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2 octobre 2007

Légion

Catégorie: Brigh Side

Qui pour dire mon nom?

De mon dernier souffle j'implore.
J'appelle à moi.

Qui pour dire mon nom?

Me sauver.
Me survivre.

Qui pour dire mon nom?

Et m'ouvrir les portes du ciel.

Qui
Pour dire
Mon nom?


Les voix de la terre.
Celles qui viennent des cendres.

La chair dont je suis la chair.

Architecture_by_DianaCretu
                                                     Architecture by Diana Cretu

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26 février 2007

Pairs

Catégorie: Bright Side

J'avais des semelles d'or faites pour marcher mille ans, faites pour fouler le ciel de toutes les routes blanches, celles dans le soleil, qui grimpent vers la mer, celles gorgées du vent léger des étés doux. J'avais des semelles d'or faites pour courir sans peine, faite pour courir vite, pour aller vers le temps, pour aimer, celles pour être rendu sans même s'en souvenir, rien qu'en fermant les yeux, des semelles d'or faites pour être vivant. J'avais des semelles d'or juste faites pour mes pieds, juste faites pour ma taille, faites pour que nul autre jamais ne puisse les revêtir. J'avais des semelles d'or sans lacets, qui tenaient à mon corps rien que par la pensée, comme une peau divine, faites pour me porter, pour que j'aille loin sans jamais me forcer. J'avais des semelles d'or faites pour marcher mille ans, mille ans sans me blesser, ni même m'épuiser, mille ans, pour me mener partout où je voudrais. J'avais des semelles d'or.
J'ai préféré aller pieds nus et en sueur, sur des routes pluvieuses dans de tristes décors, me fendre les talons et m'abîmer les chairs. J'ai préféré aller, laborieusement, pesant de tout le poids de ma triste fatigue sur des pas bien trop courts, couteux et difficiles, douloureux, ridicules, aller en espérant arriver quelques jours, arriver quelque part. J'ai préféré aller sans plus aucun confort, toujours dans l'effort, et en compter le temps et en lorgner la mort. J'ai préféré aller, et n'être pas vivant, mais seulement passer le long de ces chemins tortueux et glissants. Aller en suffoquant dans des déserts creux, harassé par la charge d'un corps qui se plie, qui peine face aux vents, va sombrant chaque nuit. Et parfois dans mes rêves je revois, les semelles d'or que j'avais autrefois.
J'avais des semelles d'or faites pour marcher mille ans. Mais aucun homme jamais n'a pu marcher mille ans. Aucun homme jamais n'a pu.
Sans compagnon.

Old_friends
                                   Old Friends by Unknown

12 février 2007

Le bûcher des vanités

Catégorie: Bright Side

La Reine brûle. Peut importe le plateau, la nature a choisi. La Reine brûle. Elle pensait être à sa place, elle pensait son règne digne, enfin. C'était sans voir qu'il n'y a rien de digne dans les cases qu'on empile, dans les lignes qu'on enfile. La Reine n'a une marge de manœuvre que trop réduite pour survivre, pour jouer. Et la Reine brûle. Petit bois. Petit bras. Pas de place pour les dentelles quand les bals se noient dans les lagunes miroitante et noires des canaux incertains serpentant sous les villes, sous les vies. La Reine ne peut pas régir ce monde là, régir ses lois qui n'en sont pas, qui ne tiennent rien que des pions juste bons à mourir au combat pour des rois de pacotille. La Reine s'essouffle, tente l'esbroufe, elle aura voulu vivre jusqu'à la fin, pris son tour par la force, mais il est des assauts qu'on ne peut mener à bien avec toute sa raison. Ainsi la Reine brûle. A la surface glissante du marbres blancs des palais silencieux et hautains, elle a avancé sûre de son droit, sûre de son pas, allant à l'échec sans rien voir de l'évidence. Comme un compte, il est des casiers où les têtes sont faites pour tomber. La Reine pensait y couper. La Reine à son trône comme au bûcher n'aura pas vu venir le cou. Elle pensait venir à bout d'une partie qui se joue malgré elle et derrière le rideau, quand en coulisse d'autres pièces se donnent. La Reine brûle. Et les perles qu'elle perd iront tout droit au Fou. Attendant quelque part son tour, se tordant jusqu'à la corde, de rire, jubilant. Puisque si la Reine brûle c'est qu'il reprend tout. Propriétaire des diagonales délirantes qui dévorent les stratégies sadiques comme une démentielle chansonnette. Etirant son pouvoir, son sourire, et son corps, le Fou refait surface des profondeurs étranges des gouffres contigus, frais comme un saltimbanque de carnaval, il choisit sa ligne et s'ajuste comme un danseur avant la musique. Le Fou connaît sa trace, peu importe la place, elles sont toutes à lui. Les perles des colliers qui servent à régner ne sont à sa parure que des breloques vives. Imparables fioritures aiguisées comme son œil. Que la partie s'engage il assure le spectacle. Le Fou remet son masque et il salue l'audience. Tandis que la Reine brûle de ce furieux triomphe.

Pollock_Portrait_Dream
                                                          Portrait-Dream by Pollock

9 février 2007

Désincarnation

Catégorie: BrightSide

Des rouages des machines vaines et aveugles qui broient nos ossements et nos cicatrices, quelle raison de s'opposer, de croire qu'on pourrait résister, quand le mouvement qui vient nous prendre est tellement simple, que la mort parait être plus évidente que n'importe quelle révolution. A quoi bon reprendre son souffle, refaire un tour, prendre sur soi la responsabilité lourde de cette folie, aller contre les rouages qui mangent, systématiques et imposants, aller contre le sens de la marche, contre l'engrenage. Quand nous ne sommes faits que de chair, faire de cette chair le grain de sable, malgré la faiblesse de cette silice de sang, celle qui viendra se faire déchiqueter entre deux crans, risquer quand même. Parce qu'essayer est la seule raison pour qu'on ne se transforme pas en pierre, en poussière, sans rien laisser, sans avoir de cœur, sans avoir eu de courage ni d'ardeur à quoi que ce fut. Quand face au ciel il n'y a plus que des moulins mécaniques, immenses gueules rouillées qui tournent et ressassent, qui engrangent, qui broient, nos ossements et nos cicatrices. Quand quelque part dans ces champs de machines, aux commandes desquelles personne ne vit, quand on peut être le grain de folie qui éraille, qui arrache, et faire cette différence si ténue, si ténue que personne ne l'entendra sinon l'infinie. Des mâchoires qui se referment et compressent, qui écrasent, dans le silence hurlant des grincements de dents, misère qu'on ne dit pas, hydraulique suffocation, s'aliéner à la ligne d'horizon aussi bleue que la vérité. Se moquer de la raison, puisque tout est absurde et méchant, et être le gros dos, la résistance, le ressort qui casse, oser se briser, s'arquebouter et prendre à contre-pied les monstres de métal et de graisse, ceux qui transpirent l'inhumanité et qui laminent avec conscience. Au diable la conscience, c'est d'amour que l'on manque. Des rouages des machines vaines et aveugles qui broient nos ossements et nos cicatrices, savoir la morsure et feindre d'ignorer la suite, les répétitions, vengeance. Préférer la douce agonie indolore et glisser le long de leurs chenilles, se laisser porter, mourir, échafaud en différé et le retour de lame au garrot. A quoi bon reprendre son souffle. Une différence si ténue que personne ne l'entendra. Quitte à mourir. Mourir en riant. Mourir sans savoir. A quoi bon avoir de l'honneur alors. Dans les champs de mines et d'acier trempé, élimination, assimilation appliquée, engrenages propres qui font les rebus. Puisque tout est réglé, avoir la morgue d'y glisser sa main. Là où il faut. Quand on le sait, quand on le voit, quand il y a une si belle opportunité et quand on fixe si fort la ligne bleue qu'on ne sentira rien, de toute façon. Cet ultime geste comme le seul possible pour ne pas se liquéfier, pour ne pas se rendre, volontaire sacrifiant nos bons esprits pour une excentricité utopique, stupide presque. Rêveur peut être, rêveur forcené. Ne pas trop y réfléchir et laisser le corps répondre. Reprendre son souffle. S'armer. Et aller contre. Puisque rester est déshonorant, trahissant notre être le plus profond, puisque celui qui peut devrait, au moins. Puisque des rouages des machines vaines et aveugles qui broient nos ossements et nos cicatrices, nous ne sentirons rien. Nous qui n'avons plus de chair.

Indian_20Dance_2041
                                                          Indian dancer by Unknown

10 janvier 2007

Je vais te dire ami...

Catégorie: Bright Side

Je vais te dire ami, je t'ai eu dans les veines avant de te croiser, et je t'ai reconnu de mon corps en premier. Et quand bien même tu n'avais pas de nom, peu importait. Je n'ai eu écouté que le battement d'un cœur qui nous a encodé, il est des secrets qui existe bien avant jamais qu'on ne les lie. Que tu viennes ami, je ne l'attendais pas, pourtant de tous les vents je savais celui là, qui porte vers un cœur que l'on ne connaît pas et qui se montre capable de venir battre là, à l'intérieur de moi. J'ai oublié le temps et sa seul rhétorique, j'ai effacé l'espace d'un seul battement de cil, juste parce que dans le noir de nos vies j'ai su voir, ami, ton visage dans l'eau. Et je me moque des citadelles blanches et des déserts autour, de ce que j'ai perdu en marche pour y aller, et je me moque ami d'y être morte en route, quelque part dans le sable, esseulée, épuisée. Il n'a pas de prix, ce martèlement sourd qui nous dit dans la nuit que nous ne sommes pas seul, qu'il y a quelque part l'ami, qui nous attend. Et si tu n'attends plus, peu importe ami, je garde la brûlure de ces moments tendus qui fléchissaient le temps, la peur, où je te savais loin, de ma main peut être, mais jamais de mon cœur. Et de nos gestes brusques, de nos paroles vives, j'ai effacé l'affront, et tous les faux semblants qui auront protégé nos fragiles essences. Il y a eu la peine de te perdre, le regret, et longtemps, je le sais, même malgré nous, restera quelque part ce que nous avons fait, la tresse improbable de nos âmes emmêlées, éternellement suspendue dans ce monde, que tu le veuilles ami, où que tu t'en défendes, nous avons été, amis, pour une seconde, et c'est l'éternité qui acte et qui nous veille, nos cœurs étranges sortis de leur sommeil pour seulement reconnaître l'espace d'un moment celui qui de nos corps était connu avant, bien avant que la vie ne joue son triste rôle, ne donne et ne reprennent à chacun la parole. C'est l'éternité qui prend et qui emporte le lien défait, témoin, et qui exhorte à ne pas croire que nous avons eu le beau rôle car nous n'avons rien fait, et c'est là le plus drôle, nous n'avons rien fait, ami, seulement nous croiser. Nous étions dans nos veines bien avant ce moment. Et aucune citadelle ne retient ce serment.

little_people_in_gran_canyon_by_mikkel_gerken
                               Little People in Gran Canyon by Mikkel Gerken

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10 janvier 2007

Biographie

Catégorie: Bright Side

De tous les tournants, lequel prendras-tu? De tous les tourments lequel restera pris dans ta chair, pris à ce jeu traite et mortel? Lequel achèvera une course si belle, et le souffle à bout que tu crachais encore? De tous les visages, lesquels qui se contractent et te glacent, lequel qui te parle sans mot, sans même avoir des yeux, juste dans sa forme, juste dans sa force? De tous les ponts qui se sont effondrés, pierre par pierre dans des océans de ténèbres et que tu n'auras pas franchis, combien qui ne menaient nulle part, combien t'ont sauvé la vie? De tous ces gouffres ouverts sur des océans d'infamies, des souffrances à perte de vue, comme les champs des enfers sobres d'une vie qu'on ment, combien, combien qui sont restés seulement des chaos noirs sous ces ponts éventrés? Combien de portes closes que tu auras poussées à reculons et qui t'auront attrapée au vol, que tu regretteras longtemps, qui t'auront rendue aussi vide que les pages des livres des vies que nous n'aurons jamais, qui te seront passées en travers, chansons à tue tête pour des fous heureux? De tous les sursauts de ton cœur, combien auront été des respirations en plein milieu de la nuit, en plein milieu des océans bleus d'encre qui noient les peurs comme la terre avale les morts?  De toutes les vies que tu auras eues dans ce miroir qui tranche, combien en auras-tu volé? Combien en auras-tu vécue? Des mensonges qui se broient comme les roches millénaires pour en faire de la boue, lesquels se glisseront dans tes veines, faire de toi une statue de glaise et de parole, figée, muette, hurlant des plaintes ou tu te débattras de toi? Et de ta vie comme un tourbillon de gris et de métal, scintillant de l'éclat doré des quelques feuilles d'ange que le ciel te laissent, que retiendras-tu? Comment te tiendra-t-elle? A bras le corps, je te le souhaite, à bras le corps, à corps et à cri, à l'arraché, comme on enlève les victoires, le poing levé et au galop. Je te le souhaite. Que de tous les tournants que tu prennes d'aucun ne soit droit, jamais, et que si tu croises un sourire tu saches, sans ouvrir les yeux, le faire tiens et faire ton chemin. En faire ton chemin.
Que de tous les tourments ne restent rien, que le seul visage qui t'auras parlé, et le seul pont qu'il aura tenu. Rien que les pages pleines d'une vie qui aura été à toi.
Et que tu auras faite.

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                                                             Choices by Roméo Tango

8 décembre 2006

Miraculée

Catégorie: Bright Side

J'ai mes rubans, j'ai mes couteaux. J'ai les lanières autour de mes cuisses. J'ai la maille à mon plastron. J'ai les attaches dans le dos. J'ai les perles à mon cou. J'ai mes foulards. J'ai les nœuds sur la garde de mon épée. J'ai le cuir à mes mains, et le cuir jusqu'aux genoux. J'ai ta bague à mon doigt. J'ai le temps comme compagnon, et le vent en éclaireur. J'ai la nuit pour refuge. J'ai le jour pour victoire. J'ai mes broches et mes épingles. J'ai le monde dans la poche intérieur de ma chemise. J'ai mon cœur en dessous. J'ai le chant de la terre comme signal, les battements à mes tempes pour compter. J'ai mes tatouages et mes cicatrices. J'ai le silence accroché à l'épaule. J'ai le regard sur la ligne du ciel. Et le souffle dans ma poitrine.
J'ai de l'or à mes semelles.
Je suis entière.
Je suis vivante.

Tibet_04
                       Tibet Statue by Unknown

18 novembre 2006

Cellule

Catégorie: Bright Side

Je n'aurai pas de survivant, si je ferme les yeux, je balaierais tout sur leur passage. Eteindre le monde, simplement à bout de souffle, respirer dans le noir c'est moins douloureux, et le silence me rendrait sage, pour disparaître. J'irai m'allonger, sans penser à rien, dans le cocon de chaleur plissée quelque part là haut. Dans le noir, au fond, tout au fond, le souffle court des souffrant devient celui des enfants. Paisible, pour tout éteindre, je n'aurai qu'à m'étendre, enrouler mon corps sur lui-même, replier ma vie, sans crainte, dans le silence calme du monde, et je n'aurai pas de survivant. Aucune parole n'est nécessaire, il n'y a rien à justifier, quand seulement fermer les yeux permet de respirer un peu. Quand le reste cède, que les barrages sont débordés et les sentinelles plus que vaines. Ne reste qu'un refuge, là haut, là bas. Et j'irai m'y étendre. Sereine. Puisque tu veilles.

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                                                       Earth - Nasa Photo Satellite

17 novembre 2006

La voix de mon maître

Catégorie: Bright Side

T'as raison, tu me connais, le reste on s'en fout. T'as raison, les soleils, les jours de pluie au fond du lit, monologues et vent de face, le pincement au cœur, le voile noir, les sortilèges au bout des doigts, tout ça tu sais, et le reste on s'en fout. Le cœur des poètes, la morgue qui sert à parer toute la peine, quand je te flingue c'est bien que je te cherche, et putain quand tu balayes tout ça comme ça fait du bien. J'suis qu'une petite conne qui braille et qui trépigne, tu me connais, tu sais que si je braille c'est encore après toi. Tu bouges pas souvent, t'as raison. Parce que si tu bougeais de trop je finirais par avoir mal au cœur. Quand ton immobilité est le rocher qui cale mon océan. Mon horizon. Peut importe ce qu'ils disent. Ils peuvent avoir les mots, ils peuvent avoir les livres. A mon cœur d'enfant, tu n'es que l'horizon. T'as raison. Et le reste, on s'en fout.

8 novembre 2006

Sphinx

Catégorie: Bright Side

Crame moi à l'intérieur, à la poudre, au napalm, avec ce que tu veux, aller viens, viens donc tenter ta chance, allume le feu et vois si ça prend, et jusqu'où ça me brûle. Crame tout, crame ce qui reste, carbonise vas-y, si tu peux, vas-y, à l'essence, à grande rasade, fume, fume tout, si tu peux. Ose. Sors le briquet, sors le lance flamme, allume moi, crache, carbonise, cuit tout, aller montre moi. La flambe, vas-y si tu peux, vas-y, la flambe, bien comme il faut, crame tout, crame à mort. Crame moi à l'intérieur. Crame. Vas-y. Carbonise et flambe. Crame.

Puisque de toute façon je suis un sphinx.

sumer
                                        Gravure Mésopotamienne

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