Pour quelques notes de plus
Catégorie: Anecdotes
A la télé le journal de la nuit, et j'ai coupé le son. Parce que je travaille sur mon roman et que quand j'écris j'aime bien avoir la télé sans le son, histoire de pas trop me déconcentrer. A la place je met de la musique. Ce soir c'était le piano de Beethoven.
Je relève de temps en temps la tête, et sur l'écran à ce moment les images de l'Irak, les images de la guerre. Des morts, sanglants, désarticulés, et des vivants qui pleurent, qui se débattent avec ces corps, dans la poussière. Et des hélicoptères qui passent dans un ciel entrecoupé de fils électriques.
Et le piano de Beethoven qui pleure, comme seul linceul décent à ces images, plutôt que les commentaires froids des journalistes. Le piano qui égrène la peine, note après note, image après image. La tension et l' hébétitude, la colère, l'impuissance. L'inéluctable condition humaine.
On devrait toujours regarder les infos avec Beethoven en fond sonore. Juste parce que ce sont des hommes à l'écran. Pas des anecdotes, ni des infos. Mais des hommes.