Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
In my Pocket
Archives
11 février 2009

Sale gosse!

Catégorie: Anecdotes

Grimper sur le toit de l'école pour régler mon antenne satellite - chahutée par le vent - en passant par la fenêtre des toilettes, sous les yeux agards des élèves encore à la garderie. Entendre ma collègue juste en dessous qui me cherche. Répondre en gueulant que je suis sur le toit. Voir ma collègue reculer pour m'apercevoir, lever un sourcil, m'expliquer son problème. Et au lieu de lui dire "attends je descends", lui tenir conversation assise sur le bord du toit en gueulant pour me faire entendre pendant 5 bonnes minutes sans même réaliser. Maintenant tout le bourg sait que le petit C. a cassé ses lunettes et que personnellement, je ne suis pas assureur...

S'installer dans le canapé, confortablement, se hisser devrais-je dire d'ailleurs, sur une pile de fringues tellement entassées depuis des jours que d'un coup je réalise que tiens c'est marrant je suis à hauteur de la télé! Se contorsionner pour évaluer l'épaisseur de la sous-couche, à vue d'oeil faire un inventaire rapide des constituants - vestes, pulls, ah tiens y'a un bout de mon petit haut fushia qui dépasse, je pouvais le chercher, une chaussette, sa soeur est portée disparue, et un manteau que j'avais totalement oublié. Finalement juger nul l'intérêt à démanteler l'installation. Surtout que le chien a planqué tout un tas de croquettes dans tout ça, et que là tout de suite j'ai absolument pas besoin de ces fringues. Se vautrer dessus de plus belle.

A une heure et demi du matin, décider de peindre le magnifique buffet du salon en vert fluo - parce que le crème je pouvais plus - façon peinture à l'éponge, en imaginant ensuite pouvoir le décorer avec des papillons et des fleurs pour faire la prairie. Aller se coucher avec un buffet à moitié peint en se disant que quand même le vert fluo ça fait mal aux yeux. Se lever le lendemain, se tâter, finalement finir de peindre le bas du buffet pour constater que comme ça il ressemble à un truc qu'on aurait oublié longtemps dans une maison en ruine et qui se serait couvert de mousse. J'ai la flemme de le repeindre. Et puis c'est bizarre d'accord, mais c'est pas forcément si moche. Si si je vous assure!

Attaquer dans la foulée la commode en rose bonbon, parce qu'après tout, le rose c'est bien aussi. Hésiter à faire des pois rouges. Considérer le résultat du buffet. Se dire qu'après tout passé trois heures du matin peut être que ma créativité à des limites et renoncer aux pois. Pour le moment dumoins.

Finir en peignant la cheminée en vert et rouge. Ma créativité a des limites mais des fois je suis têtue. J'avais envie. Je sais que je l'ai déjà dit mais encore une fois j'ai une excuse pour tout ça: le crème, j'en pouvais plus. Sauf que le vert pour la cheminée ça va pas. Va falloir que je trouve une autre couleur qui aille quand même avec le rouge, histoire de limiter les dégats. Jaune fluo? Je plaisante. A moitié.

Ouvrir le frigo à l'heure du dîner, mode radar on - puisque je regarde la roue de la fortune en même temps - aviser la possibilité au choix d'une salade niçoise, de saucisses grillées, d'un steak-frites. Plus d'autres trucs faisables et pas trop mauvais. Calculer le temps que ça me prendrait de préparer un de ces plats. Aviser l'évier plein de vaiselle, la table pleine de trucs, le bordel tout autour. Claquer le frigo et attraper 4 chaussons aux pommes à pleine main avant de retourner se rasseoir devant la télé. Avec un coca bien sûr. 

A deux heures du matin, se lever, ouvrir la fenêtre mais pas les volets, se coller le nez contre le battant et hurler "La chouette, tu vas chanter ailleurs!" avec la conviction de quelqu'un en manque de sommeil. Entendre la chouette faire "yiiiiiip" genre "toi aussi va chanter ailleurs". Ne même pas insister, lui balancer un "ta gueule" histoire d'avoir le dernier mot et de sauver l'honneur quand même, et retourner se coucher. Supporter les yiiip yiiip pendant encore un bon quart d'heure en se disant que si, elle va finir par s'en aller, quand même, elle va pas passer la nuit là, et puis j'ai qu'à pas l'écouter hein, aller je l'écoute pas... putain elle me fait chier là merde!

Faire deux tours de mobylette à fond les gamelles dans la cour de récré en slalomant dans la boue, en manquant se vraquer dans une flaque tellement je suis nulle pour les dérapages, frimer un peu devant le réfectoire en poussant l'accélérateur à fond, et puis retourner devant chez moi et couper le moteur, satisfaite. Rentrer chez moi, aviser mon refflet dans le miroir et se dire que bon, la prochaine fois que je fais du rallye dans la boue, faudra que je pense à mettre autre chose qu'un petit haut rose. Parce que le rose à pois marron, à la base c'est mignon. C'est le côté "moucheté de boue" qui fait tout de suite moins classe.

Installer un magnifique aquarium en plein milieu du salon, à la place d'honneur, et puis acheter tout ce qu'il faut pour, s'en mettre pour une petite fortune en produits, en bateau à moitié coulé que les poissons peuvent visiter et faire la teuf dedans, en plantes, en raclette anti-algues et d'autres trucs délires. Surfer pendant toute une soirée sur tout un tas de sites d'aquariophilie alors que j'ai toujours détesté les poissons. Sauf quand c'est les miens. Là c'est plus drôle. Enfin pour le moment. C'est à dire tant que j'ai pas les poissons.

Etendre le linge sur l'étendeur à linge. Ne jamais le ranger une fois sec. Alors étendre la machine suivante dans toute la maison comme le Petit Poucet semant des cailloux: un pull sur cette chaise, un tee-shirt sur la rembarde de l'escalier, un autre sur le dos du fauteuil, une culotte sur la lampe du salon, une autre accrochée à la poigné de la fenêtre, et les chaussettes en rangs serrés sur le dossier du canapé. Râler juste après que merde, du coup c'est humide quand on s'adosse au canapé. Réinstaller les chaussettes en laissant un espace suffisant au milieu pour pouvoir s'adosser. Comme ça mes chaussettes et moi on peut regarder la roue de la fortune ensemble, toutes installées sur le canapé. Elles adorent.

Ne pas non plus ramasser ce linge une fois sec, le laisser répandu partout, le pousser quand il gène, le déplacer en tas, finir par oublier qu'il est là, et attendre d'en avoir besoin pour se poser la question: "Mais où j'ai mis le tee-shirt bleu déjà? Ah ben il est dans le tas du canapé... merde", tirer dessus pour l'extraire de la sous-couche dans un état douteux et au final se retrouver avec des trucs propres qui n'ont pas vraiment l'air propre. Les sentir pour déterminer l'ampleur des dégats. S'ils sentent encore bon la lessive, je les mets. S'ils sentent autre chose, je les relave et je les remets à sécher quelque part. C'est un cycle infernal.

Entasser tous les trucs à monter au premier étage sur les marches du bas de l'escalier. Ne jamais les monter. Les regarder s'accumuler et s'entasser de plus en plus, devoir enjamber les deux première marches qui ont totalement disparues sous les tas de trucs, continuer à empiler de plus en plus haut, marche après marche, jusque sur les marches du milieu de l'escalier. Se dire que, une fois rendue là, autant finir de monter et aller les ranger direct. C'est vrai ça. Redescendre en les laissant dans l'escalier quand même et en feignant de ne même pas avoir l'idée d'aller jusqu'en haut. Personne ne le saura.

Gueuler sur le chien à la porte de la cuisine en pestant comme une malade face au vent noir de la nuit tombée parce que "Fais chier tu vas te dépêcher de rentrer ouais je me gêle c'est pas possible ce crétin de chien il met toujours trois plombes à pisser à chaque fois"... se retourner en maugréant et voir le chien assis à côté de sa gamelle qui se dit que décidemment maintenant que je parle toute seule dans le vent, c'est que vraiment ça s'arrange pas.

Passer vingt minutes à chercher la télécommande partout, pièce après pièce, comme une idiote frénétique en se disant que c'est con, au moins quand c'est le portable je peux le faire sonner, une télécommande ça sonne pas, bordel, on devrait faire des télécommandes qui sonnent, putain j'étais où en dernier avec, c'était y'a deux minutes je l'avais là, où je l'ai mis merde, en plus faut vraiment que je zappe là parce que Laurence Ferrari elle me rend dingue, faite la taire, putain mais elle est où cette télécommande!!! Ah cool je l'ai trouvée! Elle était dans la douche.

S'amuser à changer la bouche du Monsieur Patate qui trône dans le salon, sur le buffet vert fluo. Et puis lui changer les pieds aussi, et puis ah c'est trop marrant lui mettre les yeux à la place des oreilles! Avec un chapeau de pompier. Ou de policier? Non je préfère de pompier. Mais finalement la bouche ça va pas, faut une autre. Hésiter entre deux, faire des essais. Ah non l'autre elle est mieux. Lever le nez, réaliser que ça fait 20 minutes que je joue avec Monsieur Patate. Coller n'importe quelle bouche à Monsieur Patate et poser Monsieur Patate. Se remettre à corriger le tas de copies de mes élèves.

Et je viens de fêter mes 29 ans.

Publicité
Publicité
Commentaires
E
Tu as le chic de raconter des petites choses toutes simples de la vie de telle façon qu'on se régale en les lisant. Encore chapeau!!!!
Répondre
D
Ouais, j'adore ! Tu peux pas savoir à quel point ça me rassure !
Répondre
T
Hehehehehe... Dire que je concoctais justement un mesage sur le thème "c'est normal dites, de faire une crise d'ado passé trente ans?"<br /> Je vais peut-être le poster ce weekend, ce message. A part pour le côté "couleurs fluo partout dans la maison", je me sens sur la même longueur d'onde.
Répondre
In my Pocket
Publicité
Publicité