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8 novembre 2006

Mon étoile filante

Catégorie: Au long cours

Le Capitaine en aurait presque le mal de mer, si le Capitaine n'avait pas l'estomac si bien attaché. Le Capitaine en viendrait presque à fulminer, si le Capitaine n'était pas aussi détaché. Le Capitaine défouraillerait bien sa lame, si le Capitaine pensait qu'il n'y a plus que ça à faire.

Mais le Capitaine se tait, et se tient à l'avant. Le Capitaine fixe l'horizon, n'en quitte pas la ligne. Le Capitaine sait.

Le Capitaine sauterait bien par dessus bord, si le Capitaine n'était pas le Capitaine.

Parce que le Capitaine sait. Et il reste à la barre du galion. Il sait, la force de son navire, la courbe de l'océan, la soie sous ses doigts quand l'eau lisse qu'il tranche s'écarte à la proue, l'écume comme les plumes à son chapeau. Il sait, le vent perpendiculaire, l'arquebout de la voile, les cordes serrées. Il sent. Que tout ce qui craque n'est qu'un fantôme, que son vaisseau tient la mer mieux qu'aucun autre. Puisqu'il est à la barre.

Le Capitaine en rirait bien, si ce n'était pas aussi important. Le Capitaine en rit, à l'intérieur. Le Capitaine est sûr de lui. Sûr de sa vitesse, sûr de la ligne sur l'océan, celle qui va jusqu'au bout, celle tangeante, la courbe qu'il tient, de la proue de son monstre.

Le Capitaine sent, l'accélération, l'inclinaison, et le hurlement de sa machine qui couvre celui des démons de l'océan.

Le Capitaine aurait peur, si le Capitaine n'était pas Fracassé. Si l'horizon n'était pas si droit. Et sa trajectoire si filante.

Le hurlement de l'océan.

Ses mâchoires.

Le capitaine serre les siennes et le Capitaine file.

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