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25 novembre 2010

Saturation

Catégorie: Au Boulot!

Peu de nouvelles en ce moment, car il n'y a pas grand chose à dire, si ce n'est que c'est pas folichon.

Le boulot me prend la tête, mes collègues sont respectivement mou et psycho-rigide, sur les dents à cause de leur double inspection qui se profile pour décembre, mes élèves eux me sortent par les yeux, ras le bol de rabacher les même trucs à longueur de journée pour si peu de résultats, d'ouvrir les mêmes portes et les même livres, de voir les même parents qui font les même promesses qui ne sont jamais tenues, tout ça me sature la tête bien comme il faut. Je rentre tard le soir, du coup j'étire mes soirées pour avoir l'impression d'avoir quand même une vie et pas d'être totalement dédiée à ce rouleau compresseur qu'est l'Education Nationale - ceux qui pensent qu'être prof c'est la meilleure planque, sans rire, ils ont aucune idée du merdier général - et forcément donc je me couche tard, trop tard, et le matin je me lève claquée, ce qui n'aide pas à supporter le merdier ambiant. Et quand je rentre j'ai qu'une envie c'est oublier, profiter un peu, faire autre chose, malgré mes bonnes résolutions du matin où les yeux collés de sommeil je prometais "putain ce soir je me couche tôt hein" et ben j'étire mes soirée à n'en plus finir... cercle vicieux.

Je suis donc parfaitement claquée, saturée, dégoûtée, démotivée, et le pire c'est que tout ça a fait tâche d'huile et c'est répendu dans tous les recoins de ma vie. Je me retrouve à patauger bien comme il faut, sans but, l'impression d'être piégée, trappée, comme un petit animal sans défense. Si j'avais la possibilité, je crois que je changerai de job à la fin de l'année tellement je trouve dégueulasse tout ce qui est mis en place au forceps. Malheureusement, aucune autre possibilité ne s'offre à moi - possibilité intéressante s'entend - si ce n'est celle peut être d'envisager de partir de cette école, puisque j'ai l'impression qu'elle se referme sur moi, et voir ailleurs si je ne retrouve pas un peu de cet idéal perdu. C'est une drôle de décision que je n'avais vraiment pas l'intention ni l'idée de prendre avant longtemps, et qui s'est fait jour d'un coup, comme un bouchon émergeant de la flotte. A réfléchir... Je ne veux rien faire d'inconsidéré, sur un coup de tête ou un caprice que je pourrais ensuite regretter. Mais l'idée est là, et bien là.

En attendant je me retrouve à essayer de résister tant bien que mal au laisser aller, au m'en foutisme que m'inspire toutes les exigences intenables qui s'alignent les unes après les autres. J'essaie de continuer à tenir les choses, un minimum, de faire des trucs bien, pour mes élèves, même si le coeur n'y est plus du tout. J'essaie de me préserver pour pas complètement fumer un plomb. Je fais tout ça mécaniquement, avec un minimum d'implication, de temps, et aucune envie. Ce qui me pèse d'autant plus.

C'est même pas que j'y crois plus, c'est juste que je m'en fous.

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Commentaires
E
Oh la la je te comprends... Moi je trouve que c'estdu gâchis tout ça... On arrive jeune, motivé dans le métier, avec plein de projets, d'envie, on y croit (encore!), on en veut. <br /> 3 ans après on est aigri, démotivé et limite dépressif. Pas reconnu. Pfiou, c'est dur. <br /> Mais la petite flamme est toujours là, quelque part, au fond, non? Toute petite petite, mais il reste un petit truc... non? Moi je le ressens à chaque rentrée. Je me dis qu'il y a bien un petit truc. Un espoir, là, quelque part.
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A
Mais quitte ce job et laisse crevez ces gosses incultes !!!!!!! Mieux vaut être au RSA devant sa télé qu'être en CDI devant des connards et d'être dépressif.
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H
Je crois qu'il faut se préserver, dans ce métier( parole d'une remplaçante en arts plastiques). C'est sûre que c'est loin d'être la planque le boulot de prof. Du courage, pour tenir jusqu'au vacances de Noel et en profiter pour t'occuper de toi.
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M
Oh, comme ta réflexion me parle... Les soirées qui s'étirent, je connais ça aussi, pour avoir l'impression de vivre pour moi un peu... Même galère, même si je ne suis pas encore rendue au point où "je m'en fous".<br /> J'ai discuté avec un collègue ancien cadre dans la fonction publique devenu prof depuis 3 ou 4 ans, qui disait : "au moins quand j'étais cadre, certes je finissais pas tôt (19h voir plus), mais je ramenais pas de boulot chez moi, pas de tracas avec les élèves, rien."<br /> Inquiétant, cette démotivation et ce pessimisme chez tous les profs, jeunes ou moins jeunes.<br /> <br /> Courage, et prends aussi du temps pour toi, c'est important.
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