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26 février 2009

Trauma

Catégorie: Dark Side

J’ai guetté l’horizon, longtemps,
Les yeux pleurant de froid,
Fixe, en oubliant de respirer, parfois,
Quand quelque chose bougeait.
J’ai guetté l’horizon, debout
Sans être préparé,
Juste parce que c’était venu de là,
Juste
Parce que c’était venu de là.

J’ai guetté l’horizon, sans fin
Crispé, hors de la vie,
En sursis, accroché comme pendu
A cette ligne droite,
A ce gouffre, béant.
J’ai guetté l’horizon, longtemps,
Dans ce corps trop petit
Dont j’étais prisonnier,
La peur coulant
En sang noir épais,
Etouffant, m’égorgeant.
J’ai guetté l’horizon,
J’ai attendu
Que revienne l’horreur,
Comme elle était venue
Avant.
J’ai guetté l’horizon, amputé,
Muet.

J’ai guetté l’horizon, longtemps,
Statue de peau,
Implorant à l’intérieur.

Je guette l’horizon.
Debout,
Détruit.
Survivant.

bis_by_pedro_inacio
                                                    Bis by Pedro Inacio

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23 février 2009

Allo maman Hobo

Catégorie: Muzic

Coup de coeur en passant...

Charlie Winston - Like a Hobo

Petit cours de culture américaine - ouais je frime mais moi aussi j'ai du chercher sur wikipédia hein, donc autant vous éviter d'avoir à le faire - pour expliquer quand même ce qu'est un hobo.

Les hobos renvoient aux Etats Unis des années 30, au moment de la grande dépression, où on a vu se créer une catégorie de travailleurs itinérants vagabondant grâce aux chemins de fer et fuyant la misère, vivant de combines, se retrouvant dans des points de ralliements et communiquant avec des symboles laissés ça et là à la craie ou au charbon.

Tout ceci a contribué à créer le mythe de hobo, personnage romanesque très ancré dans la culture américaine, teinté d'une certaine liberté, capable de se débrouiller en toute circonstance et surtout échappant à la société trop contraignante. Il n'a pas d'équivalent dans la culture européenne.

Mais étrangement, je le trouve bien familier moi ce personnage, pas vous?

19 février 2009

Docker

Catégorie: Poésie

Des plaintes des bateaux dans des nuits embrumées jusqu’au portes sombres des bouges bruyants et rouges, des quais glacés aux pavés lissés par la pluie jusqu’aux grilles noires des friches avant le point du jour, des eaux grises en miroir jusqu’aux houles mouvantes et boueuses, des portes vrillées entrouvertes sur des hangars sombres jusqu’au cri aigus des oiseaux tournant avant la tempête, des vitres brisées en haut des postes abandonnés jusqu’aux ferrailles rouillant au fond des impasses, des verrous laissés béants aux portes des containers vides jusqu’au béton éventré d’où rugissent les tiges de métal arrachées, des pierres mousseuses perdues dans des cordages échoués jusqu’au clapotis entêtant des marrées, des coques retournées, écaillées et rompues jusqu’au son martelant de la cloche dans le vent, de la vase bouillante respirant au fond des bassins jusqu’aux chaines tendues plongeant dans les abysses, du craquement des cales jusqu’aux voix fortes des hommes, jusqu’à leurs rires. Jusqu’aux fantômes de mes souvenirs.

bassin_by_pascal_fallot
                                              Bassin by Pascal Fallot

15 février 2009

Bolide

Catégorie: Petits Bonheurs

Un moment déjà que j'avais acheté ce qu'il fallait pour customiser un peu ma tuture. Ma fidèle tuture que j'adore, que même ça me rend malade et ça me met en panique quand elle refuse de démarrer, tellement j'ai besoin d'elle. Enfin bref, j'avais ce qu'il fallait, mais pas vraiment l'inspiration, et surtout pas le temps.

Alors forcément, à peine voilà les vacances, je saute sur l'occasion, et le soleil d'un après midi de février aidant, l'inspiration a fini par revenir. Le résultat est une belle tuture tout à fait à mon goût - très personnel je vous le concède - mais j'adore. Mon petit monde me suit jusque dans ma voiture, qui pour l'occasion a été dignement baptisée: elle s'appelle Suzie. Je sais, je ne conduis pas une Mustang ni une Cadillac comme j'en rêve, n'empêche que ça n'empêche, ma tuture c'est une super tuture. Elle méritait bien ça!

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13 février 2009

Suivez la musique!

Catégorie: Muzic

Alors, comme y'a des petits curieux qui veulent tout savoir, et ben la chanson de l'autre soir c'étair "After tonight" du Justin Nozuka, qu'on entend pas mal en radio en ce moment.

Holly (Edition spéciale inclus 2 inédits + clips)

Ceux qui veulent l'écouter, clic droit ici et ouvrir dans une nouvelle fenêtre.

Sinon, tant que je suis à parler musique, et comme je l'ai pas fait depuis longtemps, et comme je suis en vacances, ben autant continuer!

Alors ces derniers temps quoi de neuf?

Ben la voix de James Morrison, que j'affectionne tout particulièrement pour avoir écouter son premier album des heures sur ma mob - que je viens juste de vendre d'ailleurs - et qui est de retour avec encore un très bon album.

Songs for You, Truths for Me

Parce que j'aime le côté soul qu'on retrouve chez lui, une bonne base de blues aussi, mêlé à un son beaucoup plus moderne, très classe, avec toujours des mélodies sur mesure, efficaces mais pas bateau, avec des morceaux qui ont une force, parfois dans la gaieté, parfois dans la mélancolie, mais toujours ils s'arrachent, tout simplement, donnent presque le sentiment de pouvoir tout faire là, juste en l'écoutant, comme s'ils rendaient invincible, des morceaux comme celui là ou celui là ou encore celui ci.

Dans le genre chansons où on a accroché direct alors qu'on aurait pas parié un copek dessus y'a ça, personnellement j'adore. Je n'ai pas eu la curiosité d'écouter le reste de l'album, tellement c'est loin de ce que j'écoute d'habitude.

Autre coup de coeur, l'album de Benjamin Biolay, "Trash Yéyé", parce que d'accord y'a bien le trash, mais y'a surtout le côté dandy, cette façon élégante de s'en foutre, de provoquer, tout simplement cette manière élégante d'être vulgaire.

Trash Yeye

La musique est sans concession, tous comme les paroles qui changent des textes fadasses qu'on entend partout. Avec un gros coup de coeur pour la mélodie martelée de cette chanson et celle saccadée de cette chanson et de celle là.

Et pour finir, un chanteur et un musicien incroyable, qui a un charisme à couper le souffle, avec son visage de christ et sa voix si apaisante. La mélancolie chez lui est un bienfait, quelque chose qui permet de tout balayer, de se sentir léger, de voir la monde s'offrir à nous, s'étendre sous nos yeux, simplement. Comme si la vie tout entière devenait simple juste parce qu'il chante.

Gossip in the Grain

Ray Lamontagne est un vrai poète de la musique, un magicien, un sorcier, il n'y a qu'à écouter chacunes des chansons de son nouvel album "Gossip in the grain" pour en être convaincu. Je pourrais les écouter sans fin, juste pour être là, entre terre et ciel, au bord d'une vie tranquille, ou pour me retrouver quelque part dans le désert rouge d'une amérique figée au bord d'une autoroute déserte. Fermez les yeux, et laissez vous faire, laissez-vous emporter loin, laissez vous emporter au delà, ou tout simplement ailleurs.

Voilà, petite sélection à chaud, c'est déjà pas mal. Et en plus, avec les vacances, je vais pouvoir de nouveau écouter la radio et surfer, et donc, dégoter de nouvelles trouvailles! Promis si je trouve un truc bien, je vous fais signe! Et si j'ai le temps - ouais j'ai tellement de choses cool à faire sur ces vacances que je sais pas hein! - et ben je ferais quelques posts sur mes albums préféres et d'autres découvrtes plus ou moins récentes. Mais là je promets rien!

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12 février 2009

Deux pour le prix d'une

Catégorie: Petits Bonheurs

Sur le chemin pour aller faire les courses, en tripotant la radio de la voiture, je finis par tomber sur un animateur qui annonce une chanson que j'adore. Je monte le son et je commence à chanter comme une perdue enfermée dans le confort de ma petite tuture, en tapotant mon volant, roulant à bonne vitesse sur les petites routes quasi désertes de ma campagne. Moment de détente totale.

J'arrive au centre commercial - si si je vous assure on peut appeler ça "centre commercial" même si y'a que deux boutiques qui se battent en duel autour des quelques rayons d'un supermarché - et je vais faire mes petites courses. En locurence quelques 60 litres d'eau minérale pour remplir mon tout nouvel aquarium et d'autres babioles également nécessaires à cette entreprise.

Je ressors, je charge mon coffre, je repars. Et là, une fois que je suis sortie du rond point et que j'ai rattrapé les petites routes plongées dans le noir, en tripotant le bouton de la radio, je retombe sur la même chanson.

Je crois que j'ai chanté encore plus fort la deuxième fois.

11 février 2009

Sale gosse!

Catégorie: Anecdotes

Grimper sur le toit de l'école pour régler mon antenne satellite - chahutée par le vent - en passant par la fenêtre des toilettes, sous les yeux agards des élèves encore à la garderie. Entendre ma collègue juste en dessous qui me cherche. Répondre en gueulant que je suis sur le toit. Voir ma collègue reculer pour m'apercevoir, lever un sourcil, m'expliquer son problème. Et au lieu de lui dire "attends je descends", lui tenir conversation assise sur le bord du toit en gueulant pour me faire entendre pendant 5 bonnes minutes sans même réaliser. Maintenant tout le bourg sait que le petit C. a cassé ses lunettes et que personnellement, je ne suis pas assureur...

S'installer dans le canapé, confortablement, se hisser devrais-je dire d'ailleurs, sur une pile de fringues tellement entassées depuis des jours que d'un coup je réalise que tiens c'est marrant je suis à hauteur de la télé! Se contorsionner pour évaluer l'épaisseur de la sous-couche, à vue d'oeil faire un inventaire rapide des constituants - vestes, pulls, ah tiens y'a un bout de mon petit haut fushia qui dépasse, je pouvais le chercher, une chaussette, sa soeur est portée disparue, et un manteau que j'avais totalement oublié. Finalement juger nul l'intérêt à démanteler l'installation. Surtout que le chien a planqué tout un tas de croquettes dans tout ça, et que là tout de suite j'ai absolument pas besoin de ces fringues. Se vautrer dessus de plus belle.

A une heure et demi du matin, décider de peindre le magnifique buffet du salon en vert fluo - parce que le crème je pouvais plus - façon peinture à l'éponge, en imaginant ensuite pouvoir le décorer avec des papillons et des fleurs pour faire la prairie. Aller se coucher avec un buffet à moitié peint en se disant que quand même le vert fluo ça fait mal aux yeux. Se lever le lendemain, se tâter, finalement finir de peindre le bas du buffet pour constater que comme ça il ressemble à un truc qu'on aurait oublié longtemps dans une maison en ruine et qui se serait couvert de mousse. J'ai la flemme de le repeindre. Et puis c'est bizarre d'accord, mais c'est pas forcément si moche. Si si je vous assure!

Attaquer dans la foulée la commode en rose bonbon, parce qu'après tout, le rose c'est bien aussi. Hésiter à faire des pois rouges. Considérer le résultat du buffet. Se dire qu'après tout passé trois heures du matin peut être que ma créativité à des limites et renoncer aux pois. Pour le moment dumoins.

Finir en peignant la cheminée en vert et rouge. Ma créativité a des limites mais des fois je suis têtue. J'avais envie. Je sais que je l'ai déjà dit mais encore une fois j'ai une excuse pour tout ça: le crème, j'en pouvais plus. Sauf que le vert pour la cheminée ça va pas. Va falloir que je trouve une autre couleur qui aille quand même avec le rouge, histoire de limiter les dégats. Jaune fluo? Je plaisante. A moitié.

Ouvrir le frigo à l'heure du dîner, mode radar on - puisque je regarde la roue de la fortune en même temps - aviser la possibilité au choix d'une salade niçoise, de saucisses grillées, d'un steak-frites. Plus d'autres trucs faisables et pas trop mauvais. Calculer le temps que ça me prendrait de préparer un de ces plats. Aviser l'évier plein de vaiselle, la table pleine de trucs, le bordel tout autour. Claquer le frigo et attraper 4 chaussons aux pommes à pleine main avant de retourner se rasseoir devant la télé. Avec un coca bien sûr. 

A deux heures du matin, se lever, ouvrir la fenêtre mais pas les volets, se coller le nez contre le battant et hurler "La chouette, tu vas chanter ailleurs!" avec la conviction de quelqu'un en manque de sommeil. Entendre la chouette faire "yiiiiiip" genre "toi aussi va chanter ailleurs". Ne même pas insister, lui balancer un "ta gueule" histoire d'avoir le dernier mot et de sauver l'honneur quand même, et retourner se coucher. Supporter les yiiip yiiip pendant encore un bon quart d'heure en se disant que si, elle va finir par s'en aller, quand même, elle va pas passer la nuit là, et puis j'ai qu'à pas l'écouter hein, aller je l'écoute pas... putain elle me fait chier là merde!

Faire deux tours de mobylette à fond les gamelles dans la cour de récré en slalomant dans la boue, en manquant se vraquer dans une flaque tellement je suis nulle pour les dérapages, frimer un peu devant le réfectoire en poussant l'accélérateur à fond, et puis retourner devant chez moi et couper le moteur, satisfaite. Rentrer chez moi, aviser mon refflet dans le miroir et se dire que bon, la prochaine fois que je fais du rallye dans la boue, faudra que je pense à mettre autre chose qu'un petit haut rose. Parce que le rose à pois marron, à la base c'est mignon. C'est le côté "moucheté de boue" qui fait tout de suite moins classe.

Installer un magnifique aquarium en plein milieu du salon, à la place d'honneur, et puis acheter tout ce qu'il faut pour, s'en mettre pour une petite fortune en produits, en bateau à moitié coulé que les poissons peuvent visiter et faire la teuf dedans, en plantes, en raclette anti-algues et d'autres trucs délires. Surfer pendant toute une soirée sur tout un tas de sites d'aquariophilie alors que j'ai toujours détesté les poissons. Sauf quand c'est les miens. Là c'est plus drôle. Enfin pour le moment. C'est à dire tant que j'ai pas les poissons.

Etendre le linge sur l'étendeur à linge. Ne jamais le ranger une fois sec. Alors étendre la machine suivante dans toute la maison comme le Petit Poucet semant des cailloux: un pull sur cette chaise, un tee-shirt sur la rembarde de l'escalier, un autre sur le dos du fauteuil, une culotte sur la lampe du salon, une autre accrochée à la poigné de la fenêtre, et les chaussettes en rangs serrés sur le dossier du canapé. Râler juste après que merde, du coup c'est humide quand on s'adosse au canapé. Réinstaller les chaussettes en laissant un espace suffisant au milieu pour pouvoir s'adosser. Comme ça mes chaussettes et moi on peut regarder la roue de la fortune ensemble, toutes installées sur le canapé. Elles adorent.

Ne pas non plus ramasser ce linge une fois sec, le laisser répandu partout, le pousser quand il gène, le déplacer en tas, finir par oublier qu'il est là, et attendre d'en avoir besoin pour se poser la question: "Mais où j'ai mis le tee-shirt bleu déjà? Ah ben il est dans le tas du canapé... merde", tirer dessus pour l'extraire de la sous-couche dans un état douteux et au final se retrouver avec des trucs propres qui n'ont pas vraiment l'air propre. Les sentir pour déterminer l'ampleur des dégats. S'ils sentent encore bon la lessive, je les mets. S'ils sentent autre chose, je les relave et je les remets à sécher quelque part. C'est un cycle infernal.

Entasser tous les trucs à monter au premier étage sur les marches du bas de l'escalier. Ne jamais les monter. Les regarder s'accumuler et s'entasser de plus en plus, devoir enjamber les deux première marches qui ont totalement disparues sous les tas de trucs, continuer à empiler de plus en plus haut, marche après marche, jusque sur les marches du milieu de l'escalier. Se dire que, une fois rendue là, autant finir de monter et aller les ranger direct. C'est vrai ça. Redescendre en les laissant dans l'escalier quand même et en feignant de ne même pas avoir l'idée d'aller jusqu'en haut. Personne ne le saura.

Gueuler sur le chien à la porte de la cuisine en pestant comme une malade face au vent noir de la nuit tombée parce que "Fais chier tu vas te dépêcher de rentrer ouais je me gêle c'est pas possible ce crétin de chien il met toujours trois plombes à pisser à chaque fois"... se retourner en maugréant et voir le chien assis à côté de sa gamelle qui se dit que décidemment maintenant que je parle toute seule dans le vent, c'est que vraiment ça s'arrange pas.

Passer vingt minutes à chercher la télécommande partout, pièce après pièce, comme une idiote frénétique en se disant que c'est con, au moins quand c'est le portable je peux le faire sonner, une télécommande ça sonne pas, bordel, on devrait faire des télécommandes qui sonnent, putain j'étais où en dernier avec, c'était y'a deux minutes je l'avais là, où je l'ai mis merde, en plus faut vraiment que je zappe là parce que Laurence Ferrari elle me rend dingue, faite la taire, putain mais elle est où cette télécommande!!! Ah cool je l'ai trouvée! Elle était dans la douche.

S'amuser à changer la bouche du Monsieur Patate qui trône dans le salon, sur le buffet vert fluo. Et puis lui changer les pieds aussi, et puis ah c'est trop marrant lui mettre les yeux à la place des oreilles! Avec un chapeau de pompier. Ou de policier? Non je préfère de pompier. Mais finalement la bouche ça va pas, faut une autre. Hésiter entre deux, faire des essais. Ah non l'autre elle est mieux. Lever le nez, réaliser que ça fait 20 minutes que je joue avec Monsieur Patate. Coller n'importe quelle bouche à Monsieur Patate et poser Monsieur Patate. Se remettre à corriger le tas de copies de mes élèves.

Et je viens de fêter mes 29 ans.

8 février 2009

Autisme

Catégorie: Etats d'âme

Besoin de vacances, de vraies vacances. Turbulences en cascades ces dernières semaines, j'enchaine les trous d'air malgré les bonnes nouvelles. La fatigue a tendance à tout balayer sur son passage pour ne laisser que du ras le bol, du marasme, une forme de renoncement, un sentiment de lasssitude et d'injustice. Je patauge pas mal, sans savoir trop où j'en suis. Perturbation de l'identité, tentative de recollement. Mais ma tête réfléchit à tellement de choses en même temps qu'à force elle n'est même plus sûre de vraiment réfléchir. Sentiment d'enfermement récalcitrant à toute forme de raisonnement, parfois je me sens aussi prisonnière de ma vie et de mon corps que quand j'étais ado. Sans fin. C'est un débat sans fin. Sans cesse se référer à la norme, histoire de savoir où on en est, et constater toujours une différence inquiétante, coupable, inéluctable. Sentiment d'impuissance submersif, qui remplit et qui noie. Se sentir vivant en dessous, mais pas assez pour respirer. Pour hurler. Endosser à contre coeur les costumes colorés et faire semblant, puisque je le fais si bien, même si je ne comprends pas les sentiments que je mime, même si je ne comprends rien de ces communications incessantes qui relient les gens. Moi qui préfèrent les regarder de loin. Parler, jouer, comme j'ai appris, comme il faut. Puisqu'il faut. Mécanique sans âme, sans coeur, juste pour se faire oublier, passer sans déplaire, sans contraindre, sans exister vraiment. Et attendre, encore attendre, comme s'il pouvait y avoir autre chose, comme s'il y allait y avoir autre chose. Attendre, sans aucune preuve, sans aucune raison, attendre, comme si je n'étais pas d'ici, comme si tout était déjà clos. Incapable que je suis d'être autrement. Que moi.

2 février 2009

Soupe à la grimace

Catégorie: Anecdotes

Tellement pas d'humeur aujourd'hui, tellement crevée surtout, que je suis là, à écrire ce post en écoutant Laura Pausini au lieu de faire poliment la conversation à mes collègues à table au réfectoire. Pas faim, pas envie de les voir, d'entretenir l'hypocrisie sourire à l'appui, et de faire genre je suis de bonne humeur, ça me gonfle.

Des fois trop c'est trop...

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