Catégorie: Au boulot!

Hier j'ai courru le 2000m en plein soleil. Avec la chaleur qu'il faisait, ils ont eu l'humour de nous préciser que c'était à nous d'assurer notre propre sécurité, en nous hydratant bien et en passant sous le jet avant de commencer la course. Eux bien sûr ils étaient planqués sous des parasols, des chapeaux, vautrés dans des pliants à nous regarder suer. J'ai fait du mieux que j'ai pu. Rien à dire, pas de regrets. Bien sûr avec un peu plus d'entraînement j'aurais fait mieux, mais ça c'est l'histoire de ma vie. Au final je crois bien avoir limité la casse.

Ne reste plus que l'oral de sport, vendredi. Et j'en peux plus.

Enfin au moins j'ai survécu aux jeux du cirque...

Catégorie: Anecdotes

Fête de la musique oblige, j'adresse mes remerciements les plus sincères à celui qui a inventé les boules quiès - j'aurais pu faire la même chose avec l'inventeur de la kalachnikov mais c'est pas assez politiquement correct - parce que là vraiment j'en peux plus.

Fond sonore: la fanfare juste en bas de mon immeuble.

C'est un massacre folklorique des plus ahurissants. Du grand n'importe quoi. J'ai carrément fermé les fenêtres tellement je préfère crever de chaud plutôt que de me taper la grosse caisse et le trombone qui revisitent les grands airs populaires. Et encore, même toutes fenêtres fermées je subis toujours. Alors la seule solution c'est d'opter pour les boules quiès, parce que je sens le mal de crâne arriver là.

C'est quand même un paradoxe que ce soit justement ce soir là le seul soir de l'année où je n'écouterai pas de musique...

Catégorie: Citez maintenant!

"La faculté de rêverie est une faculté divine et mystérieuse ; car c'est par le rêve que l'homme communique avec le monde ténébreux dont il est environné."

Charles Baudelaire, poète français, 1821-1867

Catégorie: Muzic

Ray Lamontagne - Trouble

Dans le rock-folk il y a les légendes bien sûr, et il y a les petits nouveaux, heureusement. Je suis tombée rinde dingue de celui-là. D'abord parce que je suis une amoureuse de la guitare, et que question guitare c'est du très bon, langoureux et mélancolique à souhait, ça égrenne et ça tisse alternativement, c'est simple et beau. Ensuite parce que la voix de ce gars est comme sa guitare, cassée, pointue, aigre-douce comme une friandise particulière, quelque chose de tendrement nostalgique. On y croit, on se laisse emmener, ça ressemble à un automne en feu, à la pluie tranquille des jours gris, c'est de l'amertume pleine d'espoir, et de l'amour qui s'étire. Authentique balade douceureuse. Impossible à refuser. Pas un titre en trop, il n'y a que des perles sur ce premier album d'un nouveau grand du rock-folk. A suivre, avec plaisir.

Catégorie: Au boulot!

Bon ben voilà, le gros du travail est fait. Petit résumé des oraux passés.

Art plastique: un peu déçue, je pense que j'aurai pu faire mieux. 2h pour faire une réalisation c'était un peu court surtout, et j'ai dû finir le truc en vitesse, et puis mon exposé nétait pas au top, notamment pour la partie didactique. Le jury était bien mais sans plus. Première épreuve, essuyage de plâtre.

Oral pro: Grosse appréhension because gros coef, et puis 20 minutes d'exposé plus 25 minutes de questions, c'est long. Mais finalement je crois avoir bien réussi, je suis tombée sur un sujet qui me convenait parfaitement, j'étais à l'aise. Le jury était plus avenant cette fois, particulièrement l'inspecteur d'académie qui m'a fait pensé à un gros Raminagrobis mais en plus sympa... quoi qu'il faille attendre les résultats pour en être sûr! J'ai fini en les faisant rire, allez savoir si c'était malin ou pas, en tout cas c'était détendu et - plus surprenant- carrément agréable.

Histoire-Géo: Panique totale et merdage en prévision. Pas assez bossé, forcément on apprend pas l'histoire de France en 2 jours. Et c'est là que je dois bien reconnaître que j'ai une chance insolente puisque ça tombe sur de la géo, un sujet à ma portée qui plus est, et que je m'en sors plus que bien. De nouveau un jury très sympa et cette fois ma partie didactique était bien au point. Rodage oblige.

Il me reste encore l'épreuve de sport lundi prochain, et puis l'oral qui va avec le vendredi. Mais c'est loin d'être aussi flippant que ce que je viens d'abattre. La bonne surprise dans tout ça c'est que s'il me fallait une confirmation que ce métier est bien ce que je veux faire, et bien je l'ai. Me retrouver en face des examinateurs à parler de pédagogie et à évoquer des situations de classe et bien ça m'a fait du bien, drôlement du bien. Du coup même si je le rate cette fois, au moins je suis sûre que je dois continuer, que je suis vraiment faite pour ça. Pas mal hein?

- Euh Capitaine y'a un truc là bas...

- Comment ça un truc Mousaillon? Faites moi voir ça!

...

- Mais ça Mousaillon c'est la Terre parbleu! C'est la Terre!

- La terre?

- Nom d'un chien Mousaillon on vous a pas appris ça dans votre cours de navigation hein?

- J'ai jamais pris de cours Capitaine?

- Et d'où vous sortez alors?

- Ben je sortais du pub et vous m'avez attrapez par l'épaule et...

- Touriste!

- Désolé Capitaine. Est-ce que je dois crier Terre?

- Pourquoi faire Mousaillon? Elle ne vous entend pas! Elle est trop loin!

- Ah bon je croyais.

- Par contre vous pouvez crier Victoire!

- C'est qui Victoire?

- ...

- Capitaine?

- Désespérant Mousaillon, désespérant.

- Bon alors je crie Victoire?

- Fermez là plutôt, et occupez vous de mon sandwich.

- Tout de suite Capitaine. Poulet ou crocodile?

- Poulet parbleu! Dupuis quand je mange du crocodile? Un Capitaine ne mange pas de crocodile! Le crocodile est sacré! Je veux être réincarné en crocodile!

- Désolé Capitaine...

- ...

- Vraiment désolé.

- Mousaillon de lavabo.

Catégorie: Au boulot!

Je suis plongée jusqu'au cou dans l'histoire de France et je bois la tasse. Quelle merde. Je vous jure moi quelle idée d'aligner les rois de France les uns après les autres, y'en a pas deux pour tenir en place, ils finissent tous par mourir après avoir fait des guerres à droites et à gauche. Non mais ça aussi quelle idée y'en a pas un pour se dire "bon ok c'est cool je protège mes frontières et c'est très bien comme ça"... meuuuuu non ma pauv' dame faut qui z'aillent gueroiller le bout de terrain à un quelconque ennemi. Ah non tiens d'ailleurs c'est rarement un quelconque ennemi, c'est plus souvent un Roi d'Angleterre, ou alors un Duc de Bourgogne. Oui car tous Roi de France qui se respecte à les dents de son Duc de Bourgogne plantées dans le dos. Et puis quand même comme on se lasse de tout, vient le moment où ils se disent que bon les Anglais c'est plus drôle, on va aller emmerder les Italiens un peu.

Et j'aborde alors avec enthousiasme les guerres de religions. Je sens que je vais pêter un plomb avant d'être arrivé à Louis XVI.

Au moins je commence à mieux comprendre le sentiment profond de ceux qui avaient la main sur le levier de la guillotine.

Catégorie: Au boulot!

Je vais pas bien. Je me sens pas bien. Au secours. C'est une horreur. Mes premiers oraux sont lundi pour les arts plastiques et mardi matin - à 7h30! - pour la préprofessionnalisation. Je suis à jour ni pour l'un ni pour l'autre. Pire même. J'ai rien foutu. Ou presque. Et j'arrive pas à m'y mettre. C'est la catastrophe.

Je devrais être accrochée au parchoc avec les dents, carburer à 200 à l'heure, jongler avec des fiches au kilomètre, avoir des tas de notions dans la tête... au lieu de ça je traîne mes guêtres et je dors. Je devrais démarrer au quart de tour et avoir un lion dans le moteur... une marmotte oui.

Je trouve pas le bouton du strater. Je suis morte de peur, contrariée, j'en ai marre, je suis fatiguée. La totale. Je vais me ridiculiser. Il s'agirait d'épreuves écrites, je crois que j'en aurais rien à taper, mais alors que dalle. Désolée Maman. Mais là les oraux, une horreur. Je vais passer pour une abrutie qui n'a pas bossé, et ça me soule. Je vais être minable, et j'aurai même pas d'excuse.

C'est comme si la terre s'était arrêtée de tourner. Y'a plus rien qui veut bouger, je suis plus qui je suis. Je vais pas tarder à manquer d'air, engluée dans une sorte de magma qui occulte tout. Je voudrais me secouer le poil mais j'y arrive pas. Ma tête est en mode off, incapable de penser à quoi que ce soit. Je n'imagine pas mon avenir, je n'ai pas d'avenir. D'ailleurs je ne vois rien venir. C'est le trou noir avant l'heure. Je décolle plus de la moquette. Je sais même plus pourquoi je fais tout ça, ou pourquoi je le fais pas. Y'a plus de raison, plus de question, rien qu'un tas de trucs que je devrais savoir et que je saurai pas et j'ai l'impression qu'on va m'abattre pour ça. Je suis paralysée à l'avance. Paumée, totalement paumée.

Putain de concours. Putain de vie.

Catégorie: Etats d'âme

Il y a quelques années, j'étais sur le pas d'une porte, à guetter l'agitation dans une ambulance, à voir si oui ou non ils allaient réussir à le stabiliser et à l'emmener. Ou bien s'il allait mourir là.

Ce que je sais de ça, c'est qu'il faut une fraction de seconde pour comprendre. Et l'éternité pour ranimer un homme.

Hier j'ai reçu un coup de tél de Choute, rentrée de Montréal. Elle n'y repartira pas, elle laisse tomber. Faire sa vie au Québec c'était son rêve, elle en parlait déjà quand elle était gosse. Mais c'est trop dur. Plié, le rêve.

Quand j'étais gosse, je me voyais écrivain, comme une certitude. Et de réaliser hier en raccrochant le tél que mon rêve à moi est du genre indestructible. Rien ni personne pour l'abattre.

L'idée de ses entretiens oraux m'angoisse, et j'en ai ras le bol de m'angoisser pour tout et rien. Il y a bien pire qu'une salle d'examen. Il y a la salle d'attente des soins intensifs, je me souviens. Il y a l'avion qui vous éloigne de votre rêve déjà froid.

Je crois que notre inconscient connait les pires choses de cette existence, les plus redoutables, il les connait déjà toutes. On croit que non, on croit qu'on sera surpris. Mais il n'en est rien. Ancrées en nous elles sont là depuis la nuit des temps, transmises dans notre chair même. C'est pour ça qu'il ne faut qu'une fraction de seconde pour comprendre. Nous contenons déjà en nous l'entièreté du monde. Et quand le pire se présente, nous le regardons se produire avec l'impuissance de tous nos ancêtres. Le reste du temps nous oublions.

Je ne veux pas oublier, mettre en sourdine. Je n'y arrive pas. Je sais qu'il faut l'éternité pour ranimer un homme, et que mon rêve est de ceux qu'on ne descend pas. Je ne sais peut être pas exactement qui je suis ni ce que je vaux, et alors... quelque part j'ai l'impression persistante d'être vernie, autant me fier à ça. Car si j'écoute mon inconscient, il me souffle que tout ceci n'est q'un écran de fumée. La vérité est dans notre chair, et la mienne me la crie par tous les pores de la peau. Elle me le rapelle à chaque souffle.

Une fraction de seconde, voilà à quoi se résume l'éternité.

Et nous en sommes tous dépositaires.