Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

In my Pocket

Archives
23 octobre 2019

Guerrière

Catégorie: Poésie

Du fond de la terre
Je viens te chercher

Je suis le souffle
Et je viens te chercher

J'ai ton corps en moi
Et je me souviens
Car je t'ai fait

Et je viens te chercher

La poussière s'écarte
Et l'eau perle à tes lèvres

Car je viens te chercher

La chaleur qui enfle
Je suis l'aube et le sel

Je suis au bout de tes doigts
Et je viens te chercher

J'ai ton coeur en moi
Car je t'ai fait

Et je viens te donner

Je suis la vie
Et je viens te chercher

Brave grace by Elena Shumilova
                                                                                                                            Brave grace by Elena Shumilova

Publicité
Publicité
23 octobre 2019

Fatalité et vieilles photos

Catégorie: Etats d'âmes

Pour ce début de vacances j'ai du affronter quelque chose de pas drôle: vider la maison de ma tante placée depuis quelques semaines en Ehpad. Après de longs mois de démarche, avec ma manan, on voit enfin le bout de cette situation glauque. Je résume depuis le début parce que c'est diffcile à expliquer juste comme ça.

Y'a quelques mois de ça, elle nous appelle pour qu'on l'aide à ramener sa voiture du garage. Le garage est trop loin, elle ne veut pas conduire sur une aussi longue distance. Ma tante vit toute seule depuis le décès de son mari. Elle a un sale caratère, autoritaire et désagréable, considérant tout le monde comme du personnel à son service, et ne voulant voir personne chez elle. Elle a déjà claqué la porte au nez de mes parents - mon père étant son petit frère - alors qu'ils avaient la bonne idée de passer lui dire bonjour sur le chemin du retour de l'hôpital. Autant vous dire que ça a fait le vide autour d'elle. On n'a pas souvent de contact mais on l'a au téléphone de temps en temps pour voir si ça va. Ces derniers temps on a senti qu'elle était pas toujours très claire, les conversations étaient parfois bizarre... On saute donc sur l'occasion de cette visite au garage avec maman pour aller la voir, pour une fois qu'on est les bienvenues!

Le choc fut énorme. Un trente tonne en pleine figure. Ma tante, femme coquette d'une soixantaine d'années, alerte et vaillante, est devenue une petite vieille rabougrie, voûtée, d'une saleté repoussante. Habillée en guenilles pleines de tâches et trop grandes pour elle, un nid d"oiseau sur la tête en lieu et place de son chignon, tellement courbée qu'elle en est devenue littéralement bossue, elle nous ouvre la porte comme si de rien n'était avec un air jovial. Elle nous laisse rentrer et on prend le deuxième convoi en pleine tronche. Malgré le soleil de l'après-midi, les lumières sont allumées, faiblardes et jaunes, car l'appartement est entièrement dans le noir, les fenêtres étant obturées par des tonnes de cartons et de pièces de tissus scotchés les uns sur les autres dans un genre de millefeuille dément. Dès l'entrée l'odeur est intenable et les ordures et objets divers s'entassent tellement qu'on ne peut que se faufiler dans le seul petit passage laissé libre pour circuler au milieu de cette décharge. Les deux petites chiennes de ma tante, pelées et hystériques nous aboient dessus non stop tandis qu'on avance médusées. Je me rends vite compte que le sol est jonché de leurs excréments mainte fois piétinés qui collent à mes chaussures. On apprendra par la suite en discutant avec une voisine que ma tante ne sortait plus ses chiennes de puis presque 3 ans. En file indienne nous suivons ma tante qui se dirige vers la chambre pour "prendre son sac et son manteau". Mon regard balaye l'impensable: un appartement entier rempli d'immondices, de choses qui moisissent et leur nuages de moucherons, de meubles dégeulant objets, papiers, babioles et emballages vides, de bouteilles de bierre empilées comme des murailles, les choses m'arrivent aux épaules, il y en a partout et rien n'a de sens. La salle de bain est inaccessible tellement elle est remplie, comme une cave, la porte des toilettes s'entrouvre à peine. Je suis atterrée mais je n'en laisse rien paraitre, maman non plus. On est sous le choc. On veut sortir de là au plus vite avant de vomir tellement l'odeur est ignoble. Ma tante à l'air très à l'aise, pour elle tout est normale. Elle allume dans la chambre...

Ma première pensée fut "mais où dort-elle?"... La pièce est remplie d'objets de toute sorte entassés partout, partout, partout, depuis le sol jusqu'à hauteur d'homme, y compris sur le lit qui n'a même plus de drap. Le matelas est à nu, servant de dépotoire. Il y a juste un petit coin de libre pour s'y asseoir. Le sol est couvert de tapis pour chien tellement sale qu'ils en sont noirs de crasse, on les piétine pour ateindre l'une des armoires où elle prend son sac. Et encore une fois l'odeur est atroce.

Ma mère essayera de la faire changer de pull car celui qu'elle porte est entièrement taché sur le devant. Ma tante dira qu'elle le trouve très bien et nous pressera pour partir. On fera l'aller retour jusqu'au garage avec les fenêtres ouvertes, discutant de tout et de rien. C'est ma mère qui devra rédigez le chèque pour payer le garage, ma tante en étant incapable, elle se contentera juste de le signer. De retour chez elle, ma tante ne nous remerciera même pas et nous congédira très vite, rentrant chez elle comme un animal dans son trou et nous claquant presque la porte au nez.

A partir de là, avec ma maman, il était évident qu'on devait faire quelque chose. Elle a commencé à se renseigner et à sonner à droite à gauche chez les services sociaux. Cela a pris du temps. Temps pendant lequel elle est restée en contact avec ma tante par téléphone, découvrant à quel point la situation se dégradait vite quand ma tante lui expliquait être attaquée par ses deux belles-soeurs qui essayaient de rentrer dans la maison par le toît - belles-soeurs décedées bien sûr - mais défendue par le gign posté dans son jardin heureusement, et par son frère Joël - mon oncle donc, décédé également - qui était revenu d'Australie pour vivre avec elle depuis quelques jours. Gratiné. D'autant plus gratiné que pour d'autres choses, elle se montrait très alerte et très méfiante. Surtout quand elle a eu la première visite de la police municipale, mise sur le coup par la mairie pour venir jetter un oeil et évaluer la situation.

Bref, je la fais courte: grâce à maman qui y a passé du temps et de l'énergie, les services sociaux, médicaux et autres ont joué leurs rôles, et finalement ils ont fini par venir la chercher. "Ils" se sont les pompiers et les infirmiers psychiatriques, en gros. Elle s'est montrée coriace et vindicative mais finalement elle a fini par monter dans l'ambulance. Elle s'est retrouvée internée sur demande de la famille comme ont dit, c'est maman qui a du signer les papiers dès le lendemain. On a du aller tout de suite à l'appartement pour s'occuper des deux petites chiennes qui étaient vraiument dans un piteux état. Comme on avait prévu la chose, on avait les coordonnées d'une association qui les a récupérée. On a aussi fait quelques aller-retour toute les deux à l'hopital psychiatrique du coin, où ma tante a séjournée en unité fermée pendant plusieurs semaines pour évaluation, pour lui porter des affaires et renocntrer sa psychiatre et son psychologue, qui avaient besoin qu'on raconte son histoire, l'histoire de la famille. Ils ont mis en place un traîtement, principalement pour paranoïa. Il y a aussi un début de sénilité ou quelque chose du genre. Pour faire simple, elle est incapable de s'occuper d'elle même, elle a donc été placée sous tutelle et du être admise en Ehpad. On a eu de la chance là encore, car on lui a trouvé une place dans un établissement vraiment super, rien à voir avec les trucs glauques qu'on voit parfois, et pas très loin de chez nous, et la tutrice qui a été nommée pour gérer ses affaires est vraiment super.

Et donc après plusieurs mois de démarches - tout ceci ayant commencé au mois de mars - nous voilà sur la dernière ligne droite: se débarrasser de l'appartement. Les affaires de toute une vie, dont ma tante est absolument incapable de dire quoi faire. Sur demande du juge, un commisaire priseur est venu faire l'inventaire des biens de valeurs pour une mise aux enchères dans le but de récupérer de l'argent pour payer l'Ehpad. Il a trouvé quelques bricoles. Le reste est dans un tel état que tout va partir à la poubelle via une entreprise spécialisée qui va venir vider l'appartement avant une remise en état. Et donc avant ça, la tutrice nous a dit qu'on pouvait venir fouiller l'appartement, pour chercher des objets de famille, des souvenirs, des photos, et emporter ce qu'on voulait.

Fouiller dans une décharge aurait été plus facile. Parce qu'une décharge, ce n'est pas la maison de quelqu'un, son intimité, son histoire. Et normalement, fouiller dans la vie de quelqu'un, dans son intimité, son histoire, ce n'est pas fouiller dans une décharge. Ici les deux se sont téléscopés, et je l'ai assez mal vécu, il a fallu le digérer.

Tout était poisseux, puant, cassé, abîmé, et après quelques heures à bouger les affaires j'en avais les mains noires. Avec maman on a tenu bon, dans la puanteur, avec le sentiment de contempler la déchéance d'une vie, un gâchis incroyable, on a tout fouillé méthodiquement, ne voulant pas voir partir à la benne des photos, des objets de famille, et quelques affaires encore utiles. On y a passé 2 après midi entiers, et on a trouvé des trésors: des paquets de vieilles photos, quelques petits objets anciens sans aucune valeur si ce n'est de rappeler l'histoire de la famille, le maroc, le tabac, le chateau familial, ma grand-mère bonne couturière, la pipe du grand-père, un vieil éventail mité, d'anciennes partitions de chants de noël... On a tout ramené et entreposé chez moi dans la grange tant l'odeur est infecte. Maintenant il va falloir tout nettoyer, et peut-être se résoudre à jeter ce qui ne peut pas être récupérer. Mais honnêtement ça attendra un peu, j'ai eu ma dose pour le moment.

Pendant 2 jours, je n'ai pas pu ranger ou déplacer quelque chose dans ma maison sans me dire "que pensera-t-on de moi quand on videra ma maison et qu'on trouvera ça?"... "est-ce qu'on se demandera pourquoi j'avais gardé ça?"..."et qui videra ma maison, mes nièces? ou des inconnus?"... "est-ce qu'on se dira que j'étais dingue d'avoir mis ça là ou d'avoir autant de ça?"... Atroce sensation. Je me suis projetée dans ma propre histoire, car comme ma tante je n'ai pas d'enfants, parce que dans la famille les cas de démence sont nombreux du côté de mon père et que je me demande de plus en plus si j'en serai, j'ai donc fait un parralèle avec ma vie et c'était douloureux. Douloureux aussi de réaliser qu'il n'y a jamais eu personne  - et que désormais il n'y a vraiment plus personne - pour me parler de cette famille, que de tous les petits souvenirs qu'on a trouvé, beaucoup garderons leurs secrets, mon papa étant désormais incapable de se souvenir, tout comme ma tante. Il y a eu beaucoup de malheurs dans cette famille, et on ne racontait que peu. Du coup, à part quelques anecdotes par ci, par là, je ne sais pas vraiment grand chose. J'ai par exemple découvert que ma grand-mère avait son diplome d'institutrice. Mon père ne le savait sans doute pas, il n'en avait jamais parlé. Et il n'y a plus personne pour m'expliquer pourquoi elle n'a pas exercée, ou peut-être même qu'elle a vraiment été institutrice durant quelques années avant de se marier mais que personne n'est plus là pour me le dire. Quel gâchis de se rendre compte que notre histoire, mon histoire, celle de mes ancêtres, est partie en fumée, m'a échappée, et que le tout petit bout qui me restait s'en va dans un tas d'ordure...

Au final nous sommes peu de chose. Et j'en ai sauvé quelques unes. Je vais les phagociter. Elles vont devenir moi, mon histoire. Peut-être que celle-ci se perdra aussi un jour, car personne n'aura eu le temps ou le coeur de demander. C'est ce qui fait à la fois la tristesse et la grandeur de la vie.

Ma tante va bien. Elle a une jolie petite chambre propre, un beau parc dans lequel elle se promène, et du personnel qui s'occupe d'elle, à son service comme elle a toujours aimé qu'on le soit. Elle a toujours son sale caractère et quand maman va la voir pour lui porter des affaires et papoter un peu, elle se fait régulièrement congedier vite fait bien fait. On avait peur que ses deux chiennes lui manquent mais elle les a littéralement oublié. On les a remplacé par deux petits chiens en peluche qu'elle garde sur son lit et qu'elle appelle ses bébés. Les deux petites chiennes vont bien aussi, elles ont été soignées et finalement adoptées, l'une par une famille l'autre par une des dames de l'association. Pour elles trois, l'histoire finit bien. Enfin aussi bien que possible.

Pour moi, je sais que je garderai toute ma vie en mémoire cet appartement. Il est gravé et fait parti de ces lieux où je peux me projeter mentalement sans difficulté tellement j'y ai été présente. Il est comme une mise en garde. Un trou sombre et glauque prêt à m'avaler si je me laisse aller, si je ne fais pas attention, si j'andonne. Une incarnation de cette démence qui plane sur la famille. De ce non-dit, de cette histoire qu'on tait et qui continue de dévorer la génération suivante. De ce gâchis. De cette vie qui a des dents comme des rasoirs et qui nous sourit inlassablement.

De cette vie contre laquelle je me bas, depuis si longtemps, en me disant que je ne peux pas perdre.

Qu'il n'y a pas de fatalité.

Il y a juste des destins façonnés par nos choix.

12 octobre 2019

Point de vue

Catégorie: Interludes

"Rien n'est plus droit qu'une diagonale.
Encore faut-il être dans l'axe."

Le fou

shadows and rails by David Pavlovic Dobrojevic
                                                                                           Shadows and rails by David Pavlovic Dobrojevic

9 octobre 2019

Albatros

Catégorie: Poésie

Avec des crocs comme des glaciers, j’avais l’habitude d’arracher les aurores à l’horizon du monde. J’avais l’habitude d’être debout face à la lumière, les bras arqués le long des ombres cannibales, sans même craindre la morsure de leurs yeux, juste parce que j’étais la force. Et quand le temps montait j’avais l’habitude de courber l’échine et de baisser la tête, pour qu’il passe sur moi comme une vague géante pour avaler la terre et le reste du monde, sans même me toucher.
J’avais l’habitude d’accrocher le ciel entier à mes poings et de le tirer d’un seul tenant là où j’allais, raclant l’univers à ma guise avec toutes ses étoiles, ses lunes et ses soleils. Avec des griffes comme des haches, j’avais l’habitude de fendre la terre si j’avais besoin d’eau, et pour faire mon chemin. Et d’un souffle, je pouvais balayer les mers, les océans entiers quand je voulais traverser.
 J’avais l’habitude de hurler face au néant bleu des éternités immobiles, et de les voir trembler. Juste parce que j’étais la force. J’avais l’habitude de voler. Et de vivre.

Avant.

Avec des crocs comme des glaciers, j’ai l’habitude de manger le monde. Je l’avale, depuis l’obscurité malsaine qui rode aux confins des horizons. J’ai l’habitude d’être à genou dans la boue et les cendres. Et quand le temps monte, je bombe le torse et gonfle mes narines de son odeur putride de désespoir. Avec des griffes comme des haches, j’ai l’habitude de faire saigner la terre. Je l’ouvre en deux. Et les océans je les enflamme au napalm. J’ai l’habitude de hurler comme le vent furieux qui rend fou, je hurle dans le cœur des hommes. J’ai l’habitude de détruire. Et d’en rire.

Désormais.

Ruin sky
                                                                                                                                        Ruin sky by Unknown

2 octobre 2019

Rien à déclarer

Catégorie: Au boulot!

Cet après-midi, j'étais à la gendarmerie. Première fois de ma vie que je fous les pieds dans une gendarmerie. J'étais ravie. Surtout que c'était pas pour un problème personnel, non, c'était pour le boulot. Boulot de merde. J'étais entendu comme témoin - heureusement je ne suis pas directement mise en cause, en tout cas pas pour le moment - dans une affaire concernant un gamin de 8 ans qui en a poussé un autre à la récré. On vit dans un monde où quand un gamin en pousse un autre à la récér, les parents portent plainte. On vit dans un monde délirant.

Bien sûr la famille qui porte plainte a une version terrible, d'un grosse harcelé, tabassé au sol par 8 autres camarades au moins, ignoré par les enseignants présents, blessé mais non soigné... Bref une horreur. Bien sûr les enseignants présents, dont je fais partis, n'ont pas du tout vu ça. Mais on ment. C'est évident. D'après la famille, on ment sur tout. Sur l'heure de l'accident, sur les enfants en cause, sur le fait d'avoir bien évidemment écouté et soigné leur gamin, sanctionné les autres. On ment parce qu'on protège une autre famille. On vit dans un monde où les enseignants sont des fainéants menteurs et sous-doyés. On vit dans un monde délirant.

Après on s'étonne que des collègues démissionnent - non tu déconnes c'est un trop bon boulot prof vous avez un max de vacances et des horaires de fou - ou pire en viennent à se foutre en l'air. Vous faîtes des études et vous passez un concours pour transmettre des connaissance à des enfants, leur apprendre les maths, la lecture et un peu les choses de la vie. Mais une fois dans le métier, vous réalisez que ça, ce qui devrait être le coeur de votre métier, de votre action, ça en sera juste un morceau, bouffé par tout le reste: les problèmes de la société qui se déversent dans nos classes comme des camions bennes avec des familles difficiles ou en difficultés, la paperasse qui se multiplient comme les moucherons sur un tas de pommes pourries, les injonctions et lubies débiles de la hiérachies qu'on nous claironne à coup d'emails et de flashs info, les collègues en détresse qu'on réconforte comme on peut, les élèves en détresse pour qui on se démène sans pouvoir souvent améliorer vraiment les choses... Et au milieu de tout ça, comme si c'était normal, vous vous retrouvez convoqué à la gendarmerie.

Heureusement je le vis relativement bien. Depuis le temps j'ai appris à prendre du recul. Mais je suis terrifiée de voir à quel point notre système éducatif, et notre fonction publique en générale, à quel point on est au bord du gouffre. Même pas, on tombe déjà. Je ne sais pas si je resterai dans le navire encore longtemps, car je n'ai aucunement l'intention d'y laisser ma santé et de finir à bout comme certains collègues, j'ai déjà donné, je saurai foutre le camp avant cette fois. Mais vraiment, c'est tout simplement terrifiant de voir à quel point l'école va mal, à quel point l'école convulse et collapse. J'en suis témoin depuis l'intérieur, et comme tant d'autre je le hurle comme je peux.

Et c'est terrible de m'entendre répondre: "Non tu déconnes c'est un trop bon boulot prof vous avez un max de vacances et des horaires de fou, et vous vous plaignez encore!"...

Je me plains pas connard, j'agonise. Je meurs. Parce que c'est ça notre painte: l'école agonise et meurt. Tout simplement. Atrocement. Et on vit dans un monde délirant où ça ne fait pas - ou si peu - écho.

Et ce soir j'en suis terrifiée et atterrée.

Rien d'autre à déclarer.

Publicité
Publicité
11 septembre 2019

Ancêtres

Catégorie: Poésie

Dans les brumes de la terre
Aux confins des nuits
Ceux qui veillent sur nous attendent.

Dans un bruissement intangible,
Suspendu, l'air frais les enveloppe
Les garde.

Le balancement fébrile des branches
Les ombres

Et dans ce murmure étrange ils veillent,
Invisibles présences qui montent
Et s'étirent.
Je les sens respirer à travers ma peau.

En ce lieu infini et serein
Ils reviennent, et demeurent
Et leur force contient l'espace.

Alors dans les brumes de la terre
Aux confins des nuits
Ceux qui veillent sur nous attendent.

street_photography_art_ by ashok saravanan
Street photography art by Ashok Saravanan

11 septembre 2019

Grand-huit

Catégorie: Au boulot!

Ma rentrée s'est bien passée et j'ai une chouette classe cette année. Du coup je suis plutôt contente. Je dis "plutôt" car deux petites choses viennent quand même mettre un gros bémol à ça:

- j'ai un élève très perturbateur à gérer, le genre qui vous phagocyte la classe, qui vous prend toute votre énergie, votre attention, tout l'espace, tout le temps et laisse des miettes aux camarades. Je sais gérer ce genre d'élève, pour l'avoir fait déjà maintes fois car aujourd'hui c'est le lot de toutes les classes quasiment. Il va juste me falloir un peu de temps pour apprendre à le connaître (il est nouveau dans l'école) et mettre en place les bonnes stratégies. En attendant il est très très envahissant car ne respectant aucune des règles de la vie en société, il est agressif avec tout le monde, en opposition, refusant tout travail, ne tenant pas en place... et les autres prennent leur mal en patience. Heureusement qu'ils sont mignons et patients et tolérents, ça rend les choses plus faciles quand même. Car ce petit garçon est vraiment terrible, mais les autres ont réussi à l'intégrer assez facilement, après quelques explications de ma part, la chose était entendue. J'espère que je vais arriver à le faire progresser et à en tirer quelque chose, rien n'est moins sûr, mais je sais qu'il va me fatiguer bien comme il faut! Et c'est triste mais avec des gamins comme ça, on ne peut pas s'empêcher de penser que ça serait super s'ils allaient voir ailleurs...

- ma collègue directrice est enceinte... Même si c'est très bien pour elle, le truc c'est que lorsqu'elle partira en congé maternité en plein milieu de l'année, c'est moi qui vais me retrouver directrice par intérim. Je n'ai rien demandé mais je n'ai pas le choix. Je déteste le boulot de directrice. Pour l'avoir déjà fait pendant plusieurs années à différents moments de ma carrière je sais très bien de quoi il retourne et franchement, ça craint. Putrain ça me fait grave chier pour dire les choses clairement. Aucue envie de brasser la merde, les relations avec l'inspection, gérer toutes les bricoles à la con, les parents relous, la paperasse à n'en plus finir et les réunions à la pelle... Entre le marteau et l'enclume on finit toujours épuisé et amer, j'ai horreur de cette fonction. Je bénis ma collègue. Bien sûr quand elle me l'a annoncé j'ai fait genre "pas de problème tinquiète!" mais au fond je me répétais "putain putain putain putain putain"... Je croise les doigts pour qu'elle ne soit pas arrêté avant pour raison de santé, ça serait encore pire. Et je croise les doigts pour ne pas me avoir de grosses galères à gérer durant les quelques mois où ça sera ma pomme aux commandes.

Sinon on peut dire que le reste est cool. Oui faut bien positiver quand même hein. Même pas 2 semaines de reprise et j'ai déjà l'impression que ça fait 2 mois que je bosse. J'ai la tête farcie en permanence de tout ce que j'ai à faire, des post-its partout pour me le rappeler, je passe mon temps à regarder ma montre et à planifier pour essayer de me débarrasser d'un max de trucs vu qu'il s'en rajoute tout autant en même temps... Bref c'est la reprise et c'est reparti pour un tour de manège gratuit!

Je vous ai déjà dit que je déteste les manèges?

31 août 2019

Octopus

Catégorie: Poésie

Qui es-tu
Toi
Qui m'enserres
Dans cette étreinte douloureuse
Ce corps à corps à vie
Ce pacte nié
Enroulé autour de moi
Respirant comme je respire
Se mouvant comme je vais

Qui es-tuu
Toi
Je vois tes yeux miroirs
Sans lumière
Absorbant mon âme
Y coulant comme la cire
Pour cacheter
Et sceller
Nos coeurs ensemble

Qui es-tu
Toi
Ondoyant sous l'eau de mon esprit
Te contorsionnant en mille formes
Toujours différentes
Toujours toi
Toujours là
Mais insaisissable

Qui es-tu
Toi
Au bec acéré
Caché
Fait pour déchiqueter ma vie
Petits bouts de repas
Substantifs
Tournoyant dans les remous

Qui es-tu
Toi
Que je garde collé à moi
Qui m'identifie
Et me donne corps
De ce sang bleu noir
Craché dans les abysses
Aux eaux cristalines
Où tu te poses en statue immergée

Qui es-tu
Toi
Si ce n'est
Ce que je suis vraiment

octopus by Tierra Connor
                                                                                      Octopus by Tierra Connor

25 août 2019

Du galon

Catégorie: Au Boulot!

Le temps passe vite et je me retrouve à préparer ma 14ème rentrée...

Je n'ai plus l'appréhension des premières fois (qui a duré des années quand même) ce qui est appréciable. Mais je n'ai plus non plus l'enthsouiasme débordant qui allait avec. Je suis contente à l'idée de retrouver mes élèves, avec de nouvelles têtes et d'autres plus connues. Avec de nouveaux challenges et de nouveaux projets. Reste que je suis aussi un peu blasée par la répétition. Car même si toutes les années sont différentes, en toile de fond on retrouve toujours les même éléments, comme les grandes dates de l'année, la relation avec les parents qui souffle le chaud et le froid, l'institution sourde aux réalités du terrain et à la difficulté de plus en plus grande d'enseigner dans de bonnes conditions, les petits dessins trop mignons qui viendront tapisser le mur de mon bureau, les invariables bobos de la récréation, les petites têtes transpirantes après les parties de balles, les coussins jamais rangés correctement, les miettes de gommes partout sur mon bureau d'avoir tellement repris avec eux toutes les erreurs sur leurs feuilles, les sempiternels mots contre les poux, cet élève en difficulté pour lequel on ne sait plus quoi faire ni comment faire, l'attention constante pour tout, pour tous, tout le temps, qui m'épuise si vite désormais. Je sais que tout ça sera là. Et j'en ai envie, sans en avoir envie, car on ne peut pas avoir les petits bonheurs de ce métier sans le gros barouf qui va autour et qui étouffe, de plus en plus.

Du coup pour survivre on finit à prendre du recul. Tout en essayant de rester impliqué. Pour ça il faut apprendre à se focaliser sur les bonnes choses, les choses positives, les réussites, les avancées, aussi minimes soient-elles, et à ne pas trop prendre pour soi ce qui dérape ou ne fonctionne pas, même si inévitablement on se sent toujours responsable et on se dit qu'on aurait du faire mieux, autrement... Sacré jeu d'équilibriste et bonne prise de tête en perspective je vous le garantis! Cette année je compte encore réitérer l'exploit et perfectionner un peu plus ma technique, en étant notamment plus organisée pour perdre moins de temps et d'énergie sur des tâches secondaires. Reste que cela demande de la rigueur... chose qui n'est pas innée chez moi!

Fut un temps où j'avais l'impression d'avoir tout oublié et je stressais comme une malade en voyant approcher la rentrée, comme si j'allais être incapable de reprendre ma tâche. Aujourd'hui je n'ai plus aucun doute: bien sûr que je vais reprendre ma tâche. Je suis une bonne enseignante - ce qui ne veut pas dire parfaite hein! - et je sais ce que j'ai à faire pour que tout se passe au mieux. Bien sûr comme tous les ans j'ai prévu d'améliorer certains points que j'ai pu approfondir ou questionner pendant les vacances, mettre en place de nouvelles choses... Mais je tiens la baraque, je le sais. Et je trouve cette certitude désarmante tellement elle me paraissait hors d'atteinte quand j'ai commencé, et pendant si longtemps, et davantages encore quand j'ai touché le fond et cru que ce boulot allait me rendre dingue. A quel moment est-elle devenue une certitude? Je ne sais pas. A quel moment ai-je réussi à prendre cette distance salutaire, celle où on aime encore le métier, où on reste impliqué et curieux, mais pas trop, pas de cette manière excessive où le métier vient nous dévorer vivant? Aucune idée... C'est juste qu'elle est là, et qu'elle me valide, elle me dit que je suis une bonne maîtresse. C'est un fait.

Alors voilà. Je fais ma 14ème rentrée  - et bien entendu j'ai encore beaucoup de chose à apprendre sur le métier, mais je n'ai plus le doute ni l'appréhension de savoir si je vais être à la hauteur, si je vais gérer. Parce que je vais gérer. Et je sais aussi que je vais en chier, c'est inévitable. Pas de surpise là-dessus non plus! Mais que je sais aussi que je vais avoir de belles satisfactions. Je vois déjà les grandes lignes de mon année se dérouler inévitablement dans mon esprit comme une mélodie bien connue. Parce que je sais.

Parce que je ne suis plus une débutante dans cette drôle d'armée brinquebalante qu'est l'école de la République.

Parce que j'ai gagné du galon.

16 août 2019

Remake

Catégorie: Interludes

Il y a quelques années, j'avais répondu à ce petit questionnaire, et puis encore un an plus tard. Je récidive aujourd’hui, dix ans après !

Règle du jeu: « On branche son baladeur mp3 en mode aléatoire et on répond aux questions par les titres des chansons (en suivant l’ordre).»

Pour les nuls en anglais, j'ai tenté de faire une traduction approximative à chaque fois, histoire que vous puissiez suivre quand même! Et c'est parti...

Comment vous vous sentez aujourd'hui ?
Vacances – L’impératrice
Oui, c’est l’air du temps qui veut ça ! Encore pour quelques jours en tout cas !

Irez-vous loin dans la vie ?
You and I* - Barnes Courtney
Difficile d’aller loin tout seul. Pourtant je suis seule. Mais pas vraiment. Je ne suis jamais vraiment seule. IL est avec moi. Tout le temps. Partout. Ce n’est pas une certitude, c’est un fait. Longtemps ça a été une espérance, une croyance. Aujourd’hui on n’en est plus là. Avec l’évolution de notre relation c’est devenu un fait. C’est devenu You and I. Et on forme un sacré duo !
[*Toi et moi]

Comment vos amis vous voient-ils ?
L’amour en solitaire – Juliette Armanet
Je n’ai pas d’amis. Je suis lucide. Des connaissances oui. Certaines avec qui j’ai vraiment des affinités même. Mais pas d’amis. J’ai essayé mais je suis comme je suis et ma conception de l’amitié est tout simplement très loin de ce qu’on entend généralement par amitié.

Allez-vous vous marier ?
Derrière l’amour – Johnny Hallyday
Exact. Pour se marier, faut déjà être en amour. C’est pas mon cas. Je dis pas que je ne me marierai jamais, j’en sais rien. C’est l’étape d’après après après. Moi j’ai même pas le début du commencement d’avant…

Quelle est la chanson emblème de votre meilleur ami ?
La grenade – Clara Luciani
C’est bien vu, vu que celle que je considérais comme ma seule depuis presque 4 ans - et même toute première vraie amie de ma vie - s’est révélée ne pas l’être ces derniers mois. Une grenade. Tant que c’est pas dégoupillé, on ne se rend pas compte à quel point c’est dangereux et pas du tout ce que ça a l’air d’être. Quand c’est dégoupillé c’est trop tard, ça vous pète à la gueule. Je me suis remise de l’explosion.

C'est quoi, l'histoire de votre vie ?
Chandelier* - Sia
Je ne bois pas, mais ma vie ressemble à cette chanson. Sauf que la fête ça serait ma vie, une espèce de fête craignosse et sans fin où j’essaierais de tout oublier et de tenir bon, de ne pas penser, en faisant semblant, en ayant l’air de tout sauf de ce que je suis vraiment. Et surtout ne pas montrer que je ne gère absolument rien.
[*lustre]

C'était comment, le lycée ?
All we do* - Oh wonder
Tout ce que j’ai fait c’est d’y passer. Ni vu ni connu. J’étais personne. Je n’allais nulle part. Une partie de moi remontera toujours les longs tunnels sombres des couloirs de ce bahut.
[*Tout ce que nous faisons]

Comment pouvez-vous avancer dans la vie ?
Nevermind* - Dennis Lloyd
En arrêtant justement de dire tout le temps ça ! C’est pas grave, ça ne fait rien… Je minimise tout le temps comme si ça pouvait effacer les choses. Bien sûr que si, c’est grave, ça me fait quelque chose et j’ai le droit de le dire. C’est ce que je me répète maintenant quand ce « Nevermind » réflex me vient en tête.
[*ça ne fait rien]

A propos de vos amis ?
Bang Bang – Stéphanie Lapointe
Oui voilà, j’ai fait une croix dessus… bang bang.

Quoi de prévu ce week-end ?
Here comes the rain again* - Macy gray
Vu que je vais rependre le boulot pour préparer la rentrée, forcément les soucis vont revenir aussi!
[*voilà que la pluie revient]

Pour décrire vos grands-parents ?
Young and Beautiful – Lana Del Rey
Mes grands-parents paternels sont comme ça sur les photos que j’ai d’eux dans ma chambre. Beaux, et relativement jeunes. En même temps ils sont morts assez tôt. Ma grand-mère maternelle aussi est jeune et belle : coquette et amoureuse de nouveau à 78 ans !
[*jeune et beau]

Comment va votre vie ?
Uncover – Zara Larsson
J’essaie de me dévoiler de plus en plus, ou tout du moins d’être moi, de m’autoriser à être moi. C’est le début mais ça fait du bien. Je me doute que je ne vais pas pouvoir être moi à cent pour cent, ça serait pas socialement possible. Mais pouvoir l’être un peu plus, c’est déjà super.
[*dévoiler]

Quelle chanson jouera-t-on à votre enterrement ?
I miss you* - Adele
Je me demande s’il y’aura quelqu’un à mon enterrement. Si je manquerai vraiment à quelqu’un. Parfois même je me dis que s’il avait lieu aujourd’hui il n’y aurait pas grand monde, ma famille, pas nombreuse, et c’est tout. Dans quelques années quand tous ces gens ne seront plus là, il n’y aura sans doute personne à mon enterrement. Comme tout le monde pourtant j’aimerai que quelqu’un se souvienne de moi.
[*Seigneur souviens-toi de moi]

Comment le monde vous voit-il ?
Then* - Anne-Marie
Je ne suis pas vraiment présente dans la vie des autres. Je suis juste un passage, un moment. Après, ensuite. Et puis autre chose. Je suis importante dans l’instant. Mais je disparais aussi vite. Au suivant!
[*puis]

Aurez-vous une vie heureuse ?
Un autre que moi - Fishbach
Non. Une vie heureuse ça n’existe pas. En tout cas pas si on est un minimum conscient de soi, du monde. Mais une vie bien remplie, une vie à se questionner, une vie à essayer, à résister, à espérer et se battre, c’est ce que j’imagine comme une vie réussie. C’est ce que j’essaie de faire.

Qu'est-ce que vos amis pensent vraiment de vous ?
Fragile - Sting
Si j’avais des amis, ils le sauraient. Ils sauraient que j’ai l’air forte et capable de tout gérer, et quelque part je le suis. Mais je suis aussi fragile et sur le fil, à chaque minute de cette vie. De vrais amis le sauraient.

Est-ce que les gens vous désirent secrètement ?
Lacrimosa - Mozart
Des larmes oui. Parce que ça ferait tellement du bien à mon moi profond de savoir que c’est possible, que des gens peuvent me désirer. Tellement je suis persuadée que c’est impossible et que ça n’arrivera jamais, parce que pour ça j’ai l’impression d’être un monstre.

Comment me rendre moi-même heureux ?
A l’ammoniaque - PNL
Quelque chose de corrosif pourrait aider oui. Parfois j’aurai envie de passer un grand coup de décapant sur ma vie, pour faire peau neuve et être moi, pour aller de l’avant. En lever les tâches. Retrouver la pureté d’origine peut-être…

Qu'est-ce que vous devriez faire de votre vie ?
Flames – David Guetta
Prendre feu. Rallumer ma vie. Il serait temps. Retrouver la flamme qui fait avancer, pas comme un robot, pas à marche forcée mais avec panache, avec envie, avec morgue. Je suis en veilleuse depuis trop longtemps. Faudrait un peu de carburant, de combustible et une étincelle, pour tout refaire flamber pour de bon. J’y travaille…
[*flammes]

Aurez-vous des enfants un jour ?
Call out my name* - The Weeknd
Sans doute que non. Le temps joue contre moi. En tout cas pour avoir des enfants au sens où on l’entend quand on pose cette question. Mais j’ai eu, j’ai et j’aurai encore des enfants. Parce que je suis enseignante. Parce qu’avoir des enfants c’est aider à grandir un autre être humain et lui transmettre des savoirs et des valeurs. Et ça je le fais tous les jours où je travaille. Mon travail, dans un sens, c’est d’avoir des enfants. Et même si on ne m’appelle « Maman » que par erreur de temps en temps, on m’aura appelé « Maîtresse » tellement de fois que je pourrais dire que oui, j’ai eu des enfants.

Sur quelle chanson vous feriez un strip-tease ?
Mayday – Shy’m
Oui voilà ça serait un énorme mayday, sos, à l’aide, au secours… Je serai incapable de faire un  stip-tease. C’est inconcevable. Pour tout un tas de raisons pas sympas, et pas juste un « oh je me trouve pas belle » nan hein. De vraies raisons, plus profonds et même glauques en fait.

Si un homme dans une camionnette vous offrait un bonbon, que feriez-vous ?
Puis danse - Eugénie
Pas besoin de prendre des trucs pour planer. Il suffit de danser ! Musique à fond, on suit le rythme et on perd le contrôle. Moi en tout cas je perds le contrôle, c’est comme une transe et c’est grisant, ça fait un bien fou !

Quel est votre plus sombre secret ?
Dusk till down - Zayn
La nuit. J’aime la nuit. Je pourrais vivre la nuit. J’aimerai vivre la nuit. Je pourrais écrire. Ne voir personne. Oublier le monde petit à petit. Les gens trouvent bizarre que je dorme jusqu’à 14 heures, ils ne savent pas que je me couche très tard dès que je peux.
[*du crépuscule jusqu’à l’aube]

Quelle est la chanson emblème de votre ennemi mortel ?
Heavy cross* - Gossip
Je n’ai pas d’ennemi mortel. J’essaie de ne pas avoir d’ennemi tout court. Des gens que je n’apprécie pas, oui. Des gens que je déteste parfois aussi. Mais toujours je m’efforce de me mettre à leur place, d’essayer de comprendre pourquoi ils sont comme ça, pourquoi je n’accroche pas ou ce que je déteste chez eux. Je n’y arrive pas forcément, ou ça prend du temps. C’est ma croix.
[*lourde croix]

Quelle est votre personnalité ?
You’re never fully dressed without a smile* - Sia
C’est mon arme absolue. Celle que j’ai choisie parce que ça protège de beaucoup de chose. Un sourire. Souvent c’est juste un réflexe mais j’essaie que ça soit le plus honnête possible, un vrai sourire. Un vrai sourire ça peut changer la façon dont on vous regarde, dont on vous parle. Et aussi c’est une politesse. Pour pas montrer à quel point je suis souvent distante, étrangère, parfois triste. Je souris pour les autres. Et je souris pour moi. Parce que c’est aussi mon arme pour tenir, pour croire que ça va encore. Je ne suis pas complète si je ne souris pas.
[*Tu n’es jamais complètement habillé sans un sourire]

Quelle chanson jouera-t-on à votre mariage ?
Possibility* - Lykke Li
Voilà un titre qui serait approprié, tellement j’ai l’impression, de plus en plus une certitude d’ailleurs, qu’il n’y aura jamais de mariage dans ma vie. J’ai un autre destin. C’est tout. Mais peut-être qu’il me montrera justement que tout reste une possibilité.
[*possibilité]

Et bien voilà c’est fini ! Ma foi, ce cru n'est pas mauvais! Si certains d'entre vous se sentent d'essayer, lancez-vous et laisser un com, j'irai lire ça avec plaisir!

tumblr_nkn7mrW9Z51qz9v0to4_1280
By Bicicleta Sem Freio

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 > >>
In my Pocket
Publicité
Publicité