Catégorie: Etats d'âme
Ma vie est comme un voyage en train. Un long voyage en train, avec des tas de correspondances et des tas de tunnels. Je suis coincée là dedans, et je flippe de ne pas savoir où je vais, je flippe de m'être trompée quand j'ai choisi mes correspondances, et chaque fois que je rentre dans un tunnel je flippe de ne jamais en sortir.
Chaque fois que j'ai un choix à faire dans ma vie, c'est un nouveau train qu'il faut se décider à prendre... plutôt celui-ci ou plutôt celui-là? Pour aller où? Et ensuite, où descendre? Dans cette gare là, ou plutôt attendre le prochain arrêt? Des fois même je rate des arrêts, ou alors je change d'avis et décide de descendre avant ma gare.
Chaque fois que je déprime je rentre dans un tunnel. C'est noir, c'est sourd, c'est sans fin. Il faut s'y enfoncer vraiment pour finir par en sortir. Sauf si le tunnel n'a pas de fin. Peut être qu'il s'enfonce indéfiniment dans la terre, m'emmenant loin du jour, loin de ma destination. Détournement de vie.
Mon train sort du tunnel et débouche au grand jour. J'en prends plein les yeux, comme à chaque fois. On passera une gare, peut être que je descendrais. Impossible de savoir si je file dans la bonne direction ou si je suis à contresens. Il n'y a qu'à la fin de ma vie que je saurai si vraiment j'ai pris les bonnes lignes.
Reste les cafés de la gare et les rencontres sur les quais, les compagnons de compartiments, les paysages qui défilent, les chemins qui se croisent, autant de voyages. Ce qui compte, est-ce la destination ou le voyage?
Le voyage bien sûr. En définitive, je n'ai pas vraiment peur de me tromper de destination. Tous les trains mènent à Rome. Ce dont j'ai peur c'est du mauvais voyage, celui du tunnel sans fin qui s'enfonce dans la terre. Le train descendant aux enfers, celui qui fait de la vie un cauchemar. Parce que j'ai déjà pris ce train là une fois, et que j'ai mis du temps à pouvoir en descendre. Ce train là va bien à Rome, mais c'est un calvaire. Dans mes moments de panique c'est son nom qui s'affiche au cadran de ma gare fantôme. Et chaque fois que je prend un tunnel, je panique. Pourvu que ce train là ne me ramène pas en arrière, pourvu qu'il ne m'entraîne pas vers le fond.
Pour ce coup-ci, c'était juste un tunnel de plus. Mais comme à chaque fois, j'ai eu peur du train fantôme. Et du bad trip. Fausse alerte. Jusqu'à la prochaine fois. Pour l'instant je regarde le paysage défiler derrière la fenêtre, plein soleil et ciel bleu, le moral de nouveau au beau fixe. A toute allure!
