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27 décembre 2007

De l'air

Catégorie: Au Boulot!

Lâcher prise le temps de quelques jours de vacances, avant de devoir réattaquer de plus belle. Lâcher prise quand on se rend compte que les gosses commencent à vous sortir par les yeux, quand on se surprend à dire qu'on déteste ce métier. Quand on se surprend à réfléchir à ce qu'on pourrait faire d'autre.

Y'a encore quelques semaines, je n'aurais pas imaginer pouvoir me poser cette question. Chaque fois que je commence à me poser cette question - par où fuir? - c'est mauvais signe. Parce qu'en général je finis en prenant la porte, pas n'importe laquelle certes, mais n'empêche.

N'empêche que là il n'est pas question de prendre la porte, et du coup je me retrouve coincée bien comme il faut. Avec l'envie de fuir, de ne plus penser à l'école, de ne plus penser école, de ne plus savoir ce qu'est la littérature enfantine, de ne plus avoir le regard systématiquement réglé pour balayer à 1 mètre du sol, de ne plus avoir à parler de pokémon et de Tokio Hotel, de ne plus baigner dans ce monde d'enfant qui au final est aussi pénible quand on est adulte que quand on est enfant.

Le plus douloureux c'est peut être ça. Ce monde d'enfant qui nous renvoie à notre propre frustration d'enfant. A tout ce qu'on ne pouvait pas faire. A tout ce qu'on n'avait pas. A toutes ces blessures, plus ou moins petites, qui nous restent ancrées au fond. J'ai parfois l'impression de baigner dedans. Toutes leurs blessures me renvoient aux miennes, et tout ça m'empêche en partie de faire un travail correct. Et je ne vois pas la solution.

Du coup j'ai juste envie de fuir. Ne plus me demander comment faire pour que cette gamine qui ne sait pas lire puisse profiter un peu de ce qu'on fait en classe, pour que ce gamin qui ne dit jamais rien arrête de m'envoyer son père pour régler ses problèmes, pour que cette petite qui veut tout faire parfait arrête de pleurer chaque fois qu'on fait une correction, pour que ce gosse qui ne peut pas rester assis sur sa chaise se taise enfin, pour que, pour que, pour que... l'impression de ne rien maîtriser, plus rien, et d'être envahie par leurs vies.

De suffoquer.

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Commentaires
S
C'est peu être juste une passade ; tu n'as pas choisi de faire ce métier par hasard et je pense que bon nombre de personnes, que ce soit instits ou autres professions, éprouvent de temps en temps des doutes, se demandent s'ils ont choisi la bonne voie, etc. Surtout qu'en étant directrice d'école, tu n'as pas opté pour la facilité pour tes débuts dans le métier. Bon courage ;)
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