Catégorie: Littérature
En lisant les derniers posts de Maître Hérisson, j'ai soudain eu envie de parler littérature. Mais pas seulement de parler des derniers bouquins que j'ai lu non, plutôt parle des livres qui m'ont marquée, depuis que je sais lire et même avant. Petit voyage dans un univers...
Le premier livre dont je me souviens, LE livre, celui qui me revélait un monde parralèle, comme une clef ouvrant une porte magique, c'est celui qu'une de mes maîtresse de maternelle avait choisi de nous conter, un grand classique de la littérature enfantine puisqu'encore aujourd'hui il est édité et réédité, pour preuve je suis encore tombée dessus en faisant les courses cet aprem: "Les Trois Brigands" de Tomi Ungerer. J'aime tellement ce livre qu'on me l'a offert l'an dernier à noël, même si c'est un livre pour enfant, pour moi c'est un trésor, un vrai. Ces trois brigands sont les premiers personnages imaginaires qui ont réellement pris corps dans mon esprit, qui se sont retrouvés vivants dans mon monde à moi, et en les suivant j'ai découvert une autre réalité, alternative, quelque chose qui tient vraiment du merveilleux. Encore aujourd'hui j'en suis persuadée: ce livre est magique.
Après cette amorce, avec l'école primaire, je suis vite devenue une vraie accro de la lecture. Et j'en viens à ce qui m'a donné envie de faire ce petit inventaire, un auteur que j'ai adoré et que j'adore encore, là encore un merveilleux souvenirs de lecture: Roald Dahl. Pour "Mathilda" bien sûr, et surtout pour "La potion magique de George Bouillon". Sans doute le premier auteur de fantastique que j'ai jamais lu! A côté de ça, mon premier vrai roman, celui bien épais comme les grands, c'était La lune derrière les granges" de Erwin Moser. Avec lui j'ai des souvenirs de vacances quelque part dans un chalet en montagne, et la fierté d'être parvenue au bout de ces quelques centaines de pages, avec plaisir, et impatience.
Et comme j'ai toujours aimé jouer, j'ai englouti une quantité incroyable de ces livres dont on est le héros, ceux pour les petits d'abord sous forme d'albums illustrés, et en grandissant je suis passée à la gamme au dessus, avec une nette préférence pour les quatres opus de la collection sorcellerie: "Les collines maléfiques- La cité des pièges - Les septs serpents - La couronne des rois" tout ça par Steeve Jackson. Ceux là je les ai joué avec mon petit frère à l'arrière d'un camping car durant des vacances d'été dans les Pyrennées.
Et puis au hasard d'un tas de bouquin qu'on avait donné à mes parents, je suis tombée amoureuse. Littéralement amoureuse d'un héros de roman, Le Prince Eric, de Serge Dalens. Tellement amoureuse de lui que je n'ai jamais lu le dernier tome, qui relate la mort d'Eric. Et j'ai été triste pendant une semaine rien qu'à l'idée qu'il pouvait être mort. Hallucinant peut être, mais allez comprendre... et imaginez aussi ma joie quand un jour au détour des rayons du cdi de mon collège, je tombe sur un gros pavé signé Sege Dalens, un tome du Prince Eric dont l'existence m'avait échappé, et que j'ai dévoré en quelques jours. De tous mes héros de romans préférés, Le Prince Eric est celui qui vient juste après Les Trois Brigands.
Il y a eu d'autres bouquins attrapés sur les étagères du cdi, les premiers livres que j'ai acheté après tellement j'avais aimé. "Ganesh" et "Les 79 carrés" de Malcolm J. Bosse, le deuxième m'ayant marqué plus que le premier d'ailleurs. Ceux là sont vraiment les premiers livres que j'ai voulu acheter, posséder, le début d'un trésor de guerre.
Ensuite, tout ce corce. Comment est-ce que ça a commencé? Par des vacances encore, où j'avais emporté "L'Armée des Ombres" de Kessel, qui n'a pas fait long feux. Forcément, quand on a 16 ans et qu'on déteste la plage à quoi passe-t-on son temps en vacance au bord de la mer? Ben à lire. Sauf que j'avais plus rien à lire après ça. Alors au détour du pitoyable rayon presse d'un minuscule supermarché de campagne, je choisis au hasard des bouquins de poches. ca sera le carton plein: dans ma poche en plastique ce jour là, rien d'autre que "Ca" de Stephen King, et la triologie du "Manitou", de Graham Masterton. Je ne savais absolument pas qui était King, pour une rencontre ce fut un rencontre. Aujourd'hui il est sans conteste un des auteurs que j'admire le plus. Avec une préférence pour des opus comme "Marche ou crève", "La peau sur les os" ou "Sac d'os". Tous ses livres ne sont pas bons, mais oh oui il a un tuc d'enfer ce gars là! Lui il m'a donné envie d'écrire, pour de bon.
Après ce fut l'escalade. Je n'ai plus lu que des bouquins dans ce genre là, le genre terreur, durant tout mon lycée, et une bonne partie de la fac. Pas très brillant question culture littéraire, quand les autres que je fréquentais lisais Kundera ou Celine, j'en passe et des meilleurs, moi j'avais le nez scotché dans des histoires de momies, de vampires ou autres... Pour ma défense je dois d'ailleurs avouer que je n'ai jamais lu Anne Rice. Mais tout Masterton y ait passé.
Pourtant je n'ai pas lu que des navets non plus. Au détour des affres du manque, quand je n'avais rien d'autre sous la main, il m'est arrivé de m'attaquer à des livres que je n'aurai jamais lu sinon, et qui ont été de vrais petits bijoux. C'est le cas de "Nana" de Zola, le seul Zola que j'ai jamais lu. Une pensée spéciale pour "La vie devant soi" de Romain Gary, tellement fort et sensible, tellement juste, qu'il m'a laissé une impression de se balancer au bout d'un fil, et que l'impression dure encore, des années après. Et puis aussi "Les yeux d'Elsa" d'Aragon, acheté pour l'anniversaire d'une amie, et que j'aurai presque voulu garder tellement c'était beau.
Pas si loin, il y a ce bouquin acheté encore au hasard d'un supermarché "La loi du plus faible" de John Grisham, celui que j'ai lu sur les bancs du jardin public quand je séchais les cours à la fac. Encore un fort en thème que je découvre sur le tas, et qui me redonne goût au polar. Et puis toujours mes histoires de vampires avec Laurell Hamilton, je peux pas m'en passer j'vous dis! Dans le même genre d'idée, si la mort vous tracasse ou vous intrigue, y'a un livre très particulier que j'ai beaucoup apprécié "Les chairs de la mort" de Louis-Vincent Thomas.
Après tout ça que dire encore. Mes dernière découverte se nomme Lovecraft, comme quoi rien n'est jamais perdu, et d'autres bouquins que j'ai acheté mais pas encore lu. Il y a eu aussi "HellBoy" du côté des bds. Du coup je découvre ce monde là, celui de l'image, que je n'avais jamais vraiment exploré.
Il y a aussi les auteurs que j'aime, mais que je n'ai jamais vraiment lu. Allez comprendre là aussi. Saint-Exupéry et Nietsch sont deux de mes préférés. Il me faudrait du temps et sans doute aussi un peu de courage pour faire plus que de ne lire que quelques lignes piochées au hasard dans leurs oeuvres diverses. Victor Hugo, également. Jack Kerouac. Edgard Allan Poe. Ionesco.
Pour finir, je me dis que je ne lis pas assez, plus beaucoup. Dommage. Quand je pense à tous ces livres que je ne lirais jamais. Mais pour vraiment finir comme il se doit, il faut aussi parler de la Bible, posée quelque part au milieu de tous mes bouquins, incroyable mine d'or à elle toute seule. Et parler bien sûr des trois livres qui ne quittent pas le pied de mon lit: le petit robert, le petit larousse, et mon dico des synonymes.
Et aussi de ce livre, le mien, celui que j'écris. Et tous les autres que j'ai dans la tête. Et de l'incroyable rêve de voir un jour mon nom sur la couverture d'un de ces livres en vitrine, d'un de ces bouquins en rayon. Mon nom, sur une couverture de carton. Ma mère me disait l'autre jour que c'est de la vanité, de l'orgueil mal placé. Ce à quoi j'ai répondu que ça n'avait rien à voir.
Mon nom sur un de ces tas de mots, sur ces tas de pages, sur un bout de carton, ça voudra seulement dire que je suis passée de l'autre côté. Que je suis un brigand. Pour de vrai.