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15 novembre 2006

Immortelles

Catégorie: Anecdotes

Hier en rentrant de l'école, j'ai commis un horrible crime.

Ouais parce que y'a une chose de merdique quand on vit à la campagne et qu'on fait du vélo, je devrais dire et qu'on ne fait QUE du vélo... c'est quand l'hiver arrive et que la nuit tombe tellement vite qu'à 19h quand je pars de l'école, forcément il fait noir comme dans un four.

Parce que oui, l'éclairage public à la campagne ça existe, mais seulement dans les bourgs, et le long de la nationale. Pour le reste, allumez vos phares. Il a fallu que je costumise mon vélo pour avoir moi aussi un phare, et pas une de ces loupiotes ridicules qu'on vous vend chez décathcon parce que ça c'est juste bon pour les cyclistes des villes. Les cyclistes des champs il leur faut une énorme lampe de chantier comme ça:

DSC01903

Sinon c'est casse gueule assuré, surtout que la piste cyclable n'a pas de marquage au sol, donc difficile dans le noir de faire la différence entre la piste et le bas côté, et donc entre la piste et le fossé. Mieux vaut avoir une bonne lumière. En plus la mienne elle clignote orange comme les tracteur si je veux!

Revenons-en au crime. Parce que quand même ce genre de lumière ça éclaire bien, mais dans un four il fait VRAIMENT noir, et donc ça éclaire pas très loin, juste pour voir la route devant les roues quoi. Et hier soir je roulais à toute barzingue, pressée de rentrer, contente que ma visiste ce soit bien passée, et quand elle passe au milieu du sous bois la piste est plane, donc j'accélère, et là, d'un seul coup, l'angoisse! Des salamandres partout!!! Des petites, des plus grosses, partout sur la piste! A cause de brouillard et surtout à la faveur de la nuit, eles étaient sorties se balader elles aussi... je me suis retrouvée à faire des slaloms de malade, coups de guidon à droite et à gauche, roulage sur le bas côté, récupération de trajectoire et je m'en sortais bien jusqu'à l'accident. Redressant pour en éviter une, je n'ai pas eu le temps de donner un nouveau coup de guidon, et chlak! j'en ai coupé une en deux, une de belle taille en plus, je lui suis passée en plein milieu, avec les deux roues...

Je n'ai pas osé me retourner pour voir le massacre. L'espace d'une seconde j'ai pensé à m'arrêter pour aller voir, mais imaginant la petite bête éclatée ou même agonisante et moi totalement impuissante je me suis dit que ce n'était même pas la peine. Bon ok ce n'était qu'une salamadre me direz-vous? Mais justement! Les salamandres m'ont toujours fascinées, je trouve ces animaux étranges, un peu comme s'ils détenaient un secret particulier. J'ai toujours imaginé que les salamandres avaient été frappées d'une malédiction, comme dans les contes de Grimm, et que ces étranges petites bêtes savaient des choses pour lesquelles ont les avaient punies, pour qu'elles ne puissent jamais le répéter. Et moi j'en ai coupé une en deux.

J'y ai pensé au moins sur un bon kilomètre, dans le noir, les yeux concentrés sur la langue de goudron devant moi.

Je suis un assassin.

Le lendemain matin, arrivant à l'endroit du crime je m'attendais à être confrontée au corps, mais la nature avait fait son travail et quelques charognards, oiseaux ou rongueurs, avaient du se repêtre du cadavre parce qu'il n'y avait aucune trace.

Aucune.

C'est la loi de la nature. Reste que l'espace d'un instant j'ai eu un doute...

Et si les salamandres étaient vraiment des petites bêtes fantastiques?

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15 novembre 2006

Intouchable

Catégorie: Soundtrack Lyrics

Sur mon mp3 cette chanson tourne en boucle tandis que je pédale, au milieu du brouillard à couper au couteau le matin, et dans la nuit noire quand je rentre crevée le soir. Et puis le reste du temps elle tourne en boucle dans ma tête...

Spies - Coldplay

I awake to find no peace of mind
I said how do you live
As a fugitive?
Down here, where I cannot see so clear
I said what do I know?
Show me the right way to go

And the spies came out of the water
But you're feeling so bad 'cos you know
And the spies hide out in every corner
But you can't touch them no
'Cos they're all spies

They're all spies

I awake to see that no one is free
We're all fugitives - look at the way we live
Down here, I cannot sleep from fear, no
I said which way do I turn?
Oh I forget everything I learn

And the spies came out of the water
But you're feeling so bad 'cos you know
And the spies hide out in every corner
But you can't touch them no
'Cos they're all spies

They're all spies

And if we don't hide here
They're gonna find us
And if we don't hide now
They're gonna catch us when we sleep
And if we don't hide here
They're gonna find us

And the spies came out of the water
But you're feeling so good 'cos you know
That though spies hide out in every corner
they can't touch you, no
'Cos they're just spies

They're just spies
They're just spies
They're just spies
They're just spies

a02
                                                             Bedroom by Unknown   

14 novembre 2006

Rien à cacher!

Catégorie: Au Boulot!

Aujourd'hui j'étais visitée par un conseiller pédagogique, tout les nouveaux venus dans le métier y ont droit. En fait, en jargon éducation nationale, je suis une T1 - titulaire première année - et donc en cadeau de bienvenue j'ai droit à deux visites du conseiller péda. plus une visite de l'inspectrice, et un stage à la con. Enfin bref, la première visite était aujourd'hui et ma foi je suis assez fière de moi. Fière oui, mais pas parce que j'ai fait tout bien, au contraire!

J'ai fait tout en vrac, exactement comme je fais d'habitude. Et je m'épate moi même. Bien sûr, j'avais tellement la crêve ce matin, la barre au niveau du front, que le stress n'a pas vraiment réussi à se faire une place, surtout que sur le vélo ça caillait dabord et puis après j'étais à bout de souffle - nota pour plus tard: ne jamais arrêter le vélo pendant les vacances - à bout de souffle donc et morte de chaud, et gueulant du Calogero à tue tête à travers la campagne en brouillard... c'est beau la liberté... puisqu'on peut rien en faire... allez vas-y accélère... c'est un jour parfait.....ni bon ni mauvais.... juste un jour parfait... rien pour nous arrêter... Forcément chanson de cironstance hein. Je suis arrivée totalement réveillée mais totalement à côté de la plaque, j'ai dit bonjour à Jean Michel le cantonnier en l'appelant Jean Claude, j'ai foncé me changer et puis j'ai même pas eu le temps de percuter que j'étais déjà dans ma classe avec tous mes élèves dans les pattes, avec des maîtreeeeesses! par dessus la tête alors que j'avais le nez collé dans mon mouchoir à l'eucalyptus et que je me bornais à dire à mes élèves "Je peux pas crier je suis toujours malade" - nota pour plus tard: ne jamais dire à des bébés pyranas qu'on pisse le sang même si de toute façon ils le sentent bien - et que mon conseiller péda. débarquait dans ma classe, avec bien sûr cerise sur le gâteau une panne de courant donc impossibilité de faire des photocopies.

En résistance à l'institution - ouais bon ça c'est pour essayer de faire ma rebelle - et aussi beaucoup parce que j'ai pas le temps, j'avais aucun des documents que je suis sensée présenter à une inspection ou une visite. Ca tombe bien hein, parce que le conseiller ne m'en a demandé aucun. Ouf. Bien contente de pas m'être pris la tête hier en dernière minute pour essayer quand même de pondre un truc merdique, réaction que j'aurais eu y'a encore pas si longtemps. J'aurais aussi tenté d'avoir un emploi du temps sur mesure, réfléchi vachement mon truc pour que ça ai l'air le mieux possible, alors que là, j'ai fait comme d'habitude. savant mélange d'improvisation, de maîtrise, de feeling, et de préparation, quand même.

Du coup, le conseiller péda. a vraiment vu ma classe, avec mes élèves, avec mes méthodes, et ma façon d'être et de travailler. J'ai été moi, et c'était gratifiant, rien que ça. Bon après bien évidemment tout c'est bien passé, son impression était bonne, il m'a filé quelques tuyaux avec lesquels je suis pas forcément d'accord d'ailleurs mais bon, dans l'ensemble c'était sympa. J'attend de voir le compte rendu qu'il m'enverra... ou qu'il me remettra la semaine prochaine en stage... où je ne serais peut être pas... mais chut faut pas le dire...

Enfin bref, je suis contente de moi. J'ai pas triché. Moi qui ai passé une bonne partie de ma vie à tricher, faire semblant de, là c'était tout authentique, franc du collier, et ça fait du bien. Au moral, à l'égo. Surtout que finalement tout était bien.

Et le pompom - j'étais pas au courant, c'est Cléopatra qui m'a dit ça ce soir en partant - c'est que pour la deuxième visite, il débarquera à l'improviste, sans prévenir.

Même pas peur...

Parce qu'au moins il sait déjà comment je travaille. Comment je travaille vraiment!

12 novembre 2006

Bonheur

Catégorie: Poésie

Je ne dis pas ton nom, je n'écris pas sur toi.
Il n'y a pas de vent qui souffle comme il se doit
Pour porter ta poussière assez loin sur la terre.
Je ne dis pas ton nom, puisqu'il respire sans moi,

Puisqu'il n'a nul besoin qu'on le dise tout bas
Ou qu'on le crie à cœur, qu'on le canonne et n'a
Pas de corps vivant, que le soleil au flanc
Des collines puissantes et des valons ardents,

Qu'il n'a nul besoin que je chante son heure.
Je ne dis pas ton nom, je n'écris pas sur toi.
Aucun mot assez grand pour effleurer du doigt
Ton passage foudroyant, ta lumière, ton ardeur,

Puisque tout artifice, les murmures, les symboles
Ne sont à ton regard que dérisoires oboles,
Tentatives mutiques et tristement exsangues
Quand on sait la puissance de ton goût sur la langue.

Je ne dis pas ton nom, je n'écris pas sur toi.
Il n'y a pas de sang assez rouge pour ça,
Puisque tu es si plein, omniprésent, serein,
Je ne dis pas ton nom, mais je le connais bien.

blue_flower_by_raying_star
                                                           Blue Flowers by Raying Star

11 novembre 2006

Puissance 3

Catégorie: Au Boulot!

Tenir une classe triple niveau, c'est une sacrée expérience, surtout quand on débute dans le métier. Croyez-moi c'est du sport! Et du coup, comme en ce moment je me plains pas mal - parce que la rentrée est plutôt dure - ben autour de moi tout le monde commence à me demander: "mais tu voudrais pas une classe simple niveau?" ou encore "mais tu vas garder cette classe l'année prochaine?", sous entendu est-ce que je vais participer au mouvement en février et tenter de m'échapper de cet enfer...

Pas du tout. Je me plains pas mal certes, parce qu'il faut bien dire les choses comme elles sont, un triple niveau quand on a aucune expérience du métier c'est la prise de tête garantie, reste que je ne donnerais ma place pour rien au monde. D'abord parce que le cadre est quand même exceptionnel, cette petite école est charmante, les gens de la commune sont adorables, les parents sont casse pieds et certains sont carrement cons mais ne rêvons pas, tous les parents sont pareils partout, et puis j'aime bien les petites gens comme on dit, je préfère leur connerie à celle des gens bien éduqués et plein de fric. Mes parents d'élèves à moi n'ont pas inventé la poudre, sont rustres, parfois pas très cultivés, mais ils ont quelque chose de touchant que n'ont pas les cadres moyens des grandes villes qui fait que je supporte leur connerie mieux qu'aucune autre, elle en devient touchante parfois, et surtout, elle est pas trop envahissante. Les problèmes de village, c'est souvent très terre à terre et donc la prise de tête reste au ras du sol. Reposant.

Ensuite il y a la classe par elle même. Certes un triple niveau c'est une grosse difficulté: avec des programmes aussi lourds qu'ils le sont, impossible de tout faire déjà dans une classe normale, un triple niveau oblige à tailler dans le vif du sujet. Y'a des trucs qui passent à la trappe, ne nous leurrons pas. Un triple niveau c'est aussi bien sûr trois fois plus de travail. Parce que là où dans un simple niveau on prépare une leçon de maths, mpoi jer dois en préparer 3. sans parler du fait que bien sûr je ne peux pas me couper en trois, donc forcément, y'a deux groupes qui devront travailler tous seuls, et ça forcément ça demande de prévoir des exercices adaptés, et une sacrée organisation. Mais pour l'instit que je suis, même si c'est beaucoup de travaille, c'est aussi l'assurance de ne pas s'ennuyer, l'assurance d'avoir une classe dynamique, avec un groupe classe qui ne ressemble à aucun autre. C'est pas seulement une classe, c'est plutôt comme une confrérie, une sorte de deuxième famille. Des fois j'ai presque l'impression qu'ils sont tous frères et soeurs. Ils se chamaillent pareil et ça passe aussi vite que c'est venu. Et avec moi aussi c'est différent. Parce que les élèves que j'ai là, je les aurais encore l'année prochaine, et encore l'année d'après. Et ceux des petites classes que je côtoie à la récréation et qui m'apelle "Directrice" m'appelleront bien tôt "Maîtresse", et ceux pour plusieurs années de suite. Du coup ça ne structure pas les relations de la même façon que dans une école normale, on est tous plus proches les uns des autres, et ça, c'est un truc vraiment agréable. Quelque chose de profondément humain.

Alors non, je ne changerais pas pour l'instant. Même si je rame comme c'est pas pensable, si je bosse 15 h par jour, si j'ai pas vraiment eu de vacances, que je n'ai pas vraiment de weekend, que je me ronge les sangs à l'idée de ma visite d'évaluation de mardi, que parfois j'ai l'impression de faire de la merde en boîte et qu'ils n'aprennent rien, d'être trop nulle, de planter toutes mes leçons, de pas être assez sévère, que moi ou rien c'est pareil, qu'ils se foutent de ma gueule, l'impression de ne pas être à la hauteur, malgré tout ça je reste.

Parce que je fais du bon boulot. Je fais tout ce qu'il est possible de faire dans une situation aussi absurde que celle là: une constitution de classe anachronique et une formation professionnelle inexistante. Le système bug, c'est clair. Et moi je suis un des soldats de cette armée, celle qui tente de faire tourner un peu le truc, le petit plus pour ces gamins, histoire de pas trop les pénaliser. Un grain de sable dans le désert tellement ce qu'on peut faire est dérisoire. Elle est belle la République, avec ses valeurs utopiques. Tellement énorme et tellement aveugle. Heureusement qu'il y a des grains de sable dans ses engrenages. Pour l'empêcher de broyer les plus faibles. Pour sauver un peu de son âme.

Alors oui je fais du bon boulot, même si je me plains. Trois fois plus de bon boulot.

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11 novembre 2006

Et de trois!

Catégorie: Short Stories

Parfois l'inspiration ça tient à pas grand chose... certes cette nouvelle est très brève, mais je la trouve pas mal. Ceux qui sont de la partie y verront peut être quelques invraissemblances, tant pis. Et puis la seule vérité n'est-elle pas celle de l'imagination? Oui je sais c'est bien une réponse d'écivain ça...

L'Autre

8 novembre 2006

Mon étoile filante

Catégorie: Au long cours

Le Capitaine en aurait presque le mal de mer, si le Capitaine n'avait pas l'estomac si bien attaché. Le Capitaine en viendrait presque à fulminer, si le Capitaine n'était pas aussi détaché. Le Capitaine défouraillerait bien sa lame, si le Capitaine pensait qu'il n'y a plus que ça à faire.

Mais le Capitaine se tait, et se tient à l'avant. Le Capitaine fixe l'horizon, n'en quitte pas la ligne. Le Capitaine sait.

Le Capitaine sauterait bien par dessus bord, si le Capitaine n'était pas le Capitaine.

Parce que le Capitaine sait. Et il reste à la barre du galion. Il sait, la force de son navire, la courbe de l'océan, la soie sous ses doigts quand l'eau lisse qu'il tranche s'écarte à la proue, l'écume comme les plumes à son chapeau. Il sait, le vent perpendiculaire, l'arquebout de la voile, les cordes serrées. Il sent. Que tout ce qui craque n'est qu'un fantôme, que son vaisseau tient la mer mieux qu'aucun autre. Puisqu'il est à la barre.

Le Capitaine en rirait bien, si ce n'était pas aussi important. Le Capitaine en rit, à l'intérieur. Le Capitaine est sûr de lui. Sûr de sa vitesse, sûr de la ligne sur l'océan, celle qui va jusqu'au bout, celle tangeante, la courbe qu'il tient, de la proue de son monstre.

Le Capitaine sent, l'accélération, l'inclinaison, et le hurlement de sa machine qui couvre celui des démons de l'océan.

Le Capitaine aurait peur, si le Capitaine n'était pas Fracassé. Si l'horizon n'était pas si droit. Et sa trajectoire si filante.

Le hurlement de l'océan.

Ses mâchoires.

Le capitaine serre les siennes et le Capitaine file.

8 novembre 2006

L'homme au lasso

Catégorie: Poésie

Au détour des routes en pleine vitesse
L'homme au lasso joue des épaules
Pressé, ample et précis
Prenant à la volée grande envolée
Le monde autour dans ses filets
L'homme au lasso assure son rôle
Impassible passeur talonné
Pressé, simple et en vie
L'urgence dans ses gants
Le nœud au bout du cœur
L'homme au lasso fonceur
Sans voir en arrière s'arqueboute
En pleine vitesse télescope la boucle
Resserre son étreinte
Sa prise qui s'essouffle
Ce qu'il tient
Le jour au bout de sa limite
Ce qu'il vaut
Le reste qu'on évite
Faire volte face
Et raser l'horizon
Incroyable maîtrise
De ce cowboy hurlant
Urgent et qui s'aiguise
Comme se lève le vent
Au détour des routes en pleine vitesse
Jetant au loin ses doutes
Et coulant ses faiblesses
L'homme au lasso les tend
Ses filets de détresse
Et au passage y prend
Mon âme dans sa faiblesse.

cowboy_boots
                                                 Cowboy Boots by Unknown

8 novembre 2006

Sphinx

Catégorie: Bright Side

Crame moi à l'intérieur, à la poudre, au napalm, avec ce que tu veux, aller viens, viens donc tenter ta chance, allume le feu et vois si ça prend, et jusqu'où ça me brûle. Crame tout, crame ce qui reste, carbonise vas-y, si tu peux, vas-y, à l'essence, à grande rasade, fume, fume tout, si tu peux. Ose. Sors le briquet, sors le lance flamme, allume moi, crache, carbonise, cuit tout, aller montre moi. La flambe, vas-y si tu peux, vas-y, la flambe, bien comme il faut, crame tout, crame à mort. Crame moi à l'intérieur. Crame. Vas-y. Carbonise et flambe. Crame.

Puisque de toute façon je suis un sphinx.

sumer
                                        Gravure Mésopotamienne

6 novembre 2006

Perfection

Catégorie: Dark Side

Rouvre les tes yeux. Puisque je les sens brûlant sur l'envers de mon être, rouvre les, et rouvre moi avec. Puisque je suffoque, puisque mon esprit convulsera bientôt, puisque tu me tiens, rouvre les. Il n'y a rien avant, et il n'y aura rien après. Comme si seul le gouffre béant de tes yeux était. Comme si seule la lame de tes paupières était. Rouvre les tes yeux, viens me flinguer, viens me pendre, viens me saigner à blanc, comme au bon vieux temps, puisque même ça ne peut me retenir, ne peut te résister, puisque tu prends tout, que tu ravages, que tu dévores. Puisque je ne peux même pas hurler. Viens donc me poudrer, laminer ce qui reste, ce que j'avais construit, ce qui tenait debout. Viens t-en tout retourner, tout brûler, puisque je sens tes yeux, tout n'était qu'illusion. T'échapper, vivre ailleurs, être quelqu'un d'autre, être quelqu'un de bien. Et je sens la caresse de tes cils de métal, de nouveau, dans l'ombre la plus sereine, tu refais ton nid. Alors rouvre les tes yeux, viens m'éventrer, rouvre moi en deux, parce que les sentir fermer je ne le supporterais pas, parce que je ne fais qu'attendre le moment tranchant où tu décideras de les rouvrir, et la lame qui courre d'un coup sur tout mon être, sans que jamais je ne puisse rien faire. Et me vider de mon sang, et savoir qu'après ça ne restera qu'une dépouille, je préfère quand tu me tiens en joue dans le souffre blanc de tes yeux, plutôt que d'attendre le moment où tu m'écorcheras. Rouvre les tes yeux. J'y aurais cru un peu. Au moins un peu, l'espace d'un instant. Mais quelque chose me dit qu'il n'y avait rien avant, et qu'il n'y aura rien après. Que cette douleur fulgurante et la vie qui s'en va. Le bonheur n'est qu'un jouet que tu casses. Et je ne peux même plus hurler. Alors rouvres le tes yeux. Et tue moi.

perfect_woman
                                       Perfect woman by unknow

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