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18 juillet 2007

Dépassement

Catégorie: Poésie

Asséchées les rivières noires
Et mes veines comme des routes qui ne s'arrêtent pas
Le rythme d'une vie qui avale le monde
Qui m'avale
Bandes blanches qui défilent
Sur la corniche
Cherchant sur les ondes les mots
Le feu sacré quelque part en digital
Les navires à quai ont fini par décoller
Dans des ciels transparants de bitume
Et la roue qui tourne
A ne plus savoir qu'en faire
Le bonheur qui clignotte
L'arrêt d'urgence
Plus à l'ordre du jour
Et mes veines comme des autoroutes qui s'enfilent
Qui s'en foutent
J'aligne
J'oublie
Qu'il n'y a plus rien au bout de la ligne
Stérilité des aires de repos
Sans mot
Dans le vrombissement des moteurs
Qui pour remarquer
Ce saignement propre et sans bruit
Celui d'une vie qui fuit

bikeroadburn
                                                    Bike road burn by Unknown

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28 mai 2007

Longue distance

Catégorie: Poésie

Où que je sois amour, tu seras dans mon corps,
Depuis l'aube du jour et jusqu'à son aurore,
Précieuse consolation qui comble la distance
Et j'aurai à mon front tes mots et ton silence,

Parures improbables, imparables promesses,
Et de si près semblables à celles que l'on tresse
Aux cheveux des enfants, éternelle innocence
Si naïve et pourtant, si pleine de puissance.

Tu seras dans mon corps profondément ancré,
Que je ressente encore la pression des baisers
Quand le soir venu j'irai seule m'étendre
Et que le cœur tendu il me faudra attendre,

Voir passer les saisons, les visages et sereine
Prolonger la passion de ton feu dans mes veines.
Etre loin, amour, de toi, de notre vie,
Peu importe, car court le chemin qui nous lie,

Quand je ferme les yeux tes serments me reviennent,
Ceux que tu n'as pas dits, que j'ai compris quand même.
Je fais l'aller-retour jusqu'à nous chaque nuit
Et immanquablement, tu me retrouves ici.

Young_Girl_Sleeping
                                        Young girl sleeping by Unknown

30 avril 2007

Petit matin

Catégorie: Poésie

Depuis l'horizon qui longe
La terre comme un fuyard
Monte la cavalcade flamboyante
De l'aube.

Manteau auréolé qui s'étend
Et vient drapper le ciel,
Voir l'eau prendre feu
Et se diluer dans un brouillard

De larmes matinales,
Posées sur les plaines
En millions de prières.
Quand le silence se souffle.

Respiration endormie des corps
Qui se retournent,
Et depuis l'horizon qui longe
La terre comme un veilleur

Vient l'embrasement froid
Qui arrache au sommeil
Les cils des enfants,
Battement de paupière à la surface,

Dans cette étendue d'air
Humide de nuit.
Voir sans bruit la vie muer.
Depuis l'horizon qui longe

La terre comme une promesse.

brown_nature_by_Marine_Coeur
                                                   Brown Nature By Marine Coeur

27 avril 2007

Salle d'attente

Catégorie: Poésie

Plaies sèches en plein vent
Le silence lapide
J'ai dans le corps
Ton absence
Avide
Qui presque avale ma peine
La douleur est celle
Des survivants
Des enterrements
Je ne suis qu'une attente
De passage
Terminée
Dissoute
Dans cet espace creux
Que je porte comme la mort
J'ai dans le corps
Ton absence

thumbtack_by_harbinger
                                                                     Thumbtack by Harbinger

1 avril 2007

Attachement

Catégorie: Poésie

Rendre grâce
Pour les ombres le long de tes veines
La pâle chaleur
Des corps que tu dessines
Rendre grâce
Pour ce qui coule hors du temps
Hors des gens
La précision ténue
De l'invisible offrande
Rendre grâce
Pour le signe à ton front
La paix
Dans tes mains
Celles qui blessent
Mais qui font
Rendre grâce
Comme l'action
Pour les nombres qui s'accrochent
Les arabesques
Obscures
La longitude de ce corps
La continuité
De l'histoire
Pour la fragilité merveilleuse
La lumière qu'on souffle
Rendre grâce
Pour les sillons qui courent
Dans tes rêves
Et qui disent sûrement
Qui tu es
Sans jamais être à toi
Rendre grâce
Pour cet attachement

fatredarmchair_by_Gary_Alexander
                                            Red Fat Armchair by Gary Alexander

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17 mars 2007

Amis

Catégorie: Poésie

Ami, ton nom serait dans ma chair depuis ma naissance
Et je n'aurais d'yeux que pour ton ombre,
Rattachée à la mienne depuis la naissance du jour jusque tard dans la nuit,
Et pour la fumée de tes cigarettes, qui s'enroulerait à moi sans être même en présence.
Ami, tu n'aurais pour moi que des retards sans importance,
Tant je saurais que rien ne peut altérer ton estime,
Nos valeurs,
Et jusque tard dans l'année nous serions comme en été parmi les autres
Quand nous serions ensemble,
Tu n'aurais l'oreille que pour mes bons mots, raillant les mauvais avec la délicatesse aimable
D'un frère,
Et quand viendrait le temps de se quitter
Nous serions bien incapables de faire comme s'il était vrai que nous pouvions être différent,
Séparés.
Ami, je te connaitrais bien mieux que moi-même
Et j'aurais dans les poches quelques unes de tes affaires, indifférence des échanges,
Quand tu serais un peu moi
Au bout du compte,
Quelle importance que je me perde dans ta vie, que tu te prennes dans la mienne.
Nous irions en allées venues tranquilles et évidentes,
Je pourrais mourir juste pour ton nom,
Juste à ton appel,
Donner tout ce que j'ai pour te le voir perdre
Sans que jamais ne me vienne aux lèvres l'amertume ni le regret.
Et tu saurais venir en silence t'asseoir dans mes peines comme au bord d'un quai,
Elles seraient les tiennes sans te rendre triste,
Ami, tu saurais me dire mes fautes sans me juger,
Me donner le bâton pour me battre avec bienveillance.
Je saurais guider ta conscience
Sans jamais douter qu'il ne puisse y avoir rien d'autre
De plus grand, de plus précieux
Que de savoir que tu écoutes, que tu crois,
Que je garde en grande estime
Et nos avis, et nos goûts,
Et tout ce que l'on se doit
Sans jamais être redevable, sans jamais être concevable
D'en faire payer le prix, à un ami.
Ami, ton nom serait dans ma chair depuis ma naissance
Et comme un seul homme, à l'inverse du monde
Nous serions,
Amis.

jesus_et_son_ami_icone_copte
                              Jesus et son ami, icône copte

2 février 2007

Handicapé

Catégorie: Poésie

Des pianos qui jouent
A contre courant
Justes mesures
Pleins les océans
A se rendre marteau
Sur la corde sensible
Tu tapes
Tu tapes
Système qui vacille
Fausses notes et gros braquets
Braquages au clavier
Trop grand
Des coffres sans trésor
Résonnant à tord
Tendu à mort
La corde
Se vrille
Tu tapes
Tu tapes
Sur le fil
Dernier ressort
Des pianos sourds
Sortir du corps
Lourd
Enlisé dans ce sable
Des pianos qui jouent
A contre temps
Qui claquent
Hagards et lent
Perdus
Méchants
Vaguement
Ethérés
Vaguement
Des pianos qui jouent
A contre cœur
Enlisés
Sur la touche
En accord mineur
L'air grave
Tu tapes
Tu tapes
Résonnant encore
Des douleurs
L'entrave
Des bémols en croche
A tes doigts
Crispés
La clef
Qu'on a jeté
A l'amère
Des pianos qui jouent
Dissonants
Morceaux de partition
Sévère
Condamnation
Des pianos qui jouent
Tu tapes
Tu tapes
Comme un fou

Nowhere_by_el_billo
                                                       Nowhere by El Billo

29 janvier 2007

L'ir-rat-cible

Catégorie: Poésie

Un gros rat mort et tout un tas d'autres rats.

Vivants ceux là.

Tout un tas de rats qui passent sans se soucier du rat mort.
Qui marchent sans se gêner sur le rat mort.

Voilà que le rat mort se réveille et qu'il tue tous les autres rats.
Puis il meurt de nouveau.

Et tous les rats sont morts cette fois.

Fallait pas me faire chier dit le rat mort.

Fallait pas me faire chier.

Méfiez vous du rat qui dort.
C'est pas forcément une bonne cible.

artnou_steinl_chatnoir_lg
                             Affiche du Chat Noir

6 janvier 2007

Rupture

Catégorie: Poésie

Je n'ai plus d'eau
Pour laver tes injures,
Plus de feu
Pour embraser la plaine,
Plus de lune ni d'étoiles
Pour en parer mes nuits,
Je n'ai plus de murmures
Pour recoudre mes plaies,
Plus d'envies
Pour respirer,
Je n'ai plus besoin
De ta main sur mon cœur,
Je n'ai plus de temps
Pour mourir.

Quitte-moi.

Touch
                            Touch by Unknown

3 janvier 2007

Spectacle

Catégorie: Poésie

Ils me croient mourante
Quand je ne suis que sang,
Dans cette flaque noire
Ils pensent deviner
La fin qui s'en approche.
Peut être le dernier
Souffle,
L'amorce
D'un épilogue sourd,
Clôturant l'agonie.
Ils me croient sur le point
De me rendre à la ligne,
Revenir à la terre
Dont je ne suis sortie
Quand dans leurs têtes.
Ils pensaient me connaître,
Savoir si mon cœur
Battait comme il battait,
Et si je me répands
Ils s'en viennent compter
Jusqu'où?
Combien?
Longtemps?
Plutôt que de prévoir
La place qu'il me faudra
Quand je déciderai
De me faire de la place,
De reprendre et le goût
Et le coût
De la vie
Et de les faire payer,
Rubis sur l'ongle
Et dans le sang.
Parce qu'ils me croient mourante,
Contemplant ma carcasse,
Mais je me lasse
Vite de ma souffrance.
J'ai des appétits
Plus féroces que ça
Et n'écoule ma vie
Qu'en mourant en vain,
Sans jamais en finir
Vraiment,
Juste pour rire,
Comme l'enfant
Qui va trancher des têtes
Au milieu des dinettes.
Eux ils me croient mourante
Quand je ne suis que sans
Scrupule.
Mes tortures sont moindres
Puisqu'elles me laissent vivante,
Mais eux feraient bien mieux
De détourner
Les yeux,
Et leurs cous,
De mes dents.

talk
                    Talk by Unknown

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