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24 avril 2008

Bout de trottoir

Catégorie: Etats d'âme

Petit coup de mou, l'impression que l'année n'en finit pas. Il reste deux mois à tirer. J'ai beau savoir qu'ils passeront très vite, j'ai envie de me foutre la tête sous l'oreiller et de ne plus revoir la couleur du jour. J'ai envie de sortir de cette vie et de ne plus y remettre les pieds.

Parfois tout semble petit, vide, et gris. Sans qu'on ait rien fait de spécial, les choses prennent cette couleur terne, fastidieuse, ce parfum d'obligation qui vous enserre, on a l'impression d'en avoir fait le tour, et d'un seul coup on réalise qu'on pourrait partir, marcher, sans but, seulement marcher loin, s'en aller, juste pour s'en aller, juste pour se dire qu'on peut le faire.

Parce que les jours pèsent des tonnes, que les sourires sont lourds, parce que le temps ne change pas assez vite, ne change pas du tout. Parce qu'on est sur place, seul.

On réfléchit à ce qu'on pourrait faire, pour changer ça, pour reprendre de l'air. Sauf qu'il n'y a rien à faire. C'est la vie. Parfois tout semble petit, vide, et gris. Parfum de fatalité. Quand on réalise que rien n'est vraiment différent, que rien ne le sera jamais. Quand on se sent incapable et sale, et pauvre, bêtement planté là, réduit au strict minimum. Quand on sait tout ce qu'on aura jamais, ce pour quoi il est définitvement trop tard. Et ce qui ne viendra pas. Quand on a l'impression que notre destin c'est de renoncer, d'être privé, de rester là sur place, seul, et de juste faire notre travail. 

Je n'y pense pas, je fais comme si je ne voyais pas. Comme si je ne savais pas, comme si je n'avais pas de doute, comme si ça n'était pas important. Comme s ça n'était pas vrai.

Sinon je deviens dingue.

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23 avril 2008

Eldorado

Catégorie: Au Boulot!

Vacances... enfin.

22 avril 2008

Royaume

Catégorie: Bright Side

Je me moque bien de ce que j’ai perdu. Rien n’est vraiment à moi. Je me moque même de cette peau, de ce temps, de ces méandres aux creux des sillons qui nous emmènent. Je me moque des yeux que l’on ferme, de ceux qui vous suivent, de ceux qui vous moquent. Je me moque. Et des ombres pointues et de la musique douce qui retentit quand on ouvre les boites. Je me moque des sonnets, des mots en chapelets que l’on fait rouler comme les vagues dans les verres de cristal. Je me moque des animaux colorés tournoyant aux après midi de printemps dans des volières vertes et de bois. Je me moque bien de ces paroles claires, de ces jeux anodins, de ce que l’on déploie et délie au fil des saisons, au fil des aiguilles comme pour tisser les parures des noces et des mensonges. Je me moque des danseurs et des serveurs aussi, de tous ceux à la fête, je me moque des fillettes en robes blanches qui courent entre les tables. Je me moque des rues qui s’étirent pour nous perdre et mieux nous retrouver et qui tirent parti des bétons armés pour mieux nous y noyer. Je me moque de ces jours qui fanent et de ceux qui s’en viennent, je me moque des oublis et des morceaux de pains qu’on jette à la volé sur les grandes places lointaines. Je me moque des mains qui se défont, des langues qui se dédient, je me moque de ces gens et de leurs belles chaussures. Je me moque des tourbillons de boues à la naissance des ancres. Je me moque bien de ces quais trop loin, de ces barques trop lourdes, de ces rêves trop fins. Je me moque. Puisque rien n’est à moi. Que le monde.

Stairways_to_Heaven_by_antibacterialdreams
                                        Stairway to heaven by Antibacterialdreams

22 avril 2008

Dommages

Catégorie: Au Boulot!

Je suis crevée, mais vraiment crevée. Je tire tant que je peux, improvisant des activités pour mes élèves et maugréant en pensant à la réunion de ce soir. Encore une. Une réunion à n'en pas finir... une bien comme il faut avec des gens chiants où on va parler pendant des plombes de trucs chiants qui auraient pris trente seconde si on m'avait laissé décidée. Mais on n'est pas en dictature... dommage.

Si je pouvais je partirais en courant là tout de suite.

Sauf que je peux pas.

Dommage.

21 avril 2008

Douche froide

Catégorie: Anecdotes

Je sais que je suis fatiguée quand je prépare consciensieusement ma tasse de thé. Je mets la bouilloire électrique en marche. Je choisis une jolie tasse. Je choisis le parfum du thé, je sors le sachet et le glisse dans la tasse, le petit papier bien à l'extérieur. Je coince le sachet avec une cuillère. J'attrape quatre morceaux de sucre que je laisse tomber dans la tasse. J'attrape la tasse, et je la met sous le robinet. Et je remplie tranquillement la tasse avec de l'eau froide pendant que la bouilloire fume. En dosant pour qu'il y en ai juste assez, presque à ras bord, comme j'aime.

Là je suis vraiment fatiguée.

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14 avril 2008

Dis le moi en face

Catégorie: Au Boulot!

Envie de bouffer tout le monde tellement tout le monde me bassine inlassablement avec les mêmes discours, les mêmes plaintes. Comme si j'avais pas imprimé la première fois, ils reviennent, avec toujours le même sujet de conversation. Et moi j'en reviens toujours aussi impuissante à faire la mou, à prendre l'air dépitée et affligée, parce qu'il faut bien. Ma compassion est de plus en plus lointaine, je me dis aussi qu'ils gèrent tellement mal la situation que franchement, la faute est à tout le monde. Sauf à moi, c'est con. Puisque c'est moi qu'on emmerde le plus avec ça.

Gérer la merde des autres, c'est mon passe-temps préféré en ce moment. Au mieux. Faire comme si c'était pas trop grave alors que j'ai envie de leur hurler que c'est qu'une bande de cons, vraiment.

Solitude de ceux qui portent la responsabilité des autres.

11 avril 2008

Non mais qui t'es d'abord toi?

Catégorie: Au Boulot!

Bon finalement, la semaine avec Môssieur je te snobe n'a pas été pire que ça, vu que dès le mardi il avait décidé d'accrocher un sourire à son visage et moi j'avais décidé de soigneusement décaler toutes mes récrées pour l'éviter. Entente parfaite.

Il en a pas foutu une - attention hein, être remplaçant c'est un vrai boulot et certains remplaçants sont vraiment top de chez top... mais pas celui là - et c'est notre atsem qui a tenu la classe comme elle a pu - traduisez elle a évité que j'ai a appelé le samu quinze fois par jours. Car oui savez-vous comment ce "collègue" surveillait la récréation? Et bien tout simplement en feignant de ne rien voir - et donc en ne réprimant rien - et surtout pas le gamin en loque qui braillait juste sous son nez, le visage rouge de larmes, et qui visiblement avait quelque chose qui clochait. Môsieur regardait l'horizon, puis regardait le gamin, sans un mot, l'air de dire "va pleurer ailleurs". Il a fallu que ce soit moi qui m'en occupe. Véridique.

Et bien sûr en classe, il avait la même attitude. Je sens que je vais en entendre parler lundi moi. Car notre élève le plus terrible, le violent, a fait des siennes. Forcément. Et le maître a laissé couler. Allant même jusqu'à dire à la maman que le gamin n'était pas si terrible que ça... de quoi je me mêle???

Enfin bref, question professionnalisme il pourra repasser.

Ou plutôt non, je ne veux plus jamais le voir!

9 avril 2008

Sauf qui peut

Catégorie: Anecdotes

Le mercredi après-midi, c'est cours de conduite. Deux heures aujourd'hui. Et inmanquablement, au retour c'est envie de me foutre sous un camion. En plus en mob ça serait trop facile, et des camions y'en a plein ici...

D'abord j'étais aux anges. Parce qu'à peine montée dans la voiture, mon moniteur m'annonce qu'on va prendre l'autoroute. Super. Bon je me crispe un peu à l'idée de la vitesse, de l'insertion et tout ça, mais n'empêche, dans ma tête ça clignote: autoroute=on se rapproche de la fin. Au moins c'est un truc nouveau, et j'ai pas fait de truc nouveau depuis presque deux mois! Tout ça m'enchante.

Et puis il m'explique tout ce qu'il faut savoir sur l'autoroute, et on se lance. Impécable. On roule tranquillement jusqu'à la bretelle d'insertion, le reste c'est presque du gâteau. Enfin on dira que pour une première fois sur l'autoroute, franchement j'étais plutôt contente de moi. Sauf que.

Sauf que quand il s'agit de prendre les sorties, mon soucis pour freiner/rétrograder se repointe, et pas qu'un peu: je ne freine pas assez fort et je ne tombe pas les vitesses assez vite. Gros soucis. Un peu normal aussi, vu que je prends des sorties en épingle à cheveux et que c'est la première fois. Donc je ne balise pas, y'a pas de quoi. Sauf que.

Sauf qu'une fois qu'on prend la route du retour, ça devient du n'importe quoi. Du grand n'importe quoi. Je me retrouve incapable de tenir mes limitations de vitesse, je rate mes passages de vitesses, je ne freine pas devant l'obstacle, je ne ralentis pas quand il faut, je manque d'écraser une petite fille, je grille une superbe priorité à droite, je rate mon entrée dans les ronds points, je câle, je prends mes virages en troisième, je manque de griller un stop, tout ça en souriant histoire de ne pas perdre la face.

D'habitude quand on a fini la leçon, mon moniteur me demande ce que j'en pense, me fait ses commentaires, me dit ce qu'on verra la prochaine fois. Sauf que.

Sauf que sà, il m'a juste dis "alors?"... j'ai à peine eu le temps de répondre que c'était pas terrible qu'il m'a dit "je te libère", et voilà.

Alors bon. La partie raisonnable de moi se dit que vu qu'il m'a demandé plusieurs fois quand on y était et sur le chemin du retour "alors l'autoroute ça va?" comme si je venais de vivre un truc grave, il a forcément du comprendre que ça m'avait un peu traumatisé... et puis je lui ai dit texto que ça m'avait fatigué. Donc bon. Logiquement on pourrait pensé qu'il a pas insisté parce qu'il s'entait que j'étais crevée quoi. Sauf que.

Sauf que la partie paranoïaque de ma personne se dit qu'il doit tout simplement désespérer, parce que ça n'avance pas. Il est toujours obligé de me faire les même remarques, et je dis oui, j'acquiesce, je souris, mais rien ne change. Je continue de faire des bêtises idiotes - genre ne pas ralentir alors que l'obstacle est sur votre voie et que la voiture en face roule à bonne allure: et ben non moi je pensais qu'elle allait bien ralentir et me laisser passer quand même non? - et surtout des trucs dangereux. Le problème, c'est que je sais ce que je dois faire, mais je ne le fais pas. Chez moi on appelle ça un blocage. Et merde.

Du coup, ben je comptais prendre plus d'heures pendant les vacances qui arrivent. Sauf que.

Sauf que c'est même pas la peine. Si c'est pour faire des conneries plus souvent, autant oublier. En fait si je pouvais, je jetterais l'éponge, tout simplement. Parce que c'est très frustrant de se retrouver à se dire "mais je le sais ça putain!" et une fois au volant, ne rien faire correctement. J'ai l'impression d'être atteinte de la maladie de La Tourette et de ne pas contrôler mes gestes. Pire des fois j'ai carrément l'impression d'aller aux cours de conduite sans mon cerveau. Et j'ai beau me motiver avant, me dire "il faut que tu te concentres", et me sentir concentrée et prête, ben que dalle. Rien n'y fait. C'est du grand n'importe quoi à chaque fois.

Et vous ne m'en voudrez pas si je conclue en disant que j'en ai ras le bol.

8 avril 2008

Déni

Catégorie: Dark Side

J’aurai lâché ta main il y a bien longtemps, j’aurai lâché ta main un matin de printemps. A force d’y penser j’aurai oublié. J’aurai lâché ta main comme on laisse glisser. J’aurai lâché ta main comme on sourit, j’aurai lâché, sans même  avoir envie. J’aurai lâché ta main à force de fatigue, à force de tenir les poings et dents serrés. J’aurai lâché ta main, pour m’en aller tranquille, te laissant t’échapper, glisser, et t’effacer. J’aurai lâché ta main il y a longtemps, j’aurai lâché ta main juste en fermant les yeux. A force de tenir trop fermement, trop fort, j’aurai lâché ta main, un peu comme une mort. J’aurai lâché ta main, un matin de printemps, m’occupant d’autre chose, allant de mon chemin, quittant cette place ou trop longtemps je fus, j’aurai lâché ta main comme un adieu muet, comme un aveux trop tard, quelque chose qu’on défait. J’aurai lâché ta main et m’en serait allé sans même me retourner, sans même t’en vouloir. J’aurai lâché ta main à force de tenir. J’aurai lâché ta main pour en reprendre une autre. J’aurai lâché ta main si ça n’était que peine. J’aurai lâché ta main il y a bien longtemps, si je n’avais pas peur que ce soit là la mienne.

decayoflovebyeddietheyeti
                        Face Skin by Unknown

7 avril 2008

Monstres et compagnie

Catégorie Au Boulot!

Cette semaine Pompadour étant en stage, c'est un remplaçant qui a pris sa classe.

Moi très connement, je m'étais dit que c'était l'occasion de changer un peu de tête, de voir quelqu'un d'autre, et avec un peu de chance quelqu'un de plus sympa.

Ben vous le croyez si je vous dis que c'est pire?

J'ai écopé d'un con prétentieux qui me snobe superbement et qui parle - même pas à moi je vous rassure - pour expliquer comment on s'y prend mal avec nos élèves. Qui se fout royalement de tout, survolant tout ça d'un air méprisant, puisqu'il n'est là que pour une semaine, qui a laissé les élèves mettre un bordel royal et l'atsem faire la police à sa place. Qui est arrivé et parti sans dire bonjour ni au revoir, qui a l'air d'attendre que le temps passe comme si c'était le bagne, en se tournant les pouces. Et en lâchant ça et là des phrases laconiques lourdes de ce même mépris qui me donne envie de lui coller des claques. C'est-y pas merveilleux?

Non mais j'vous jure j'ai la poisse...

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