Catégorie: Anecdotes
J'habite dans un corps de ferme transformé en apparts flambants neufs, et comme j'ai toujours un bol pas possible, je suis située dans le fond, avec un pation enclavé entre de vieux murs de pierre et juste mon petit portail qui donne sur le parking devant, c'est à dire que je suis tranquille un max. Sauf que.
Sauf que j'ai une voisine, c'est quelque chose. On dirait une grosse dinde allemande, de l'est hein, avec de gros yeux globuleux, comme si on venait de lui flanquait un coup de pelle sur la tronche. Une grosse dinde allemande sous extasy, avec cet air à la fois ahurit et patibulaire. Au secours. Et je suis allergique à son look, un mix entre le camioneur à la campagne et la mémère de 60 ans, avec coupe en brosse coloration... euh... violine?... et percing assorti. Une horreur. Je sais que c'est pas beau de juger les gens mais franchement, elle ressemble à un stéréotype. De quoi? Ah mais de conne. Très conne. Ces cons qui sont pas méchants, juste super envahissants, super lourds, super à fuir quoi. Et moi elle habite juste à côté.
Et donc hier, en me levant - vers les trois heures de l'aprem - j'ouvre les rideaux et que vois-je? Un paquet de bagnoles garées jusque devant mon portail - cinq voitures alors que le parking n'est prévu que pour trois... - qui me font me sentir un peu comme une sardine en boîte. Déjà ça, ça m'énerve. Mais ce n'était pas tout! Attablée avec deux de ses amies, ma voisine, bâptisée Glouglou, en débardeur débordant et clope au bec, avait sorti sa table de jardin juste devant son patio à elle, pour profiter du soleil. Juste devant son patio, entre le grillage et la première bagnole et donc... dans le seul passage disponible! Arg.
Afiichant le plus beau sourire dont je suis capable alors que:
1/ je viens de me lever et je suis dans le pâté
2/ comme les animaux je suis très territoriale et là, elles sont largement sur mon territoire... d'où un montrage de crocs réflexe
3/ elles ont toutes les trois des têtes de carpes
4/ elles clopent comme des perdues, et même en plein air, ça pue! (et ça riiiiime!!!)
... je sors quand même Touille qui demande que ça, et je dis poliment bonjour parce que malgré tout je suis bien élevé et plutôt diplomate que grande gueule. Intérieurement hein, je peste comme un putois et je m'offusque de cette intrusion malpolie et de cet étalage ô combien envahissant... mais je ne pipe pas mot et je m'éloigne... en me demandant bien comment je vais faire pour sortir ma mob.
Baladant Touille dans les vignes, je me lamente au téléphone - vive le portable - avec ma maman pendant vingt bonnes minutes, parce que ralalala mais c'est pas possible d'être autant sans gène mais j'en reviens pas j'te jure les gens comme ça ils me saoûlent, et les beaux jours commencent à peine! imagine en juillet ça va être merdique si elle s'étale comme ça, aucun savoir vivre gnagnagna... Bon les mamans c'est aussi fait pour ça. Pas que hein, mais ça aide.
Je rentre avec le même sourire niaiseux au passage et m'enferme vite chez moi... car oui malgré le magnifique temps ensoleillé impossible de laisser la baie vitrée ouverte sans subir leurs conversations et surtout, surtout, leur choix musical... très discutable. Bon question musique si je veux hein, je peux être supra emmerdante, en ce moment c'est ma période Johnny Hallyday, à fond la caisse, et ma chaîne hi-fi a du coffre bien comme il faut. Et pour ceux qui se disent que "ben atta Johnny c'est sympa" je dis pas le contraire... sauf qu'à la 38ième écoute de Cadillac en boucle, je pense que n'importe qui craque. Oui moi je fais une cure, y'a des morcreaux qui sont obsessionnels, cherchez pas.
Je rentre donc en me disant que jamais je vais oser déranger tout ce beau monde avec un "hey les grognasses, faut bouger votre derche là parce que je sors ma harley"... même pas en rêve, même pas avec un "désolée de vous déranger mais faudrait que je sorte ma mobylette là"... pathétique. Alors je ronchonne, je pestouille, et j'en suis à deux doigt de laisser tomber ma visite à l'école quand on frappe à ma porte. Ah?! Qui me parle?
Et là devant la porte, c'est Glouglou. Nan?... Alors j'ouvre, encore un sourire niaiseux de circonstance... et elle me sort que la souris de son pc vient de rendre l'âme, et si elle peut m'emprunter la mienne. A ce moment là, n'importe quel être humain normalement constitué explique que ben non, parce qu'il en a besoin et qu'il en a qu'une. Pensez-vous donc! Je lui refile la mienne en lui glissant au passage que là je m'en vais et que j'ai besoin de sortir la mob - ouais conne mais pas trop non plus - que donc j'ai pas besoin de ma souris, et qu'elle me la rendra quand je rentre. Pfff...
Je suis partie, et puis je suis rentrée - et franchement avec le bruit que fait ma mob impossible d'ignorer que je suis rentrée - et puis j'ai attendu, attendu, j'ai attendu jusqu'à huit heure et des poussière de voir ma souris revenir d'elle même. Ouais des clous. Il a fallu que j'aille chez Glouglou, toquer à la porte et réclamer. Si c'est pas pénible ça quand même. Avec sa bouille hagarde elle a courru me la chercher, en me remerciant moulte fois - m'en fous j'aurais juste préféré ne pas avoir à venir la chercher, merde! - et me souhaitant une bonne soirée.
Et je suis rentrée chez moi en me disant que tiens, c'est marrant hein, mais chaque fois que Glouglou s'adresse à moi, elle commence en me donnant mon prénom. Pas que ce soit désagréable, juste que... je ne me souviens absolument pas du sien.
Alors, c'est qui la mauvaise voisine?