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12 septembre 2008

Sans issue

Catégorie: Au Boulot!

J'ai le métier qui saigne. Oui après le post précédent ça peut paraître bizarre de dire ça - ou peut être pas d'ailleurs - mais j'ai le métier qui saigne. Parce que trop d'élèves, parce que ça rigole plus, parce que je gueule et je la joue militaire, parce que même leur mimiques ne me font plus sourire, que leurs bons mots me tapent sur le système, parce que je repousse les câlins à la récréation, que j'ai qu'une envie c'est qu'ils se taisent, qu'ils se dépêchent, parce qu'ils m'agacent à longueur de journée, même les plus sages n'ont plus l'air si sages, même les plus adorables deviennent énervants.

Peut être que je suis juste fatiguée, peut être que je dépressionne carrément. Je n'arrive même pas à réfléchir à cette attitude rigoriste que j'ai adopté, dénuée de sentiments, je n'arrive pas à savoir si c'est l'expérience, le renoncement, ou même si je deviens aigrie, tout simplement. Je n'y prends pas plaisir, je n'y prends plus plaisir. Le poids n'en devient que plus lourd. J'essaie de relativiser et de comprendre mais je n'y comprends rien.

Ma collègue ne m'aide pas. Elle est gentille, souriante, elle rigole, mais elle débute. A côté d'elle j'ai l'air encore plus blasée et encore plus amère, expéditive.

Je ne sais pas si je perds vraiment pieds, si c'est un passage, si c'est le boulot qui amorce le procédé ou autre chose dans ma vie qui influe sur le boulot...

En gros c'est la merde.

Et pour la énième fois de ma vie, je me retrouve avec ce sentiment pressant de vouloir fuir, comme une urgence, comme une survie. Encore.

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11 septembre 2008

L'armée des ombres

Catégorie: Au Boulot!

Je suis un grognard. J'ai l'uniforme, j'ai les mâchoires. Je n'ai qu'un général. Un seul. Pendant que les autres causent, j'avance. Ils causent de l'école, dans le vent, pour rien, ils causent mais finalement, ils ne se battent pas, pas vraiment, ils font semblant, et ils causent. Dans le vent. Moi dans le vent j'avance, avec la boue collée aux bottes, la neige aux épaules, j'avance. Et je n'ai qu'un général. Les autres je les emmerde. Les autres ils causent bien, ils causent haut, ils brassent des idées toutes plus brillantes les unes que les autres, toutes plus éloignées de cette réalité, de cette boue, de cette neige, de ces terres brûlées. Ces terres moi je les arpente, saignante et suante, je les arpente avec pour seule ligne de conduite celle de mon général. Et j'avance, pendant qu'ils parlent, j'avance malgré eux, sans plus rien attendre de tout ce vent qu'ils brassent, de toutes ces belles idées de pacotilles, de cette merde qu'ils remuent. J'avance, grognard que je suis, j'avance pour mon général. Je sais que je suis seule, qu'il n'y aura pas d'aide, peut être pas d'espoir, et pourtant, j'avance, pour la beauté du geste, par conviction, pour mon général. Parce que sinon, que restera-t-il, si les grognard comme moi rendent les armes?

Alors je les envoie chier, j'ouvre les mâchoires et je m'arrache. Comme on va à la guerre, moi j'enseigne, comme on se bat. J'arpente des terres brûlées tandis qu'ils parlent, qu'ils parlent. Ce sont des fantoches. Moi je suis un grognard. Et je ne dois honneur qu'à mon général.

La République.

25 août 2008

Un rameur sachant ramer sait ramer sans ses rames...

Catégorie: Au Boulot!

Dernière ligne droite, je suis à fond. La classe est loin d'être prête, enfin si, enfin non. Je voudrais que tout soit parfait. Je sais que tout ne sera pas parfait. Mais il y a des choses auxquelles je ne peux pas couper, l'essentiel de l'essentiel. Alors je redouble d'efforts, de stratégies. C'est comme d'actionner tous les commutateurs du tableau de bord d'un engin spatial les uns après les autres. C'est rouge, c'est orange, c'est vert, ça clignotte dans tous les sens, tandis que je n'en finis plus d'actionner les boutons et de vérifier sur ma check-liste, de passer le maximum de voyants au vert, et qu'il n'y en ai surtout plus aucun de rouge si je ne veux pas me crasher. Je n'en finis plus de cocher, de rayer, de réfléchir, et de pousser des boutons. Et ça clignotte, ça clignotte... Le départ est imminent. Sacré voyage en perspective. Je sens que ça va plaire au Capitaine, il commençait à tourner en rond au port...

- Alors Mousaillon, où sont les nouvelles rames?

- Pas encore livrées Capitaine.

- Comment-ça pas encore livrées? On lève l'ancre demain!

- Ben elles sont pas là Capitaine.

- Et avec quoi on va ramer alors?

- Euh... on a toujours les vieilles rames, quelque part par là je crois.

- Parbleu Mousaillon! On ne commence pas un nouveau voyage avec de vieilles rames!

- Et pourquoi?

- Oui c'est vrai ça! Pourquoi donc Mousaillon?!

- Ben je sais pas, c'est vous qui dites que...

- Je dis quoi Mousaillon?

- Que vous voulez pas des vieilles rames.

- Vraiment?

- Et ben ça s'arrange pas...

- Prenez garde Mousaillon! Que je ne prenne le large sans vous!

- Et sans les rames... de toute façon, on rame jamais alors...

- C'est vrai ça! Et pourquoi donc Mousaillon?!

- Oulà... Euh... c'est à moi que vous posez la question?

- Raaa par tous les diables, je ne cause pas encore aux bigornots Mousaillon!

- Ouais ben on en est pas loin hein...

- Mousaillon?

- Oui Capitaine?

- Ca y est, je me souviens à quoi servent les rames.

- A me frapper Capitaine?

- Parfaitement Mousaillon!

- Je me disais aussi...

- Raaaaaa... Alors, que nous manque-t-il d'autre?

- Et bien, nous avons chargé les vivres...

- Le rhum?

- Le rhum... oui.

- Le sucre?

- Le sucre... oui.

- La viande séchée?

- La viande... oui.

- Le sirop de fraise?

- Le... Le quoi? Oh non je veux pas savoir... sirop de fraise... oui.

- Coco?

- Coco... ah non Capitaine, y'a pas de coco sur la liste.

- Par tous les diables Mousaillon! Alors où est-il?

- Qui ça?

- Mon perroquet sacrebleu! Où est-ce diable d'oiseau?

- Ah si, ben si, j'avais pas comporis, je croyais coco, noix, tout ça...

- Noix de quoi? Moi je vous parle de Coco!

- Oui, votre piaf, Coco, ok.

- Comment ça mon piaf?

- Ben c'est bon, on l'a chargé.

- En cale?

- Euh non, en cage.

- Oui mais en cage en cale?

- Ah ça je sais pas... faudrait vérifier.

- Mon Coco en cale?! C'est à coup de pied au cul que vous allez vérifier oui!

- Ah ben vous voyez, vous avez pas besoin des rames finalement!

- ...

- ...

- Mousaillon?

- Oui Capitaine?

- Filez en cale avant que je mette la main sur les rames...

9 août 2008

Objectif lune

Catégorie: Au Boulot!

Certains s'étonnent que j'ai fait autant de chose pour l'école durant mes vacances, que j'ai pu bosser autant. Mais pour moi, être prof c'est un peu comme... être astronaute. Imaginez:

Quelque part sur une obscure base de lancement spatial...

Le vieux cornac monte dans l'habitacle, vérifie les voyants, les indicateurs, tapote à droite à gauche, remet en ordre sa combinaison sans âge, prend place dans le fauteuil, et commence à se sangler méticuleusement avec un tas de ficelles et de tendeurs. Il fait des noeuds, resserre les sangles, refaits des noeuds...

Le jeune pilote fougueux rentre là dedans, avise la mécanique, s'extasie sur les instruments de vols, conquérant dans sa combinaison flambant neuve.

Le vieux cornac lui dit de s'asseoir et de se sangler. Le jeune pilote fougueux rigole, charie sur la combinaison miteuse du vieux cornac. Le vieux cornac lui répète de s'asseoir et de se sangler. Le jeune pilote lui montre comment, sur sa super combinaison flambant neuve, y'a juste qu'à cliquer le mousqueton. Le vieux cornac lui répond qu'il devrait s'asseoir et se sangler bien serré. Pas la peine, renchérit le jeune pilote fougueux. Il prend place dans son fauteuil et cliquète son mousqueton sous l'oeil torve du vieux cornac.

Décollage.

Le vieux cornac, visage crispé, encaisse le choc, tenu en place par la toile de sangles et de noeuds qu'il a tissé autour de lui.

Le jeune pilote fougueux, s'accroche de tous ses ongles et de toutes ses dents à l'appui tête de son fauteuil pour ne pas finir écraser façon crumble dans le fond de l'engin spatial. Le mousqueton a pété depuis longtemps.

Vol en orbite.

Le vieux cornac, concentré mais serein, toujours sanglé sur son fauteuil comme au premier jour surveille attentivement les instruments de bord. Il relève les mesures et garde le cap, assure la navigation comme un vieux cornac qu'il est.

Le jeune pilote fougueux passe son temps à nager une brasse impossible dans une apesanteur merdique et à se cogner la tête contre tout ce qui passe à portée, incapable qu'il est de regagner son fauteuil et d'y rester en place. Il n'avise les instruments de mesure que de loin, ou alors vite fait en passant, quand il arrive à nager jusqu'à eux.

Atterrissage.

Le vieux cornac s'accroche à ses noeuds et serre les dents. Rien d'autre à faire.

Le jeune pilote fait ventouse sur le hublot avant de l'engin spatial et bave abondamment en hurlant de peur.

A l'arrivée...

Le vieux cornac défait les sangles, les unes après les autres, et se dégourdit enfin les jambes tandis que le jeune pilote fougueux achève de se pisser dessus.

...

Moi je suis comme le vieux cornac. Après deux ans passés aux commandes, je sais pertinnement que la putain de super combinaison qu'on nous fournit à la base c'est du chiqué, et que si t'y vas pas à l'artisanal, à ta manière, ben tu finis en pièces, en miette, laminé. J'ai donné. Moi aussi j'ai été le jeune pilote fougueux qui passe son temps à gerber ses tripes du début à la fin du voyage.

Alors voilà. Cet été, j'ai sorti mes tendeurs, mes sangles, et j'ai commencé à faire des noeuds. Ca en étonne certains, ça en ferait presque rire d'autres... mais franchement, je m'en fous. Ca devrait pluôt les questionner, voir les inquiéter. Parce que croyez-moi, je connais l'énormité du truc, je sais très bien ce que je fais et à quoi je me prépare.

A une nouvelle année en orbite. Tout simplement.

23 juin 2008

And the winner is...

Catégorie: Au Boulot!

VICTOIRE!!!

Pompadour ne repostule pas pour son poste à l'école, je dirais même qu'elle fuit!

Après des tas de rebondissements, de plans de batailles foireux, et de désespoirs flagrants, enfin, je peux hurler de joie! ELLE S'EN VA!!!!

Le bonheur... je vous dis que ça!

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5 mai 2008

Tais toi et rame!

Catégorie: Au Boulot!

Reprise de la classe aujourd'hui.

Vivement le 4 juillet...

23 avril 2008

Eldorado

Catégorie: Au Boulot!

Vacances... enfin.

22 avril 2008

Dommages

Catégorie: Au Boulot!

Je suis crevée, mais vraiment crevée. Je tire tant que je peux, improvisant des activités pour mes élèves et maugréant en pensant à la réunion de ce soir. Encore une. Une réunion à n'en pas finir... une bien comme il faut avec des gens chiants où on va parler pendant des plombes de trucs chiants qui auraient pris trente seconde si on m'avait laissé décidée. Mais on n'est pas en dictature... dommage.

Si je pouvais je partirais en courant là tout de suite.

Sauf que je peux pas.

Dommage.

14 avril 2008

Dis le moi en face

Catégorie: Au Boulot!

Envie de bouffer tout le monde tellement tout le monde me bassine inlassablement avec les mêmes discours, les mêmes plaintes. Comme si j'avais pas imprimé la première fois, ils reviennent, avec toujours le même sujet de conversation. Et moi j'en reviens toujours aussi impuissante à faire la mou, à prendre l'air dépitée et affligée, parce qu'il faut bien. Ma compassion est de plus en plus lointaine, je me dis aussi qu'ils gèrent tellement mal la situation que franchement, la faute est à tout le monde. Sauf à moi, c'est con. Puisque c'est moi qu'on emmerde le plus avec ça.

Gérer la merde des autres, c'est mon passe-temps préféré en ce moment. Au mieux. Faire comme si c'était pas trop grave alors que j'ai envie de leur hurler que c'est qu'une bande de cons, vraiment.

Solitude de ceux qui portent la responsabilité des autres.

11 avril 2008

Non mais qui t'es d'abord toi?

Catégorie: Au Boulot!

Bon finalement, la semaine avec Môssieur je te snobe n'a pas été pire que ça, vu que dès le mardi il avait décidé d'accrocher un sourire à son visage et moi j'avais décidé de soigneusement décaler toutes mes récrées pour l'éviter. Entente parfaite.

Il en a pas foutu une - attention hein, être remplaçant c'est un vrai boulot et certains remplaçants sont vraiment top de chez top... mais pas celui là - et c'est notre atsem qui a tenu la classe comme elle a pu - traduisez elle a évité que j'ai a appelé le samu quinze fois par jours. Car oui savez-vous comment ce "collègue" surveillait la récréation? Et bien tout simplement en feignant de ne rien voir - et donc en ne réprimant rien - et surtout pas le gamin en loque qui braillait juste sous son nez, le visage rouge de larmes, et qui visiblement avait quelque chose qui clochait. Môsieur regardait l'horizon, puis regardait le gamin, sans un mot, l'air de dire "va pleurer ailleurs". Il a fallu que ce soit moi qui m'en occupe. Véridique.

Et bien sûr en classe, il avait la même attitude. Je sens que je vais en entendre parler lundi moi. Car notre élève le plus terrible, le violent, a fait des siennes. Forcément. Et le maître a laissé couler. Allant même jusqu'à dire à la maman que le gamin n'était pas si terrible que ça... de quoi je me mêle???

Enfin bref, question professionnalisme il pourra repasser.

Ou plutôt non, je ne veux plus jamais le voir!

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