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25 septembre 2008

Génération

Catégorie: Poésie

Parce que c’est plus profond.
Parce que c’est plus violent.
Parce que ma peur
Est plus noire.
Parce que c’est plus sanglant.
Parce que c’est la bile.
Parce que c’est à vif.
Parce que c’est plus de douleur.
Parce que ma peur
Est plus noire.
Parce que c’est plus fort.
Parce que c’est plus de peine.
Parce que c’est froid
Et tranchant.
Parce que ça m’arrache.
Parce que c’est plus de mort.
Parce que c’est lâche.
Parce que ma peur
Est plus noire.
Parce que c’est sans le souffle,
A l’asphyxie.
Parce que c’est écorché
Que je vis.
Parce que c’est plus profond.
Parce que c’est plus violent.
Parce que c’est sans amour.
Parce que c’est sans issu.
Tes mots
Ne sont rien.
Parce que ma peur
Est plus noire.
Parce que ma vie
Est plus froide.
Qu’aucune de tes terreurs.

childhood_20loss
                          Childhodd lost by Unknwown

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23 septembre 2008

Le butin

Catégorie: Poésie

Ce que j’ai volé
Est à moi
Comme on prend l’or
A la terre
Comme on arrache
La lumière du soleil
Et puis s’enfuir après
Ce que j’ai volé
Est à moi
Comme on enlève
La victoire
Comme les conquérants
Ceux qu’on n’attend pas
Ceux qui n’attendent personne
Ce que j’ai volé
Est à moi
Salutation
Comme un défi
Comme on se tient debout
Au sommet
Ce que j’ai volé
Est à moi
A la force du corps
Mieux encore
Que si j’avais gagné
Ce que j’ai volé
Est à moi
Comme il se doit

JesseOwens_1936Olympics
                         Jesse Owens, JO de Berlin 1936

22 septembre 2008

Le bout du tunnel

Catégorie: Anecdotes

Depuis quelques jours, tout va beaucoup mieux. Il faudra que je revienne là dessus que j'aurai un peu de temps, mais j'aurai peut être envie alors de parler de tout autre chose. De nouveau j'ai des projets, de nouveau je ris, de nouveau je profite, de mes élèves, de mon temps libre, de ma famille. De nouveau des petits plaisirs, des gros bonheurs. De nouveau du temps, et plein de choses sympa à faire. De nouveau une vie, une vraie. Comme ça fait du bien...

12 septembre 2008

Sans issue

Catégorie: Au Boulot!

J'ai le métier qui saigne. Oui après le post précédent ça peut paraître bizarre de dire ça - ou peut être pas d'ailleurs - mais j'ai le métier qui saigne. Parce que trop d'élèves, parce que ça rigole plus, parce que je gueule et je la joue militaire, parce que même leur mimiques ne me font plus sourire, que leurs bons mots me tapent sur le système, parce que je repousse les câlins à la récréation, que j'ai qu'une envie c'est qu'ils se taisent, qu'ils se dépêchent, parce qu'ils m'agacent à longueur de journée, même les plus sages n'ont plus l'air si sages, même les plus adorables deviennent énervants.

Peut être que je suis juste fatiguée, peut être que je dépressionne carrément. Je n'arrive même pas à réfléchir à cette attitude rigoriste que j'ai adopté, dénuée de sentiments, je n'arrive pas à savoir si c'est l'expérience, le renoncement, ou même si je deviens aigrie, tout simplement. Je n'y prends pas plaisir, je n'y prends plus plaisir. Le poids n'en devient que plus lourd. J'essaie de relativiser et de comprendre mais je n'y comprends rien.

Ma collègue ne m'aide pas. Elle est gentille, souriante, elle rigole, mais elle débute. A côté d'elle j'ai l'air encore plus blasée et encore plus amère, expéditive.

Je ne sais pas si je perds vraiment pieds, si c'est un passage, si c'est le boulot qui amorce le procédé ou autre chose dans ma vie qui influe sur le boulot...

En gros c'est la merde.

Et pour la énième fois de ma vie, je me retrouve avec ce sentiment pressant de vouloir fuir, comme une urgence, comme une survie. Encore.

11 septembre 2008

L'armée des ombres

Catégorie: Au Boulot!

Je suis un grognard. J'ai l'uniforme, j'ai les mâchoires. Je n'ai qu'un général. Un seul. Pendant que les autres causent, j'avance. Ils causent de l'école, dans le vent, pour rien, ils causent mais finalement, ils ne se battent pas, pas vraiment, ils font semblant, et ils causent. Dans le vent. Moi dans le vent j'avance, avec la boue collée aux bottes, la neige aux épaules, j'avance. Et je n'ai qu'un général. Les autres je les emmerde. Les autres ils causent bien, ils causent haut, ils brassent des idées toutes plus brillantes les unes que les autres, toutes plus éloignées de cette réalité, de cette boue, de cette neige, de ces terres brûlées. Ces terres moi je les arpente, saignante et suante, je les arpente avec pour seule ligne de conduite celle de mon général. Et j'avance, pendant qu'ils parlent, j'avance malgré eux, sans plus rien attendre de tout ce vent qu'ils brassent, de toutes ces belles idées de pacotilles, de cette merde qu'ils remuent. J'avance, grognard que je suis, j'avance pour mon général. Je sais que je suis seule, qu'il n'y aura pas d'aide, peut être pas d'espoir, et pourtant, j'avance, pour la beauté du geste, par conviction, pour mon général. Parce que sinon, que restera-t-il, si les grognard comme moi rendent les armes?

Alors je les envoie chier, j'ouvre les mâchoires et je m'arrache. Comme on va à la guerre, moi j'enseigne, comme on se bat. J'arpente des terres brûlées tandis qu'ils parlent, qu'ils parlent. Ce sont des fantoches. Moi je suis un grognard. Et je ne dois honneur qu'à mon général.

La République.

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10 septembre 2008

Surveillance

Catégorie: Poèsie

Dans le silence clair des déserts de sel,
Je sais qui je suis.

Sous le ciel ouvert et sans limite,
Courant le long de la terre craquelée,
Je sais qui je suis.

Quand rien ne bouge,
Debout dans cette cathédrale,
Je sais qui je suis.

Dès qu’ils ouvrent les yeux,
J’implose.

15_YTL_by_oscarsnapshotter
                                                Eyes by Oscarnapshotter

10 septembre 2008

Comme un ouragan...

Catégorie: Etats d'âme

Rentrée bien plus difficile que prévue. Pas sur le plan pédagogique - ou au contraire j'ai tenue ma classe comme une vraie pro - mais sur le plan personnel. Il y a eu des remises en questions, des montagnes de doute, une crise existencielle et un gros coup de panique. En clair, ça s'appelle perdre pieds. Ou couler. Et j'ai eu beau essayer de ma souvenir comment on faisait pour nager, j'ai fini au fond.

Heureusement, l'avantage quand on touche le fond, c'est qu'on n'a plus qu'à donner un coup de pied pour remonter. Et ça repart dans le bon sens. Je commence à y voir plus clair, et les choses se remettent rapidement dans le bon ordre, même si nombre d'entre elles ont changé.

Je n'avais pas vraiment réalisé que tout serait très différent cette année, et le prendre en pleine figure au retour de mes magnifiques vacances m'a mise aussi ko qu'un boxeur amateur. Au tapis. Surtout que je déteste voir mes petites habitudes perturbées. Et là c'était même plus de la perturbation, c'était carrément Katrina. Je me retrouve donc à reconstruire, à repenser, à refaire des marques, d'autres marques, et ça va tout de suite beaucoup mieux.

En espérant ne pas recroiser Katrina de si tôt...

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