Bout de trottoir
Catégorie: Etats d'âme
Petit coup de mou, l'impression que l'année n'en finit pas. Il reste deux mois à tirer. J'ai beau savoir qu'ils passeront très vite, j'ai envie de me foutre la tête sous l'oreiller et de ne plus revoir la couleur du jour. J'ai envie de sortir de cette vie et de ne plus y remettre les pieds.
Parfois tout semble petit, vide, et gris. Sans qu'on ait rien fait de spécial, les choses prennent cette couleur terne, fastidieuse, ce parfum d'obligation qui vous enserre, on a l'impression d'en avoir fait le tour, et d'un seul coup on réalise qu'on pourrait partir, marcher, sans but, seulement marcher loin, s'en aller, juste pour s'en aller, juste pour se dire qu'on peut le faire.
Parce que les jours pèsent des tonnes, que les sourires sont lourds, parce que le temps ne change pas assez vite, ne change pas du tout. Parce qu'on est sur place, seul.
On réfléchit à ce qu'on pourrait faire, pour changer ça, pour reprendre de l'air. Sauf qu'il n'y a rien à faire. C'est la vie. Parfois tout semble petit, vide, et gris. Parfum de fatalité. Quand on réalise que rien n'est vraiment différent, que rien ne le sera jamais. Quand on se sent incapable et sale, et pauvre, bêtement planté là, réduit au strict minimum. Quand on sait tout ce qu'on aura jamais, ce pour quoi il est définitvement trop tard. Et ce qui ne viendra pas. Quand on a l'impression que notre destin c'est de renoncer, d'être privé, de rester là sur place, seul, et de juste faire notre travail.
Je n'y pense pas, je fais comme si je ne voyais pas. Comme si je ne savais pas, comme si je n'avais pas de doute, comme si ça n'était pas important. Comme s ça n'était pas vrai.
Sinon je deviens dingue.