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27 février 2005

Ma réalité

Catégorie: Etats d'âme

Rendez-vous pris: demain je vais à la spa. Avec un peu de chance demain soir donc, j'aurai un chien. Pas un chiot non, un chien. Sans doute même plutôt un vieux chien. C'est peut etre bizarre comme choix mais je ne veux pas d'un chiot - pas envie de me prendre la tête à le dresser et puis les chiots c'est des éponges, ils deviennent comme vous et je veux pas d'un minimoi - je préfère un chien qui a déjà vécu et que je devrais apprivoiser. En plus je trouve les vieux chiens beaucoup plus attendrissants.

Reste que si je suis hyper contente d'un côté, j'en suis pas mal angoissée de l'autre. Un chien c'est une responsabilité, et moi les responsabilités j'ai plutôt tendance à les fuir. Prendre un chien ça veut dire devoir renoncer à ce côté d'indépendance que j'avais, et surtout un chien m'empêchera d'avoir la tête dans le sable. Mine de rien j'aime bien avoir la tête dans le sable, c'est reposant mais surtout c'est rassurant. Dans la vie figurez vous que j'ai personne pour me rassurer - si bien sûr j'ai Maman mais c'est différent - je voulais plutôt parler d'amis, de tiers quoi. Une Maman c'est pas un tier - voir le post précédant pour s'en convaincre - même si j'ai beaucoup de chance d'en avoir une géniale. Du coup quand je flippe, ça m'arrive fréquemment, quand le monde autour prend des allures de juggle insurmontable -j'ai pas signé pour première compagnie moi!- ben j'aurai tendance à me mettre en mode off, en me réfugiant comme une gamine dans mes rêveries, là où tout le monde m'aime et où forcément je suis quelqu'un de génial. Le soucis du mode off, c'est que la vie réelle n'en devient que plus insurmontable et plus triste encore. En fait je suis un peu comme une camée. Je plane, et les redescentes sont pas évidentes. Et comme c'est tout moche autour, ben je reprends une dose pour planer à nouveau, et oublier le reste.

Ces derniers temps pourtant je fais pas mal d'efforts pour réaliser que la vie réelle n'est pas si moche, et que surtout j'ai un minimum de prise sur elle. Allez savoir pourquoi à longueur de temps je me sens impuissante et tout me parait d'autant plus difficile que je me sens contrainte et incapable en même temps. J'ai tendance à suivre le peu de mouvement qu'on m'imprime, et encore, quand je ne suis pas prise d'une crise de paralysie chronique, panique à bord on stoppe les machines.

La réalité pour moi est quelque chose d'abstrait. Etrangement. J'ai beaucoup de mal à m'ancrer dedans, je passe la moitié de ma vie ailleurs. Les psy parleraient sans doute de coping ou de stratégie d'évitement - ouais je le sais j'ai fait 3 ans de psycho hein! - enfin un machin qui aide la personne à surmonter le stress, c'est comme une méthode de survie. Quand j'y pense c'est vrai que je pratique ça depuis ma plus tendre enfance. Mes premières frustrations à ce sujet remonte à mes 2 ou 3 ans, quelque chose comme ça, c'est pour dire!

Faire face à la réalité, pour moi c'est faire face à sa difficulté. Je sais, on va me dire que quand même ma réalité n'est pas si terrible hein... une famille que j'adore et qui m'adore aussi, un chouette appart, je suis en bonne santé, j'ai déjà quelques diplômes en poche et je suis loin d'être bête ce qui devrait me permettre d'ici peu d'avoir ce foutu concours de prof, ou de trouver autre chose d'ailleurs, peu importe. Quand je regarde ma vie objectivement je me dis "putain mais t'as une chance de tous les diables!"... sauf qu'au jour le jour, c'est beaucoup plus difficile. Pour moi tout prend des proportions incroyables, ma réalité est complètement distordue. Je me fais des montagnes de petites choses, des films à tout va, une horreur. Ces derniers temps j'ai appris à relativiser. A dédramatiser aussi. J'ai fait pas mal de progrès, je le vois bien.

Et le chien alors? Et bien c'est un bon point de repère, question réalité. C'est aussi un point d'ancrage, un point de focalisation pour se recentrer. C'est aussi une façon de casser l'isolement qui me pousse un peu plus en dehors de la réalité, casser cette impression que rien ne bouge et que je flotte dans le vide. Un très bon moyen de dédramatiser aussi. Enfin bref, d'un côté ça me parait évident que c'est un très bon choix, j'ai pas mal réfléchi à tout ça depuis un moment, et comme j'ai déjà dit je sens que c'est le moment.

Sauf que je me demande si je suis vraiment prête à renoncer à la tête dans le sable. Et à prendre des responsabilités. J'en ai envie, mais j'ai peur aussi. Peur que ça se passe mal, que le chien ne m'apporte que plus de problème encore... comme toujours je me fais une montagne de pas grand chose. Je crois que j'ai vraiment besoin de ce chien. Mais quelque part je suis pas rassurée.

Sans doute que ça prouve que je suis pas totalement inconsciente.

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