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26 octobre 2006

Engagez-vous qui disaient...

Catégorie: Au Boulot!

Y'en aurait des choses à dire maintenant que j'ai récupéré ma connection mais je ne saurais pas tout mettre dans l'ordre. Autant parler de ce qui me tracasse en ce moment. Le ras le bol. Etre en vacances enfin, avec le sentiment désagréable que c'était limite. Jamais de ma vie je n'ai eu autant besoin de vacances, vraiment. Pour ne pas pêter les plombs. Le premier qui plaisante en disant que les intits sont des fainéants et qu'ils sont toujours en vacances, je l'explose. J'adore mon job, mais je suis déjà en train d'angoisser à l'idée de la prochaine période, de ces semaines qu'il va falloir tenir, d'angoisser à l'idée de se craquage qu'on est obligé de juguler, tant qu'on peut, et de ces vacances de noël qui vont se transformer en asile plutôt qu'en plaisir. Se retrouver en vacances comme on sort la tête de l'eau. ca veut quand même dire qu'on était en train de boire la tasse.

J'ai pas vu passer la période, je voyais pas passer mes journées. J'arrive le matin à 8 heures, je me change en quatrième vitesse et je file dans ma classe. Je photocopie, je cherche, je planifie, je découpe, je distribue, je range. A neuf heure je rentre en scène. C'est comme plongé en apnée. On sait qu'il va falloir tenir, gueuler, réfléchir vite, tenir le rythme, être dans les temps, être efficace aussi. Un clignement de cils et la récréation de 10 heures est déjà là. Même pas le temps de boire mon thé. On reprend, on regueule, on se fâche, on gère, on redistribue, on assigne, on surveille, on drive. Midi est là mais avant il faut ranger, corriger, corriger les cahiers et corriger ses plans, parce qu'ils ont pas compris ça, cet exo a foiré, on aura pas le temps de faire ça, j'avais oublié qu'il y avait ça... On finit par aller manger bien en retard, on se pose un peu, une demi heure tout au plus avec les punis qui viennent nous pourrir un peu plus le maigre temps qu'on a déjà. Et il faut y retourner. Photocpier en quatrième vitesse, préparer les instruments de musiques, le matos d'arts visuels ou de sport. On courre. Encore en retard. Et puis de nouveau les gamins sont là. Les après-midis passent encore plus vite que les matinées. La récréation n'est qu'une ombre. 16h30. Ne pas oublié de donner les devoirs, dans l'agitation. On crie une dernière fois et on les met dehors. Mais rien n'est fini. Il faut encore corriger les cahiers, copier ce qu'on a fait, ranger, préparer le lendemain. Photocpier, couper, monter, réfléchir. A ce qui a cloché, ce qu'il faut refaire, comment. Et les parents qui se pointent, pour discuter de leur progéniture, des punitions parce qu'il faut toujours des explications sur les punitions, les parents des enfants qui ne sont pas de ma classe qui viennent voir la directrice. Parler, expliquer, faire de la diplomatie. Et puis reprendre sa préparation ensuite, sans oublier le courrier, celui papier à ouvrir, trier, répondre, et le boîte email à écumer. Des heures qui pèsent. ne pas avoir le temps d'en faire ne serait-ce que la moitié. A 19h00 se dire qu'il est temps de partir. Prendre sous le bras ce qu'on a pas fini, se changer, enfourcher le vélo, pédaller. Arriver à l'arrache, reprendre sa journée de demain. Rédiger, présenter, choisir, coller, encore. Et régulièrement les mots aux parents en plus à taper. Certains soirs ne même pas manger, finir sans finir parce que tout ne peut pas être fait. Parer au plus indispensable, remettre parfois. Aller se coucher à minuit passé, fatiguée, en n'ayant rien fait d'autre que bosser, réfléchir, préparer, encore et encore. Et savoir que le lendemain la moitié de ce qu'on a préparé foirera, un quart ne sera tout simplement pas fait et seulement un quart sera satisfaisant. Passer ses weekends et ses mercredis à faire exactement pareil.

Surtout ne pas se fier à l'impression trompeuse qu'on ne fait que de la merde. Remettre cent fois l'ouvrage sur le métier. Accepter l'idée qu'on ne pourra pas tout faire, aux chiottes les programmes. Accepter que si la plupart des élèves ont compris, tant pis pour les autres. Que certains sont tout simplement nuls. Que de toute façon pour d'autres la maîtresse est une conne. Gentille la conne, mais conne. Que pour les parents je suis une fonctionnaire. Même pas gentille cette fois. Et que plus j'en fais plus il m'en reste à faire.

J'adore ce job, mais je commence à comprendre pourquoi certains n'y survivent pas.

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26 octobre 2006

Monstres marins

Catégorie: Poésie

La pierre qui s'éraille.
Des palais de Cordoue, personne ne vient.
Le bruit des chaînes qui accrochent leurs corps
A la roche
Comme on enchaîne les morts, comme on attache en linceul.
Quand les clenches prennent, se verrouillent.
Les monstres hurlants qui s'apprêtent à enrouler,
La pierre qui s'éclate.
Râper, le métal qui fait sa besogne,
Machines aliénées et énormes plongeant leur bras dans la mer.
L'eau comme un continent,
Et la pierre qui s'éraille.
Amorçant la descente,
Rien ne résiste aux dents rouillées qui glissent,
Plombées, s'enfonçant aux ténèbres.
Des Palais de Cordoue, nul survivant.
Rien ne résiste à ces lames de fond.
Pas même la pierre.

chapelle_cordoue_annie_vandeville
              Chapelle à Cordoue by Annie Vandeville

2 octobre 2006

Hermite

Catégorie: Poésie

Pourtant rien ne bouge, et tu devrais te taire.
Aller seul, en silence, à l'intérieur de pierre.
Marmonnant des absences comme unique prières.
Rien ne change, tu sais, et tu devrais t'y faire.
Ceux qui passent, et un instant tu crois.
Oublie. Rien d'eux ne te viendra.
Ce que tu cherches n'est pas ici.
Ce que tu cherches n'est pas.
Va donc seul, résigné, fait tranquille ton chemin
Puisqu'on ne gagne rien à attendre quelqu'un.
Celui qui vient, ne pourra rien pour toi.
Tu as besoin, mais il ne sera pas.
Tu devrais te taire, retourner en silence.
Il ne manque rien, à l'ombre d'espérance.
Nulle âme, même honnête
Ne peut remplir autre âme
Baisse donc la tête,
Et retourne à tes flammes
Rien ne bouge tu vois, et tu devrais t'y faire
D'aller seul en silence au long de cette terre.

hopper_hotel_room
                                                         Hotel Room by Edward Hopper

1 octobre 2006

Portrait de la maîtresse

Catégorie: Anecdotes

Incroyable comme c'est ressemblant...

southme

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