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23 novembre 2007

Volontaire

Catégorie: Poésie

Venez me chercher.
J'ai des diables qui mangent toutes vos calomnies.
Qui se nourissent du corps de mes ennemis.
Et mon manteau de soufre prend le vent
A l'ascendant.
Venez me chercher, si vous le dites.
J'ai des furies au bout de mes insomnies.
Qui ravalent la terre si je penche un peu.
Et des armes taillées dans un coin de ciel bleu.
Et l'enfer,
Accroché à mes rêves.
Venez me chercher.
Il suffit que je souffle pour arracher l'hiver.
J'ai le froid dans la peau comme coule la mer.
J'ai à mes bras tendus d'autres univers,
D'autres géants,
Que j'arque jusqu'à prendre racine.
Jusqu'à tendre le temps,
Jusqu'à ce qu'ils déciment les horreurs du monde
Que courrent mes équipages.
Venez me chercher, si vous le dites.
J'ai des griffes dans le ventre pour toutes vos railleries.
Toutes les tentatives que vous m'avortez.
Venez me chercher.
J'ai des folies furieuses qui rugissent au combat.
Qui survolent vos âmes et se moquent des lois.
Et des lacets de cuir retenant dans leurs noeuds
Toutes les promesses
Qui ne sont pas tenues.
Venez me chercher.
Je vous ai déjà eu.

Stairway_To_Heaven_by_Shikaz
                           Stairway to Heaven by Shikaz

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22 novembre 2007

Fosse commune

Catégorie: Au Boulot!

Certains de mes élèves ont la vivacité de poissons morts. Et les yeux de merlans frits qui vont avec. Quand c'est pas le sourire niais. Ou les deux.

Et en ce moment j'ai envie de les claquer. C'est que des gosses, c'est pas leur faute, mais sérieux quand je les regarde, quand ils me parlent avec leur air bête, j'ai envie de hurler. Je m'en veux un peu de les prendre en grippe juste parce qu'ils sont idiots, lents, niais, empotés, peureux et j'en passe, mais ils me laissent tellement démunie que finalement je déteste l'image d'impuissance qu'ils me renvoient. Impuissance face à la bêtise absolue, désespérante, l'expression parfaite de ce qu'il y a de plus navrant dans l'humanité. Personne ne peut rendre un idiot intelligent, ne rêvez pas. Alors je fais quoi de ces gamins? Ceux qui sont plein de tares, ceux qui sont limités, ceux qui sont traumatisés... L'année dernière j'avais réussi à gérer, parce que des cas aussi sérieux j'en avais que deux. Là ils sont trop nombreux, je capote.

Quand je les regarde je trouve la vie injuste. Et je déteste l'injustice. Et je déteste la faiblesse. La mienne. La leur.

Alors je les regarde le moins possible. En attendant de trouver mieux. Je tente de rester la plus gentille possible, de ne pas les prendre définitivement en grippe. Je tente d'être quand même leur maîtresse. Même si Darwin me donne envie de les émiminer tout de suite. De ne garder que les plus forts. De ne construire que là où c'est possible. Parce qu'avec ces gamins, c'est comme bâtir des châteaux dans des sables mouvants. Peut importe ce qu'on leur enseigne, ce qu'on tente d'expliquer, ça disparait inexorablement, sans qu'on puisse lutter, ni nous, ni eux. Ils sombrent. Et j'assiste à la catastrophe sans pouvoir trop rien faire. Avec l'envie de tourner le dos, de fuir. Instinct de survie.

Quand je les regarde je trouve la vie injuste. Et je ne veux pas me laisser faire, je ne veux pas baisser les bras. A l'image de Don Quichotte. Se battre pardce que justement moi, j'ai la chance de savoir, de pouvoir, la chance d'être du bon côté de la barrière de Darwin. Tenter de leur apporter ce que j'ai reçu, un peu. Il faut une bonne dose d'inconscience pour vouloir bâtir des châteaux dans leurs sables mouvants. Mais si je ne le fais pas, si je ne leur offre pas cette chance, autant changer de métier de suite, et autant brader toutes mes valeurs en partant. Je rumine ma peine, je cherche comment. Comment faire pour laisser ne serait-ce qu'une trace, quelque chose qui ferait la différence, pour aller les chercher dans ces retranchements de bêtise. Je tente. Encore et encore. Rien ne prend. Le sable avale tout.

Leurs yeux béants me laisse seule.

Et je me dis que Darwin a raison. Jusqu'au bout. Avec cet effroi devant un massacre annoncé, je me tiens devant le trou creusé par la société pour eux. Parce que Darwin a inexorablement raison.

Les plus faibles ne survivront pas.

21 novembre 2007

Ce que je veux c'est un peu de cielo...

Catégorie: Muzic

Un moment que je n'ai pas causé musique, normal, en ce moment je suis privée de radio - allez savoir pourquoi dans mon appart ça ne capte pas! - et donc je ne découvre les nouveautés que lorsque j'ai le temps et la courage d'aller me perdre sur le site de la Knac. Oui la Knac en particulier car grâce à leur formule d'écoute illimitée je peux me permettre pour pas trop cher d'écouter un max de truc, même des trucs nazes, même des trucs que je n'achèterai jamais, même des trucs pour rire, et même la chanson ringarde des années 80 qui me trotte dans la tête depuis le matin... vive la technologie! Donc de temps en temps je vais farfouiller là dedans, et mon dernier coup de coeur c'est cette demoiselle:

D'Ici & d'Ailleurs
Soha - D'ici et d'ailleurs

Bon il faut d'emblée avouer que je ne suis pas dingue de toutes les chansons, certaines ne sont pas terribles à mon goût. Mais d'autres sont tout simplement savoureuses. J'aime ce rythme chaud et nonchalant, cette atmosphère de Havane de carte postale, cet abandon facile face à une vie imprévue, cette voix entre Lauryn Hill et Erica Badu, et un accent qui se promène et mélange les langues avec une insolence joyeuse. C'est frais et léger, c'est frappé, c'est plein de ciel bleu et de vent, d'amour, d'humour...

Juste ce qu'il faut pour balayer notre morne automne!

20 novembre 2007

Et avec ça ma p'tite dame, ce s'ra?

Catégorie: Au boulot!

A peine sortie d'un stress qu'il faut enchaîner avec un autre. J'enlève ma casquette de super maîtresse pour mettre celle de super comptable/manager et planifier la fête de noël et son fameux marché, sensé nous rapporter quelques sous, et pas nous en coûter. Si on m'avait dit qu'être maîtresse c'était aussi jouer à la marchande!

L'année dernière on avait eu chaud. A peine rentré dans nos frais. La faute à trop de scrupules. Impossible d'afficher des prix corrects sans culpabiliser à mort sur ses pauvres familles qui n'ont pas d'argent et ses pauvres parents qu'on prend pour des vaches à lait. On avait opté pour la techique plus élégante du prix minimum augmenté d'un "si vous pouvez donner plus"... mais au vu des résultats une constatation s'impose - lamentable mais évidente - il faut raquetter pour faire du chiffre.

Oui mais il faut aussi et avant tout vendre, et bien évidemment TOUT vendre. Trop de calendriers et autres babioles multicolores qui vous restent sur les bras - la plupart du temps invendables l'année suivante bien sûr - et vous mangez la marge, voir vous en êtes de votre poche.

C'est donc toute une stratégie, lors du passage de commande de fournitures d'abord. Cette étape là est passée. Ouf. J'en suis maintenant à l'étape où on met tout ça entre les mains des gamins en se répétant intérieurement ce mantra "pourvu qu'ils ne massacrent pas tout, pourvu qu'ils ne massacrent pas tout, pourvu qu'ils ne massacrent pas tout"... et on montre les jolis models qu'on a préparé, et on donne des consignes à tout va, et on réajuste le tir à la dernière minute parce que forcément des gamins de 9 ans plutôt maladroits et excités ne peuvent pas faire comme l'adulte patiente et débrouillarde que je suis - traduisez "le papier maîtresse il se déchirent en plein de mimis avec la colle et même que j'ai fait un trou là maîtresse et même que maîtresse regarde ça se décooooolle!"... on respire, on reste zen.

Les étapes suivantes, c'est la vente. Au porte à porte d'abord. Où je vais regarder d'un oeil anxieux les piles de machins et de trucs diminuer ou non, et jauger en quelques jours à peine ce qui va nous rester sur les bras. Il faut bien sûr garder certaines chose de côté pour le vrai marché de noël qui aura lieu à l'école. Là encore... garder mais ne pas trop garder, là est la question.

Tout est une question de dosage en fait, de réflexion. Et je réflexionne toute seule, ce qui est pénible. Surtout que je déteste réflexionner quand il y a de l'argent en jeu, ça me crispe. Et vu que j'organise ça toute seule comme une grande, si je rate mon coup et qu'on y est de notre poche - et que le marché est merdique - ben ça sera entièrement ma faute. Génial. D'un autre côté, comme c'est moi qui fait les comptes de la coopé, ben personne saura la vérité hein, j'aurai qu'à dire que ça à bien marché, même si c'est pas vrai!

J'en suis pas encore là. Pour le moment tout est encore jouable. Pourvu qu'on y réfléchisse bien. Qu'on y mette de soi - enfin de moi - un minimum, et qu'ils s'y donnent à fond - no problem jusque là - en s'appliquant. On est dans le timing, ou presque. J'ai bon espoir.

Comment ça je suis naïve?

18 novembre 2007

Les rats et les enfants d'abord

Catégorie: Bright Side

Le fou frime. Le fou a des airs de joueur de flûte. Pas de pipo. Que de l'impro. Petite musique de cancre. De celui qui sait qu'on peut tirer la bourre au roi avec l'air de rien. Avec l'air. Le fou se tient tranquille au bord du plateau. En bord de royaume. Petite musique mystique que personne n'entend. Musique à cran. Le fou frime. Armé de son souffle. Petit vent de panique si le fou traverse. Si le fou sifflote. Il embobine son monde. Pas de carreau, pas de quartier. L'air de rien. L'air de ne pas y toucher. Le fou flotte. Le fou sifflote. Le fou a des airs de joueur de flûte à vous tenir en haleine. A votre peine. Petite musique qui trotte. Rien ne l'arrête. Le fou connait la note, il est à la fête. Sur le bord du plateau il mène le jeu. A la baguette. Et le fou frime. Chef d'orchestre en plein la diagonale. Le fou a des airs de joueur de flûte de Hamlet.

confrontation_by_panna_ola
                                                        Confrontation by Panna Ola

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18 novembre 2007

Approuvée

Catégorie: Au Boulot!

Inspection passée, ouf. Passée et bien passée. Pour faire court, on va dire que mieux c'était pas possible. Pour faire court on va dire que ça s'est passé comme dans un rêve, que c'était parfait. Vraiment parfait. Que ça fait plaisir d'avoir des compliments comme ceux-là. De savoir qu'on fait du bon travail, tout simplement.

Y'a plus qu'à continuer. Avec en plus cette petite certitude rangée maintenant dans un coin de ma tête.

Je suis une bonne maîtresse.

15 novembre 2007

Si ça fait mal, c'est que ça fait du bien

Catégorie: Anecdotes

Parce que dans mon monde le frein n'existe pas. Parce que je regarde toujours trop près. Parce que si je mets le clignotant, j'éteins forcément tous les feux. Parce que je monte les vitesses mais je n'en descends jamais aucune. Parce qu'une fois sur deux, je ne prends pas la bonne direction. Parce que soit je roule trop à droite, soit je roule trop à gauche. Parce que je relâche l'embrayage comme une brute. Parce que je ne vois ni les croisements ni les entrées d'aglomération. Parce que quand je regarde dans les rétros, je quitte forcément ma voix. Parce que dans les ronds points je ne mets jamais les clignotants. Parce qu'à l'arrêt, j'oublie de repasser en première. Parce que je ralentis toujours trop tard.

Parce que ça n'avance pas.

6 novembre 2007

Dans tes rêves

Catégorie: Au boulot!

J'le dis que j'ai pas envie de rembaucher? Oui j'le dis.

Et j'emmerde ceux qui pensent que les instits ont trop de vacances. Parce que j'ai pas eu de vacances.

Et j'en aurais bien besoin.

5 novembre 2007

Alternatives

Catégorie: Anecdotes

Encore une fois ma mob me joue des tours, et je me retrouve en panne juste au moment où je dois partir pour mon cours de conduite. Donc forcément, cours de conduite annulé - enfin je crois hein vu que mon moniteur ne rappelle pas je suppose que je dois l'interpréter comme ça - et merde.

Ca me contrarie beaucoup. Surtout que 40 minutes après j'ai réussi à réparer la mob, qui n'avait rien de grave. Bien évidemment, c'est toujours comme ça. Comme si c'était juste fait exprès pour que je n'aille pas à ce cours de conduite.

Et là alors que je pensais à ça, je réalise qu'à peine quelques minutes avant de partir - enfin de tenter de partir - alors que j'étais en train de me préparer, je me suis vue avoir un accident avec la voiture de l'auto-école. J'ai chassé l'idée en la trouvant très incongrue puisque je n'y avais jamais pensé avant, et qu'en plus là ce n'était pas une pensée mais vraiment une vision. Je me suis dis "que tu es bête, c'est impossible" parce que mon moniteur est plus que compétent, et que je n'ai absolument jamais eu peur avec lui en voiture, ni jamais eu aucun doute, alors qu'on s'est fait de belles frayeurs pourtant. Et j'ai oublié que j'avais vu ça.

Allez comprendre. Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai échappé à quelque chose, je n'en serai jamais sûre. Mais c'est très étrange quand même. Parce que la panne était bizarre, juste assez casse-pied pour me bloquer le temps qu'il fallait, pas assez grave pour me mettre dans la merde, juste le truc que mon père ne m'avait pas montré, que je ne savais pas faire, mais que j'ai ensuite réussi à faire parce qu'il n'y avait pas besoin de changer de pièces ni rien, il fallait seulement trifouiller et s'en foutre plein les mains. Juste le petit truc qu'il fallait. A ce moment là. Et je sais que j'ai une bonne étoile.

Alors je me demande...

Et si je n'étais pas tombée en panne aujourd'hui?

4 novembre 2007

Histoire sans fin

Catégorie: Au boulot!

Cette nuit j'ai rêvé de mon inspection. Je me rappelle surtout de la voix tonitruante de l'inspectrice - que mon inconscient avait pour le coup incarnée sous les traits d'une de mes anciennes profs d'école - me crachant au visage que c'était une honte d'enseigner de cette façon, que ça ne ressemblait à rien, que j'étais une catastrophe, absolument pas compétente. Charmant.

Et même si je sais qu'il y a vraiment peu, voir aucune, chance que mon inspection se déroule de cette façon, n'empêche que ça rassure pas. Et par dessus le marché forcément, je dors mal.

J'ai passé les vacances à bosser, à préparer, à essayer de faire au mieux, mais rien n'est prêt, rien n'est fini, c'est contrariant. J'aurais bien eu besoin de souffler un peu après cette première période affolante, surtout quand on pense à celle qui vient, celle de noël, mais je n'ai pas eu ce loisir. Je n'ai fait que me prendre la tête, calculer, planifier, abattre un max de boulot en un minimum de temps... sauf que plus j'en écume, plus il y en a, c'est la multiplication des tâches. Y'a toujours des trucs qui viennent se rajouter, auquels on avait pas pensé, et qui finalement quand on y pense seraient quand même indispensables. Donc on ajoute ça sur la liste, et ma liste n'en finit plus.

Je n'ai plus que deux jours pour arriver à boucler le strict minimum vital, et ensuite je vais devoir continuer à courir tout en bossant toute la journée.

J'en ai vraiment ras le bol.

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