Sorcier
Catégorie: Dark Side
Que si je martèle la terre s’en lèvent mes légions, pour venir au jour hurler leurs crocs et leurs grimaces ; qu’elles s’en lèvent plus fortes, avides et folles, les damnées des mondes, celles qui ne parlent pas, celles qui coulent le long des ombres, qui vrillent, qui en arrachent aux cœurs, ces ères, maudites, décharnées, le sang aux lèvres, que si je martèle la terre je les fasse venir, toutes, en de mauvaises hordes enragées et en fièvre, déferlantes, chaotiques, suintant leurs féroces envies comme des plaies béantes, abreuvant les sillons de leurs griffures sales par des torrents de cendres ; que si je martèle la terre elles s’éveillent, qu’elles entendent cet appel et s’en retournent vers moi, traînant leurs grognements et ces odeurs de soufre, cette puanteur pourrissant leurs entrailles, qu’elles rampent, terrifiantes et tournantes, humiliées, prisonnières, levant leurs carcasses crissantes, hystériques, aveugles ; que si je martèle la terre elles entendent mon âme, et qu’elles me rejoignent, rugissantes, pour me faire un manteau. De toute l’horreur de leurs êtres, qu’elles m’habillent, qu’elles me parent ; que si je martèle la terre elles se reconnaissent, et de toutes leurs fureurs qu’elles m’honorent. Qu’elles se glissent sur ma peau, que leurs visages hurlants deviennent des écailles, miroir des terreurs luisant comme des yeux.
Et dans le noir froid des abysses tranchants jusqu’aux déserts clos, dans ces silences morts, si je martèle la terre s’en lèvent mes légions. Celles faites pour vaincre, qui terrorisent le mal.
Jeunes danseuses Guéré, Côte d'Ivoire