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14 août 2019

Infernal

Catégorie: Poésie

J'ai mangé la terre
Et personne pour m'arrêter
Crois tu qu'aujourd'hui
Tu sois assez grand pour venir jusqu'à moi?

Quand j'ai vendu le ciel
Personne pour me reprendre
Alors crois tu qu'aujourd'hui
Tu sois assez grand pour venir jusqu'à moi?

J'ai plié l'horizon
Arraché les eaux
Personne pour me tuer

Crois tu qu'aujourd'hui
Tu sois assez grand pour venir jusqu'à moi?

Certainement pas

cloak of conscience by Anna Chromy
Cloak of conscience by Anna Chromy

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12 août 2019

Mutisme

Catégorie: Dark side

Quelque chose est mort. Et attaché. Au poteau de la raison, condamné en tension pour que le reste puisse demeurer vivant. Viable. Pourtant quelque chose est mort. Les rubans sur le bâton prennent le vent de mes regrets comme des drapeaux déchiquetés indiquant le souffle qui n’est plus. Des rubans de misère. Des compagnons que tous ces fantômes, mots inertes et navrants, partis, pleurant, qui se répètent alors qu’ils avaient panache, ils n’ont plus que peu. Quelque chose est mort. Que je porte en moi. Tombeau vivant qui marche et avance, alors que tout aurait dû cesser lorsque le dernier mot censé fut sorti et sec. Je reste si immobile, à l’affut de cette salive qui devrait humecter les crevasses de mon âme. Mais je ne sais plus dire qu’avec des mots contraints et choisis, presque sans couleurs, qui viennent se poser en rang et s’ordonnent comme j’ordonne les battements de mon cœur pour éviter qu’il ne souffre trop. Pas trop vite. Pas trop fort. Quelque chose est mort. Dans cette mesure, cette astreinte, cette folie que je longe et qui se laisse en respect tant que je suis respectable. J’évite d’avoir à dire, et le long de ce chemin il n’y a que des potences, auxquelles pendent les longs rubans de mes regrets et de ma colère. Autant de marques, chacune à son tour, qui dit combien j’étais un capitaine, et les épaulettes d’or à mes manteaux de gloire, les routes de soleils, la vie, brûlante, gorgée d’espoir et d’envie. Autant de morts, tombant tristement, déchiquetés, mangés, arrachés à mon être et qui lui manquent cruellement. Quelque chose est mort. Qui m’est absence. Qui me fait mal. Que je cherche. Absurde et incrédule. Quelque chose est mort. Qui m’appartenait, qui était moi. Quelque chose est mort. Tandis que je survivais.

La-Statue-MutileeStatue mutilée by Unknown

10 août 2019

Orgue de barbarie

Catégorie: Poésie

Parfois je parle trop,
Tu aurais du me faire taire.
J'aurai pu entendre
Le silence au fond de toi
De ceux que l'on ne pousse pas.
Qu'on nous ouvre
Ou qui reste fermés.
Je connais des pianos
Comme ça
Qu'il vaut mieux fuir.

Parfois je parle trop
Hurlait-il au fond
A l'intérieur
Et je ne l'aurais pas vu
Au fond de toi
L'orgue de barbarie.

Orgue de barbarie

Loin  à l'intérieur
Musique qui tourne
Sons d'automne
Grinçant et claironnant
Qui tourne et s'enroule
A un cœur en sourdine
Petite mécanique
Redoutable et méchante
Chaîne de papier
Que rien ne peut briser
Retour de manivelle
Qui resserre son étreinte

Verrouillant le musique

Tournante, scillante
Coupante comme le papier
Cantique d'urgence
Figé
Loin à l'intérieur

En silence

music broken by guydudeMusic broken by Guydude

5 août 2019

Certitude

Catégorie: Bright Side

Comment savoir si on peut ? Si on pourra ? Comment savoir ? Si on sera à la hauteur ? Si on aura les mâchoires assez grandes, les dents assez longues, le souffle assez froid ? Comment savoir si on doit ? Si de nos veines peuvent couler des merveilles, des fleuves salutaires ? Si de nos yeux peuvent jaillir des forces, des dieux, des flots d’envie et d’enjeux ? Si de nos mains peuvent glisser des manteaux de gloire, des manteaux de peur, des cordes pour nous rattraper, nous retenir, nous sauver ? Comment savoir si on peut ? Si on peut revenir, si on peut surgir, sortir de l’ombre, du ventre de nos mères, si on peut renaître et reprendre vie, souffle, espoir ? Comment savoir si on sera capable ? Capable d’aller, d’être, de relever la tête, de gonfler la poitrine, et de dire son nom, de dire son nom encore, de s’en souvenir même seulement ? Comment savoir si on aura assez de temps pour ouvrir la bouche, pour amorcer, pour tenter de vaincre, pour y croire au moins. Comment savoir si on sera encore là ? Encore vivant, encore en lutte, si on sera encore capable de mettre un pied dans la porte, un pied devant l’autre, un poing dans la gueule, un point final ? Si on aura assez de coffre, assez de fougue, assez d’inconscience pour vouloir, même brisés, même lacérés, même vidés, saignants, hurlants, vouloir quand même dire qui l’on est et s’accrocher à notre âme ? Comment savoir si la folie ne nous dévorera pas, un jour, si la terre ne nous avalera pas, quand nous seront trop faibles, trop souffrants, trop lourd ? Comment savoir si on peut rester digne, vivant, conscient, quand la vie vous arrache les entrailles et vous laisse pourrir au soleil de son éternité ?

Je ne sais pas si je peux, si je pourrai.
Je sais seulement que tu seras là.

eglise romane

29 décembre 2018

Capitaine

Catégorie: Poésie

Quand le vent a-t-il dit ton nom ?
Je n’en ai pas souvenir
Pourtant
Il y a dans ce souffle la vie
Que tu refuses de me rendre

Quand le vent a-t-il pris ton ombre ?
Je n’en ai pas souvenir
Et pourtant
Si je regarde droit devant
Le blanc me tranche en deux
Et ouvre ma foi

Quand le vent a-t-il dit ton heure ?
Je n’en ai pas souvenir
Juste qu’il attendait là
Que je revienne
Car tout commence

Quand le vent a-t-il pris ta forme ?
Je n’en ai pas souvenir
Pourtant
C’est bien ton manteau que j’enfile
Et ton bateau que je prends

Quand le vent a-t-il dit ton nom ?
Je n’en ai pas souvenir
Pourtant
Je l’ai reconnu
Encore

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                                                                                                     Wind by Unknown

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27 février 2016

Morts vivants

Catégorie: Poésie

Des blessures sans trace
Dans ce sang qui ne coule pas
Dans ce souffle qui ne manque pas
Y'a-t-il des soldats qui ne meurent jamais?

Transpercés par le glaive
Ils resteraient là, impassibles
Se vidant sans y penser
Sans le faire remarquer,
Et debout, toujours
Continueraient-ils de se battre?

Des cicatrices qui ne parlent pas
Qui n'ont pas eu de blessures
Des chairs qui ne se sont jamais ouvertes
Dans ce corps vivant
Des morts qui ne meurent pas.
Y'a-t-il des coeurs qui s'arrêtent
Sans rien dire, parce qu'il le faut bien
Et continue de battre mécaniquement
Parfaitement?
Des oiseaux en plein vol qu'on auraient déjà abattus
Et qui s'en iraient loin
Très loin.

Des blessures sans trace
Dans ce qui ne se montre pas
Dans ce qui ne se reconnait pas
Dans ce qu'on porte
A l'intérieur
Et qui nous achève.

Y'a-t-il des soldats qui ne meurent jamais,
Autres que nous mêmes?

08_France_Paris_PigeonOnStatue
                                                                                      Pigeon sur une statue parisienne by Unknown

22 août 2015

Les héros ne meurent jamais

Catégorie: Petits Bonheurs

Pour voir, comme ça, parce que fatiguée un peu de la vie, petite baisse de moral passagère, pour voir, rouvrir le roman inachevé auquel j'ai pas touché depuis des années. Parce que l'impression que c'est peut être le moment. Se dire que c'est sans doute très mauvais, et pas vraiment exploitable, mais vouloir voir. Parce que je crois que c'est une partie importante de moi, une des seules parties qui soit intrinsèquement un peu intéressante, et qui soit vraiment moi.

Juste pour voir.

Et se le prendre en pleine figure.  Que c'est bon. Que c'est habile. Que ça se tient. Que c'est ficelé, et que ça se lit, avec plaisir même. Se rendre compte de tout le travail, de toute l'inspiration incroyable que ça a demandé. Et sentir que c'est là.

Que c'est encore là. Enfin.

Passer plusieurs heures au creux de la nuit à reprendre le fil de cette histoire, à refaire le parcours pour retrouver les personnages, l'intrigue, le ton, et ne décider d'aller se coucher que quand j'en suis arrivée là, enfin, avec le curseur, sur une nouvelle ligne, prête à enquiller la suite.

Parce que c'est là. Bordel.

Parce que je suis morte de faim. Prête à dévorer et avaler des kilomètres de mots, des pages, que je le sens en moi, comme on respire.

Et alors...

J'entends le capitaine rire à gorge déployée.

 

 

17 août 2015

Pour de vrai

Catégorie: Interludes

Nos rêves sont juste des hallucinations que nous prenons au sérieux.

Our dreams are hallucinations. And we take them seriously.

surreal-dream-photos-caras-ionut-15
                                                                   Surreal dream by Caras Ionut

17 août 2015

Répétition générale

Catégorie: Au Boulot!

Voilà, c'est parti pour une 10ième préparation de rentrée! 15 jours. 15 petits jours pour réfléchir, planifier, organiser une année, c'est totalement illusoire mais à chaque fois on espère! Je suis donc parti pour des paufinage d'emploi du temps - qui s'averera bien sûr intenable tel quel, pour des découpages et planifications de compétences - tout aussi intenables évidemment, des élaborations de projets divers - absolument et imparablement chronophages dans une année scolaire, des plastifications d'étiquettes, des affichages, des nouveaux jeux dont il faut comprendre la règle, des nouveaux albums et ceux qui sont incontournables, des nouveaux prénoms, des nouvelles bouilles...

Je suis très enthousiaste pour cette rentrée, et je m'étonne moi-même. Car en fait l'année dernière a été exceptionnellementgéniale. Attention, je n'ai pas basculer dans le monde des bisounours hein! Ce fut une année avec nombres de difficultés à surmonter, certains élèves m'ont demandé beaucoup de patience, beaucoup de remise en question, beaucoup de réfléxion aussi, pour les accompagner au mieux; certaines familles ont été particulièrement difficiles et j'ai du enfiler ma casquette de psy-assistante sociale plus d'une fois; une de mes collègues a été un poid mort à se traîner toute l'année, j'ai piqué de belles crises de nerf et pleurer un bon nombre de fois. Malgrès tout cela, j'ai eu le bonheur d'avoir une classe enthousiaste, des petits loulous motivés et à fond dans nos divers projets, j'ai eu le bonheur de voir les progrès, les situations qui se dénouent, des confiances qui se tissent, qui redonnent envie après tant d'efforts. J'ai aussi eu le bonheur de travailler avec une collègue, que je connaissais depuis 3 ans mais qui s'est un peu plus révélée vu qu'on s'est un peu retrouvé toutes les deux à tout mener de front - rapport au poid mort qui en a fait un minimum. Mais ce poid mort aussi a eu son rôle dans mon changement d'attitude face à mon travail. Parce qu'en voyant cette collègue fatiguée, traînant avec elle ses trente ans de carrière comme un trophée brûlé auquel personne ne prête plus d'importance, brisée par sa propre vie, figée quelque part où personne ne peut plus l'atteindre, j'ai trouvé ça triste. Je ne veux pas être ce genre d'instit. Je fais un métier dur, mais c'est un peu comme si j'avais passé le mur du feu. Derrière, tout va bien. Une fois qu'on a compris qu'on ne peut pas tout, qu'il faut se protéger aussi pour continuer à aider ses élèves, qu'il faut hurler beaucoup pour avoir juste un petite peu d'aide et si elle ne vient pas on n'est pas coupable. Faire ce qu'on peut, aussi bien qu'on peut. Une fois qu'on a compris ça, tout va mieux. Je dis pas que ça ne reste pas très fatiguant et tout à fait déprimant, je dis juste qu'on arrive à vivre avec.

Bref, revenons-en à nos moutons. J'ai donc passé une année magnifique, et je sais déjà que l'année qui arrive sera différente. Moins belle, forcément. Ralala vous allez me dire, elle reprend ses vieilles habitudes pessismites! Pas tout à fait non, juste réaliste. Car la configuration idéale n'est plus: ma collègue avec qui je formais un vrai tandem a changé d'école, et j'aurais deux nouvelles collègues, deux petites débutantes pour cette nouvelle rentrée. C'est déjà un gros moins dans la paysage, car cette collègue était un vrai soleil, d'un positivisme et d'une énergie à toute épreuve, et avec le temps on se comprenait à demi-mot, elle va beaucoup me manquer. Le deuxième gros moins c'est que je perds aussi mon atsem qui vient de m'accompagner pendant 3 ans. C'était une perle. Avec moi, avec les enfants, et pas seulement dans le boulot, c'était juste une personne adorable avec qui j'avais beaucoup d'affinités. Un crève-coeur de la voir partir. Mais voilà, elle n'était que remplaçante, et l'atsem attritrée reprend son poste à la rentrée. Atsem attitrée avec qui je n'ai aucun atome crochu, je ne m'entends pas avec elle, tout simplement. Donc bye bye climat détendu et sympa au sein de ma classe et j'ai vraiment de grosses interrogation sur la faon dont va se passer notre collaboration... Le troisième gros moins, c'est que je vais de nouveau être directrice. Et oui, qui dit "petites collègues débutantes" dit "direction pour la vieille". Ce n'est pas à contre-coeur, j'étais volontaire mais si quelqu'un de capable avait pu l'assumer à ma place, j'aurai pas dit non. Je vais donc devoir me taper les réunions et les stages de direction... moi qui suis devenu totalement phobique des groupes restreints, c'est génial...

Tout ça pour dire que je devrais être morte de peur à l'idée d'affronter tout ça. Mais pas du tout. Je ne mentirai pas, ça me trotte dans la tête, la preuve je viens en parler ici. Mais je ne suis pas en panique, je suis même assez enthousiaste de voir ce que tout ça va donner, et donc je m'étonne moi-même.

Bon, il y a de fortes chances pour que dans quelques semaines, je vienne écrire ici même que j'ai juste envie de me flinguer tellement ça me soûle... parce qu'on ne change jamais vraiment paraît-il.

N'empêche que ça sera ma dixième rentrée, et que c'est la première fois que je suis aussi enthousiaste que pour ma toute première rentrée.
Le trac en moins.

Et c'est très agréable!

1 août 2015

La maîtresse aime...

Catégorie: Petits Bonheurs

J'ai eu la surprise de trouver une carte postale dans ma boîtes aux lettres aujourd'hui. Je ne reçois pas souvent de carte postale, c'est déjà donc une bonne surprise. Mais le meilleur fut de voir, en la retournant, une petite écriture si caractéristique que j'ai tout de suite compris qui m'envoyait ce petit mot: des lettres mal tracées, faites de petits bâtons mal entrecroisés et de courbes qui partent de guingois, une écriture 10 fois trop grosse qu'on dirait presque destinée aux malvoyants... une petite écriture d'enfant qui apprend à écrire en somme! C'est donc une de mes petites louloute de cette année, que j'aurai le bonheur de retrouver en CP à la rentrée, qui a tenu à m'envoyer une petite carte, écrite avec ses petites mains maladroites et toute son envie de mettre en pratique ses premières découvertes de l'écriture, avec en prime un petit mot de sa maman.

Bien sûr mon esprit de maîtresse a tout de suite repéré que le "e" a vraiment un problème de tracé et qu'il faudra que je surveille comment elle fait ses "p" parce que ça va pas du tout mais... j'étais sincèrement touché de cette attention si mignonne.

J'en ai souris pendant 10 bonnes minutes et j'ai du la relire 20 fois!

La maîtresse aime : les cartes postales de ses élèves!


                                                     La maîtresse aime by Jack

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