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21 octobre 2008

Le répit des soirs

Catégorie: Poésie

Le poids de la vie au bout de sa pesée
Penchant vers son abime, je retiens ma pensée.
Je ne sais que trop dure la lame qui vient couper
Ma peau, laconique, comme on marque pour tuer.

Compte à rebours mortel, litanie si précise
Qu’elle se chante à l’envers tandis que l’on incise.
Les souvenirs noirs sont comme des couteaux droits
Et glissent avec aisance pour entailler mes bras,

Des douleurs qui s‘étirent à en vriller mon cœur,
Bousillant tous les ciels qui dégoulinent et pleurent.
Hurlement qui s’étouffe, qu’on enroule et étrangle,
Punissant les enfants et leurs mains que l’on sangle.

Arqueboutant les corps, contraignant les paroles,
Vandalisant les âmes pour de pauvres oboles,
Mentant, jusqu’aux portes des paradis factices,
En des farces grossières, exubérantes de vices,

Dégueulant des prières, des rires et des demandes.
De la mauvaise graine qui vantent ses offrandes.
Tout ceci à la corde que je me passe au cou
Ajoute encore le poids de leur vains rendez-vous,

Le poids de la vie, au bout de sa pesée.
Penchant vers mon abime, je me sens harassée.
Je ne sais que trop dur la lame noire des pensées
Qui me hantent, hurlantes, désespérées,

Compte à rebours létale que je garde en mon sein,
Secret opaque, fuyant, et les souvenirs noirs
Sont comme des couteaux droits sous la gorge des saints,
Retenus seulement par le répit des soirs.

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                                                 Fence by Unknown

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21 octobre 2008

Délirium

Catégorie: Etats d'âme

Ma vie comme une cage. Comme le quai d'une gare. Des tas de trains, que je ne prends jamais. Je passe mon temps à attendre, sans même savoir quoi. En fait je n'attends rien. J'attends juste que le temps passe. Les gens prennent les trains, ils montent, ils descendent, ils essaient, ils aiment, ils vont et viennent dans la vie. Moi je reste assise là, à me dire que je devrais prendre un train. Mais je n'ai pas vraiment envie. C'est trop tard. C'est trop dur. Je ne sais pas à quoi ça sert. Les trains me fatiguent, ils me donnent envie de hurler, ils me donnent envie de fuir, de m'enterrer, ou de tuer tout le monde. Je me rends bien compte que ce n'est pas normal. Je sais aussi que c'est pas nouveau. Ca fait longtemps, très longtemps que je suis assise là. Y'a longtemps que j'ai du rater le train qui était pour moi, et tout a merdé ensuite. Ou alors il n'y a jamais vraiment eu de trains pour moi. Je ne suis que celle qui reste assise sur le quai. Je n'existe pas vraiment, je ne fais que passer. Je reste et je passe. Les autres me voient depuis la fenêtre de leur trains à eux, ils ont l'impression que je bouge moi aussi. Mais moi je reste là. Je ne bouge pas, je ne fais qu'attendre. Je n'attends même pas un autre train, je n'attends même pas que ça s'arrête. C'est juste que j'attends. Une part de moi est résignée, une part de moi sait qu'elle est incapable de monter dans un train, quel qu'il soit. Dès que les portes s'ouvrent, j'en ai la nausée. Tellement peur, tellement marre, trop de questions. Je préfère regarder les portes se refermer. Je ne suis pas capable d'autre chose. Je prie même pour qu'elle se referme. Que ce train s'en aille. Vite. Loin. Une part de moi s'en contente, s'en fout, une part de moi ce dit qu'elle n'est pas d'ici. Qu'elle n'a jamais été d'ici. Une part de moi attends juste de partir pour de bon. Parce que ça ne sert à rien, parce que c'est que du vent, parce que c'est trop lourd, parce que tout est trop difficile. Une part de moi attend. L'autre trouve ça injuste. Injuste parce que les autres y arrivent, injuste comme si on lui avait volé quelque chose. Elle se trouve condamnée, sans même savoir pourquoi. Elle est juste clouée là, interdite de train. Interdite de vie. Les autres ne savent pas. Les autres montent dans leurs trains, sans même réaliser leur chance, leur chance d'avoir eu tous ces trains dans leur vie, de pouvoir y monter et en descendre. De ne pas être condamné à attendre. Parce qu'on attend toujours seul, et sans personne pour comprendre. Une part de moi se dit que c'est foutu. L'autre s'en moque.

J'attends, sur le quai de la gare. Je ne fais rien qu'attendre. Le jour d'après. La semaine d'après au plus. Même pas plus loin que ça. J'avance dans le noir. Sans projet. Pour ça il faudrait être capable de prendre des trains. Sans vivre. Pour ça aussi il faudrait prendre des trains.

Pour ça il faudrait faire semblant que tout ceci a un sens.

14 octobre 2008

Mise en sûreté

Catégorie: Bright Side

Je sais remonter les lignes. Je sais arrimer les câbles. Les enrouler serrés, vriller les filins, enclencher, verrouiller les mousquetons. Je sais cliqueter les sécurités, river définitivement les gonds. Je sais activer les pompes, une par une. Je sais chauffer les conduits, huiler les engrenages. Pousser les interrupteurs, faire basculer la pression, augmenter la vitesse. Je sais enfoncer les targettes, faire jouer les contacteurs, basculer les démarreurs, maintenir le niveau. Je sais relâcher la vapeur, activer la poussée. Je sais modifier les circuits, dériver, multiplier, shunter. Trouver la puissance nécessaire. Je sais calibrer les jauges, rabaisser et garder à niveau. Je sais tendre les chaines, armer les rouages, lancer le mouvement. Je sais vérifier les mesures, surveiller la montée. Je sais inverser les gaz, faire appel d’air, ouvrir les vannes, vider les ballastes. Amorcer la descente. Je sais exactement comment faire pour plonger.

cherbourg_sousMarin
                                                 Sous-marin, Cherbourg by Unknown

7 octobre 2008

Berceau

Catégorie: Poésie

Les gardiens se sont tenus aux portes
Et je vous le dis :
Personne n’est rentré,
Personne n’est sorti.
De leurs visages fermés
Ils ont tracé la frontière,
Infranchissables,
Et je vous le dis :
Personne n’est rentré,
Personne n’est sorti.
Les gardiens
Debout,
Dans leurs capes droites,
Simple bâton en main,
Se sont tenus aux portes
Et personne
Pour les bousculer.
Debout, infranchissables,
Les gardiens se sont tenus aux portes.
Et je vous le dis :
Personne n’est rentré,
Personne n’est sorti.
Silencieux, yeux clos,
Aussi droits que la terre,
Les gardiens,
Comme si de rien n’était,
Faisaient face
Côte à côte,
Longs visages de bois,
Et je vous le dis :
Personne n’est rentré,
Personne n’est sorti.
Les gardiens se sont tenus aux portes,
Généreux et splendides,
Patients,
Depuis l’aube du monde
Jusqu’au bout de nos vies.
Et je vous le dis :
Personne n’est rentré,
Personne n’est sorti.

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                         Masque Senoufo, Côte d'Ivoire

3 octobre 2008

Jachère

Catégorie: Shoot Shoot Don't talk!

Et voilà que le froid mord l'été de son humide présence, été qui s'échappe, penaud, sans demander son reste, sans qu'on puisse l'en retenir, ni entre nos doigts ni dans les laines qu'on tisse.
Automne, automne, te voici. Que toute chose cesse lentement, s'endorme, s'enfouisse.
Et je parcours la terre qui se ferme comme un théâtre qu'on remballe.

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3 octobre 2008

Compulsif

Catégorie: Petits Bonheurs

Depuis quelques semaines, je crâme ma carte bleue à une vitesse vertigineuse. En cause? Un célèbre site de ventes aux enchères, Nibeille, où j'ai la malchance et l'immense bonheur de pouvoir trouver à peu près n'importe quoi et me le faire envoyer chez moi, autrement dit tout ce que j'adore! Tout un tas de trucs, dont je n'ai absolument pas besoin mais que je ne peux m'empêcher d'acheter, et que je découvre ensuite façon pochette surprise après le passage du courrier. Et je suis comme une gamine.

Résultat, ma carte bleue est déjà carbonisée et nous ne sommes que le 3 du mois!

Merde, maintenant faut que j'attende la prochaine paye pour avoir de nouveau des colis dans ma boite aux lettres...

Ouiiiiiiiiiiiiiiinnnnn!!!!

2 octobre 2008

Message personnel

Catégorie: Anecdotes

Y'en a qui la ramènent, franchement, ils feraient mieux d'écraser. Sans déconner, quand tu connais rien de la vie, tu ravales tes bluettes merdiques et t'arrêtes de faire chier le péon. Non mais je rêve, même pas grande gueule et ça s'y croit. Les bonnes intentions coincées derrières les oreilles tellement c'est cul serré. Ca pue le mensonge tes histoires. Tu te la racontes mais t'as pas les couilles, fillette. Et sérieux, c'est même pas drôle. Juste gonflant.

T'es pas superman.

Alors ferme là.

1 octobre 2008

Compagnon

Catégorie:

Les vrais amis ne disent jamais qu'ils sont amis.
Ils le savent.

True friends don't even talk about friendship.
They know it.

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                                                         Two by Unknown

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