n'y a personne au bout du fil. Et j'enrage. Vaguement les collègues, eux-même aux prises avec leurs propres classes totalement hallucinantes. Quelques discussions à la récré, pour se rendre compte que tout continue de se dégrader vitesse grand v et qu'on va droit dans le mur. J'en ai ras le cul - pardon pour l'expression mais c'est celle qui vient spontanément - de leur conneries d'en haut. Des soit-disant nouveaux programmes qui n'auront rien de bien nouveau, on le sait déjà. Des soit-disantes revalorisations de la profession qui n'existent tout simplement pas. Des soit-disant moyens supplémentaires... ah bon où ça? De tous leurs merveilleux concepts et brillantes idées toujours plus loin du merdier de la réalité...

Et le merdier ça ronge. Ca ronge les profs, comme moi. Ca ronge surtout les gosses. C'est le plus insupportable. D'assiter impuissant au massacre, de voir que ce qui aurait pu faire la différence ne sera jamais accordé, jamais même considéré. De voir tous ces gamins qui pourraient avoir une chance si on les voyait vraiment, au lieu de voir des statistiques. De voir qu'on peut y mettre toutes nos tripes jour après jour pour au bout du compte se faire remettre à sa place par le système. Parce que y'a pas de place. Parce que y'a pas de temps. Parce que y'a pas d'argent. Parce qu'on vous rappelle pas. Parce que.

Dans ces cas là je me dis qu'heureusement qu'il y a de la rage, qu'heureusement que ça me révolte encore, de voir comment ça me détruit, de voir comment ça démonte des gosses, parce que même si elle me ronge elle aussi, au moins je me bats encore, comme une enragée, avec la force du désespoir.

Mais pour combien de temps?

Qu'est-ce qui vient après la rage?

23 février 2014

Persistance

Catégorie: Poésie

Si je n'ai jamais su, l'ami
La couleur des pierres qui brûlent
Et encore
Le suintement brillant
Des plaies qu'on ironise
Si je n'ai jamais su, l'ami
Ni le vent qui tournait pour mieux vous étrangler
Ni l'obole
Tombant des mains sereines et rouges
Et encore
Le cliquetis insolent des nuages
Qu'on arrache
Dans la bouche des vendeurs de remords
Et de sorts
Si je n'ai jamais su, l'ami
Comment les quais se joignent
Quand le moment vient
Comment on transperse
La vase des marées
Et les marées des hommes
Et encore
La lente réserve qui descend
Et qui saigne
Si je n'ai jamais su, l'ami
Les pas le long des âmes
Et les portes que l'on enterre
Et encore
Ce que crachent nos ongles
Et le silence dru
Le plomb avant l'aurore
Si je n'ai jamais su, l'ami
Ni les langues, ni les coeurs
Et encore
Pas plus les vagues, ou l'occident
Un balancement plat
Une fin
Si je n'ai jamais su, l'ami
Trahir ceci
Et encore
Venir
C'est qu'ailleurs déjà tout recommence.

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                                                                                       Monument de Paul Moreau Vauthier

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21 février 2014

Prisonniers dedans

Catégorie : Poésie

Les yeux enfoncés
J'ai du noir
Au bord des mains

A longueur de tenir
Des tissus trop petits
Trop épais
Ou pas assez

Ce sont les os
Qui finissent par mentirLe mieux

Et les griffures
Le long des couloirs
Vers la lumière
Sans fin

D'un exil puissant
On garde
Les yeux enfoncés
Et du noir
Au bord du corps

Ce qui est en trop
Et qui s'arrache
Si peu

A vouloir sortir

Quand hurler respire
Et que le reste tue
Car dedans c'est petit
Et dehors c'est pire

Imagine
Qu'aucun mot ne dise
A quel point
Tu es loin

Et cette douleur
Qui se plante comme un drapeau

Je la vois

Dans leurs yeux enfoncés

Et le noir
Au bord de leurs mains

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                                                                                                   Derrière la fenêtre by Unknown

5 février 2014

Happy Birthday to me!

Catégorie: Petits Bonheurs!

Aujourd'hui c'est mon anniversaire! Et ma maman d'amour a pensé à moi! Le livreur a sonné à la porte tout à l'heure et.... Voilà une jolie compo de plantes-dont-j'ai-encore-oublié-le-nom pour mettre un peu de verdure dans mon petit chez moi!

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5 février 2014

Quelle tristesse

Catégorie: Au Boulot!

Cette semaine je ne bosse pas, je suis en arrêt maladie. Encore. L'année dernière à la même époque j'avais déjà eu un blanc (grippe et dépression), cette année rebelote. Petite bronchite, grosse réaction allergique cutanée (ouais des gros boutons quoi avec une démangeaison atroce) à je-ne-sais-pas-encore-quoi-d'ailleurs et petite reprise de dépression. En général quand on commence à dire aux collègues - en étant tout à fait sérieuse - qu'on veut démissionner c'est pas bon signe. Mais c'est pas évident parce qu'en règle général, les gens dépressifs passent pour des gros fainéants qui s'écoutent trop. Quand on est fonctionnaire c'est encore pire. Et quand on est prof on bascule carrément dans l'acting et le foutage de gueule. Donc j'ai juste dit à mes collègues une partie de la vérité, à savoir que j'avais une bronchite et une grosse allergie, vu les réactions pas sympas de l'année dernière, j'ai retenu la leçon!

Reste que je le vis moyen. D'abord parce que j'ai juste l'impression que je serai jamais capable de rembaucher lundi prochain. Pas par flemme, juste par... par quoi je ne sais pas trop d'ailleurs. Juste que quand je pense à mon travail j'ai l'impression de me noyer et j'ai qu'une envie, c'est pleurer. Ensuite si je ne le vis pas bien c'est aussi que tout le monde me dit que j'ai un travail extra quand même, de quoi je me plains. Et je sais que c'est vrai, en partie. Donc j'ai bien intégré que je ne devrais pas me plaindre. Je fais quoi alors, je souffre en silence? Oui c'est ce que je faisais depuis quelques semaines. Et puis au bout d'un moment c'est plus supportable. La cocotte minute fume sérieusement...

Pourquoi je suis si mal dans ce boulot qui devrait être si super? Et qui l'était au départ! Mes collègues le vivent relativement mieux que moi d'ailleurs. A ma décharge, mes collègues n'ont même pas 2 ans d'expérience... quand moi je tape déjà les 10. Et j'ai souvent l'impression que ces 10 ans comptent le double! Forcément je suis usée. Usée par le système surtout quand j'y pense. J'essaie de trouver un équilibte, de retrouver la bonne façon d'envisager le métier, de faire mon métier, celle que j'avais au début, avant de ployer sous les contraintes et les craintes qu'on finit par accumuler à force de notes de service, de remarques des collègues, de coups bas de parents d'élèves, de surf sur les blogs de supers profs qui affichent des contenus parfaits, d'inspection stériles, de blablas de conseillers pédagogiques et de séances de formation hors de la réalité, de coups durs qu'on se galère tout seul dans sa classe... Usée d'avoir l'impression de brasser du vent, à gérer des activités péri-scolaires qui parasitent mon travail, les visites des gendarmes pour des délits mineurs, des parents qui confondent gamins surdoués et gosses mal élevés, et le reste, tout le reste... là où j'aimerais pouvoir me concentrer sur l'essentiel: mes élèves, leurs apprentissages, de façon simple et intelligente et pas juste dans cette course contre le temps où l'on essaie de faire rentrer au pied de biche dans leur petit cerveau tout un tas de compétences inappropriées voire inutiles, à coup de grands artifices et de dispositifs élaborés. Je ne me reconnais plus dans l'école d'aujourd'hui, cette pauvre école de la République, dans ce qu'on en a fait et qu'on continue à en faire. Je la trouve inhumaine et oppressante, envahissante, prétentieuse et innefficace.

Et je me dis que je devrais peut être tout simplement rentrer en résistance.

2 février 2014

Cup of tea (ou presque)

Catégorie:  Petits Bonheurs

Depuis quelques jours je me suis mise aux infusions! Parce que je tente de me désintoxiquer du coca-cola (qui est à peut près aussi sain que du destop) et que je n'aime pas le thé. Je me suis donc rabattue sur la grande famille des infusions, c'est moins glam que le sacro-saint "tea" (boire des infusions ça fait tout de suite plus grand-mère) mais au moins je peux en boire (mes tasses de thé restent toujours aux trois quarts pleines si par malheur je m'obstine à vouloir quand même m'en préparer)!

J'aime bien le petit rituel de préparation, le fait de mettre le nez dans les sachets pour voir la saveur qu'on va préférer sur le moment, de remplir la petite boule avec ces herbes ou morceaux fruits, de laisser tout ça tremper, de voir les petites herbes qui s'échappent pour flotouiller à la surface de la tasse... et les cuillères de miel qui viennent sucrer tout ça! Quand je fais ça j'ai presque l'impression d'être Meg Ryan dans un film à mouchoirs... à la seule différence qu'avec ma tasse d'infusion je me colle devant mon pc pour aller massacrer des monstres sur diablo 3. Ca fait tout de suite moins Meg Ryan...

Et bien sûr comme je ne fais rien à moitié, j'ai une tasse xxl et une cuillère à cocktail pour aller dedans!

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1 février 2014

Qu'on me donne l'envie

Catégorie: Anecdotes

Après un long moment de silence, me revoilà, encore. Non je n'ai pas disparue, je me débats juste avec ma vie. Et dans cette bataille, je tente de retrouver le fil de mon écriture, sous toute ses formes. Donc me revoilà. Un énième retour... Mais un retour avec quelques nouveautés cette fois: entre autre je me suis enfin mise à facebook, histoire d'avoir un côté plus réactif, de publier des broutilles, juste comme ça, pour être suivie plus facilement et peut être de gagner plus de lecteurs?...

J'ai presque une sensation de honte quand je dis ça. Comme si ce n'était pas vraiment correcte, comme si c'était vouloir s'approprier des lecteurs, les démarcher comme un vulgaire commercial. Mais si personne ne lit ce que vous écrivez, vous finissez par vous épuiser. Dumoins c'est mon cas. A force, tout ceci n'a plus de sens. Car l'essentiel est bien là: être lu. Quiconque écrit n'a qu'une envie: être lu. Sinon c'est comme parler tout seul. C'est de la folie.

Longtemps j'ai pensé que ça irait de soi, que ça viendrait tout seul, par je ne sais quel miracle du destin. Il semblerait que non. Reste qu'avec tous les moyens dont on dispose aujourd'hui, je serai bien bête de ne pas tenter d'aller chercher mes lecteurs, ailleurs, plus loin. Bien bête de ne pas franchir le pas. Je ne démarche pas, je lance des feuillets à la mer, dans cette immense océan qu'est internet, en espérant que d'autres les prendront dans leurs filets, que d'autres les liront, enfin.

Pour seulement qu'ici je retrouve l'envie d'écrire.

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