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23 avril 2009

Prière

Catégorie: Etats d'âme

Je ne connais pas de formules pour conjurer ça. Il n’y a pas de signe, pas de marque, aucune offrande je crois, pour conjurer ça. Je n’ai pas la prétention de pouvoir conjurer ça. Et si je le demande, si je le demande sincèrement, je sais que je ne décide pas.

Je ne connais pas de rituel pour conjurer ça. Il n’y a aucun remède, aucune incantation, pas de tour, pour conjurer ça. Je ne connais aucun moyen de conjurer ça. Et si je le demande, si je le demande seulement, je sais que je ne peux qu’attendre.

Car je ne connais pas de formules pour conjurer ça.

Je n’ai que des prières.

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23 avril 2009

C'est vrai!

Catégorie: Anecdotes

Ca y est j'ai trouvé pour le nom de mon araignée!!! Elle s'appellera Mistinguett! Pourquoi? Ben parce que ça:

Et croyez-moi, c'est vrai que ça lui va très très bien!

23 avril 2009

Soirée entre filles

Catégorie: Anecdotes

Depuis quelques jours, j'ai une nouvelle compagnie lors de mes longues soirée devant mon clavier. Une bien étrange compagnie à vrai dire, qui en ferait bondir plus d'une au plafond: une magnifique araignée brune aux longues pattes articulées.

Cette coquine a tissé sa toile - en l'espace de quelques heures d'absence un après midi - entre le rebord du lambris du salon et ma pile de cds posée sur la cheminée. Une belle toile blanche et veloutée d'où elle sort énergiquement de temps en temps, comme une italienne à sa fenêtre.

Et c'est d'ailleurs ce qui m'amuse. Car une fois assise dans mon fauteuil préféré devant mon pc, j'ai cette toile juste à hauteur de nez, là, tout près sur ma gauche. Et dame araignée passe la soirée et faire des allers retours. Alors que je ne la vois pas de la journée, quand vient le soir, elle s'enhardit et commence ses mimiques. Je piste du coin de l'oeil, je lui parle même. Tiens je devrais lui donner un nom...

N'empêche, je me dis que voilà un bien étrange tableau. Il y a encore quelques temps, j'aurais bondi en hululant, je me serais trémoussée sur place en disant "oh mon dieu, elle est énorme!" et puis j'aurais réfléchi à toute vitesse à savoir comment la tuer en m'en approchant le moins possible. Je me serais sans doute empressée d'attraper une grosse chaussure, la plus grosse possible, et je lui aurais maravé la tronche en frappant de toutes mes forces, me maudissant de n'avoir pas à portée de main une bombe d'insecticide super puissant, il fraudra que j'en achète, sérieux, au cas où d'autres monstres du même genre se repointeraient dans mon salon, et puis j'aurais encore frappé en trépignant de dégoût sur place dans un réflexe grotesque mais incontrôlable.

Oui je faisais ça quand j'habitais en ville. Mais bah, on est à la campagne, et à force de voir toutes sortes de bêtes envahirent ma maison en tous sens et en toutes saisons - sans rire y'a même un scarabée qui coure sur le tapis du salon au moment où j'écris ce post c'est pour dire - ma foi je m'y suis fait et j'en arrive à penser que ces drôles d'habitants ont autant leur place ici que moi.

Alors d'accord, certains de ces collocataires sont charmants - z'avez qu'à voir mes amies les coccinelles - et d'autres le sont moins. Reste que, dame araignée a quand même de l'élégance, et surtout je ne ressens nullement le besoin de la déloger de là. Après tout, elle ne me gène pas, je la trouve même marrante, et puis aussi arachnide soit-elle, c'est un peu de vie, et ça, je trouve ça chouette.

Donc je lui signe un bail... tant qu'elle reste dans ses limites bien entendu!

20 avril 2009

Peu m'importe

Catégorie: Poésie

Immobile et mort
Sans souffle
Entre des murs de verre
Sur des routes de terre
Immobile et mort
Sans souffle
Peu importe

C’est vide
Que mon corps
Se tient debout
Vide
Entre des murs de verre
Sur des routes de terre
Immobile et mort
Sans souffle
Les yeux fixes
C’est vide
Que je vis

whatever__by_carvinganish
               Whatever by Carvenganish

19 avril 2009

Désillusion

Catégorie: Etats d'âme

Souvent j'ai l'impression de ne pas vivre ma vraie vie, de ne pas avoir de vie, mais juste d'attendre, d'attendre que quelque chose se passe, d'attendre que ma vraie vie commence.

Dans ma vraie vie, je suis médecin urgentiste. Je bosse 72h d'affilée mais la seule trace de fatigue sont des cernes à peine visible sous mes yeux pleins de compassion. Je sais garder mon sang froid même avec plein de sang chaud sur les mains, je pose sans cillé des diagnotics regorgeant de mots compliqués dans la fracas de l'agitation des nuits de pleine lune, avec un professionalisme qui fait de moi une légende dans tout l'hopitâl. J'ai quand même parfois des doutes existenciels face à la mort, à la vie, en me remémorant le pauvre patient que je n'ai pas pu sauver, doutes que je soigne en allant danser le tango dans un club à la mode où j'ai une bouteille à mon nom derrière le bar et où tout le monde me connait pour être une remarquable danseuse qui tient l'alcool comme un docker. Mais je ne suis jamais soûle, j'ai juste un peu les yeux qui brillent, et je finis toujours par rentrer en taxi dans mon appart au 12ième étage, parquet en bois exotique et bais vitrée donnant sur les lumières de la ville, vue sur le fleuve dans le fond. Je m'endors toute habillée sans même régler le réveil, et à peine 5 heures plus tard alors que le soleil se lève juste, je franchis la porte des urgences, gobelet de café dans une main et sac de sport dans l'autre, sourire aux lèvres et teint de pêche, et après avoir fait mon footing je suis prête pour prendre une nouvelle garde de 72h tapantes. Ca c'est ma vraie vie.

Dans ma vraie vie, je suis archéologue, spécialiste de tout un tas de civilisations très anciennes, la seule capable même se déchiffrer certaines de leurs langues très anciennes. Je travaille à authentifier divers objets retrouvés dans des fouilles sur lesquelles je me rends à l'occasion, toujours bien accueillie en raison de ma renommée, et qui me font voyager aux quatre coins de la terre. Tous les musées du monde font appel à mon savoir, je m'engueule d'ailleurs régulièrement avec certains conservateurs un peu trop impatients, car étant débordée de demande il y a un temps d'attente avant de pouvoir obtenir mes conclusions et ça, ils ne le comprennent pas. De temps à autre, j'apparais dans quelques inaugurations d'expositions mais surtout je donne des cours et des colloques à des étudiants friants d'anecdotes en tout genre. Je supervise quelques thèses tout en préparant mon prochain chantier de fouilles d'ailleurs sponsorisé par un ami millionnaire qui ne peut rien me refuser. Des tas de cartes, de photos satellites et relevés en tout genres tapissent les murs de mon immense loft amenagé dans les sous-sols d'un grand musée, puisque le conservateur de celui là est aussi un ami qui ne peut rien me refuser. J'ai d'ailleurs la chance de pouvoir décorer les murs de ce charmant petit nid avec quelques unes des oeuvres gardées dans les réserves, notamment une collection de masques africains du plus bel effet au dessus de mon lit. Ca, c'est ma vraie vie.

Dans ma vraie vie, je bosse comme profiler pour le FBI, la CIA, la NASA et j'en passe. Je suis un profiler super doué en psychologie criminelle, mais je suis aussi un médium. C'est pour ça que je suis super importante pour eux, et que je n'interviens que sur des enquêtes prioritaires, sanglantes, tordues, le genre que les médias adorent. J'ai une équipe qui bosse avec moi, enfin pour moi, qui fait tout ce que je dis comme je dis, et j'ai même un super coéquipier chargé de me protéger, des fois qu'un des malades après qui je courre voudrait me faire la peau. Je ne conduis pas, j'ai trop de migraine pour ça. Je me contente de rester derrière mes lunettes noires et de dire que je sens des trucs. Je lis des rapports qu'on ne rédige que pour moi, et je rentre dans la tête des tueurs. On me livre de la bouffe chinoise dans mon bureau en verre dont je ferme toujours les persiennes, ou dans une chambre de motel minable perdue le long de l'autoroute 57 parce que le dernier corps a été retrouvé à 3 kilomètres de là hier. On prend des pincettes quand il faut me contrarier, sinon je peux faire des crises de nerfs effroyables et même des crises de catarsie. Tout le monde est au petit soin, et mon coéquipier dit que je suis une chieuse, mais vachement douée. Ca, c'est ma vraie vie.

Dans ma vraie vie, je dresse des chevaux sauvages. J'ai repris le château familiale dans le nord de l'Ecosse et je maintiens le haras fondé par mon grand-père grâce à mon don inné pour le dressage. Tout le monde s'étonne de me voir monter des chevaux rebels que personne ne peut approcher, mais je suis tenace et je n'ai jamais peur de me faire mal. Je suis une cavalière émérite qui sait du premier coup d'oeil repérer les futurs champions que j'apprivoise avant de les céder à des propriétaires généreux. Mes chevaux courrent sur tous les hippodromes du monde, et on vient de loin pour tenter de m'en acheter, mais je les cède pas à n'importe qui ni à n'importe quel prix. Mes bêtes sont toute ma vie, tout comme ma terre sur laquelle je règne sans partage, imposant mes règles à tout ceux qui vivent alentours. Le château sert de chambre d'hôte durant la saison touristique et je m'amuse toujours de voir des cavaliers maladroits partir pour de gentilles balades tandis que moi je préfère chevaucher au galop le long des falaises abruptes, dans le vent salé de la tempête qui monte. Ca, c'est ma vraie vie.

Dans ma vraie vie, je suis écrivain, un écrivain à succès. J'aligne les best-sellers, depuis le fond de ma superbe maison accrochée dans la forêt au bout d'un chemin de montagne. Dans mon salon les 3 écrans géants projettent en permance des images en vrac, sans le son, trop envahissant. Je préfère écouter les cloches et les bêlements des troupeaux alentour tandis que je tapote mon clavier. Je me chauffe aux bois grâce à un poële d'un autre âge, et je bois des tisanes tout en lisant le fax arrivé de Paris à l'entête de mon éditeur qui m'informent que mon nouveau roman sera traduit en 28 langues et distribués dans autant de pays dans à peine plus de quelques semaines. Je change de chaine et je me vautre dans le vieux canapé en cuir avant de m'attaquer à la lecture du contrat que me propose un réalisateur en vue à hollywood pour une adaptation d'un de mes premiers livres. Je ne donne quasiment pas d'interview, mais je discute régulièrement avec mes fans sur le forum de mon site web officiel. Ils attendant d'ailleurs avec impatience la prochaine nouvelle inédite que je mettrais en ligne gratuitement dans la rubrique "nouveautés". Au mur au dessus du canapé, une toile d'un de mes auteurs de bds préférés, devenu un ami à l'occasion d'un travail collectif pour un livre intitulé "La peur et le rêve", recueils de différentes oeuvres sur le thème de la terreur et des héros en littérature. La toile a été peinte spécialement pour moi, avec une dédicace en bas, et me représente sous les traits d'une super héroine sexy, rien à envier à Wonder Woman ou Lara Croft. Ca, c'est ma vraie vie.

Dans ma vraie vie, je pilote des motos rugissantes, je conduis des cadillacs chromées. Je prends des avions, je dors dans des aéroports, dans des trains. Dans ma vraie vie, je parle à plein de gens au téléphone, dans des langues différentes à chaque fois, et je ris, ou je gueule. Je fais des clins d'oeil, je m'enferme dans des ascenseurs. Dans ma vraie vie, j'allume la radio en plein milieu de la nuit tandis que la pluie arrose Manhatan ou j'ouvre des frigos à moitié vides dans des hôtels de seconde zone. Dans ma vraie vie, je laisse des pourboirs aux serveuses, j'ai des robes de soirées, je connais des chanteurs de jazz et des tatoueurs. Dans ma vraie vie, je suis toujours quelqu'un de bien, quelqu'un de fort, quelqu'un de beau.

Et puis j'éteins la télé, je ferme le livre, je coupe le son du mp3, je me réveille. Et il n'y a plus que le tic-tac de l'horloge de mon salon, mon poisson rouge dans son bocal et mon chien qui dort sous la table basse. Il n'y a plus que moi sur mon canapé. Moi et ma vraie vie, pour de vraie.

Et dans ma vraie vie, je suis juste une instit de campagne qui vit seule, squattant un appart de fortune jamais en ordre, qui n'a que le numéro de sa maman et de son frère dans son répertoire téléphonique, atteinte d'un toc grotesque et d'une incapacité sociale chronique, entêtée et dépensière, et qui a rendez-vous chez le dentiste demain.

Dans la vraie vie, je ne suis personne.

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